Niveau scolaire : le rapport PISA 2022 dit en filigrane les causes du désastre

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Après sa dernière édition parue en 2018, c’est le grand retour du rapport PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) qui évalue les connaissances des élèves en mathématiques, sciences et compréhension de l’écrit. Un jeu de massacre. On assiste à une baisse généralisée du niveau des élèves français en quatre ans, dans les trois disciplines. Quant à la différence de niveau entre les élèves autochtones et les élèves issus de l’immigration, elle se maintient.

Les tests évaluent la capacité des élèves de 15 ans issus de 81 pays à résoudre des problèmes complexes, à faire preuve d'esprit critique et à communiquer efficacement. L’enquête permet de savoir « dans quelle mesure les systèmes éducatifs préparent les élèves à relever les défis de la vie réelle et à réussir dans l'avenir ». En comparant les résultats au niveau international, « les décideurs politiques et les acteurs de l’éducation en France peuvent tirer des enseignements des politiques et des bonnes pratiques d'autres pays ». On peut tirer plusieurs enseignements de la note de l’année 2022 sur la France.

Un niveau moyen en mathématiques

La performance obtenue par les élèves en France a baissé. Cadeau de consolation : elle reste au niveau de la moyenne des autres pays de l’OCDE. En compréhension de l’écrit, le niveau moyen des Français s'affaisse et se classe à la 29e place (38 pays sont membres de l'OCDE). En mathématiques et en culture scientifique, la France est 26e, avec une performance moyenne comparable à celle de l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou encore les États-Unis. À noter que les pays de l'OCDE les plus performants en mathématiques sont la Corée, le Japon, l’Estonie et la Suisse.

Seulement 7,4 % des élèves français sont très performants en mathématiques au PISA 2022 (atteignant le niveau 5 ou 6 au test de mathématiques), une proportion inférieure à la moyenne OCDE (8,7 %). Six pays et économies d'Asie caracolent en tête, loin de la France, avec des résultats oscillant entre 22,9% et 40,5 % : Singapour, Taipei chinois (Taïwan), Macao (Chine), Hong Kong (Chine), Japon et Corée. « Ces élèves peuvent modéliser mathématiquement des situations complexes et peuvent choisir, comparer et évaluer des stratégies appropriées de résolution de problèmes pour y faire face », explique l’étude. À titre de comparaison, seuls 1,1 % des élèves en France ont atteint le niveau 6.

Le poids de l’immigration

Et on ne peut pas dire que la tendance ouvre sur un optimisme béat. Entre 2018 et 2022, au pays de l'égalité, la performance des élèves en France a baissé en mathématiques, à la fois chez les élèves issus de l’immigration et chez les autochtones. Mais la différence de niveau est importante entre les élèves autochtones et ceux qui sont issus de l'immigration : ces derniers ont en moyenne plus d'une année scolaire de retard. Les autochtones se classent dans le 1er quartile PISA, les immigrés dans le 3e quartile.

Selon la note, « la France est l'un des pays où l'on trouve une forte proportion d’élèves immigrés issus d’un milieu socio-économique défavorisé ». En France, 16 % des élèves étudiés par PISA en 2022 étaient issus de l'immigration, contre 15 % en 2012 et 14 % en 2018. Près d'un élève immigré sur deux en France (48 %) est issu d’un milieu défavorisé (contre 37 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE), précise la note. Les élèves issus de l’immigration ont 2,4 fois plus de chance que les élèves autochtones de se retrouver parmi les élèves peu performants en mathématiques au PISA 2022. L'écart moyen en mathématiques entre les élèves issus de l’immigration et les élèves non immigrés est très important, mais se réduit quand la comparaison porte sur ceux issus de la seconde génération.

La France n’est pas le seul État à connaître cette différence de niveau entre élèves autochtones et élèves issus de l’immigration. La Finlande, jadis dans le haut du classement, enregistre la plus forte chute, même si elle continue à devancer la France. Selon l’OCDE, cette situation s’expliquerait par « la plus forte diversité, aujourd’hui, dans la population finlandaise, (par) un début de pénurie d’enseignants et un fort écart entre les garçons et les filles, à l’avantage de ces dernières ».

Les appareils numériques affectent les apprentissages

PISA interroge aussi les méthodes et le recours systématique au numérique dans l'Éducation nationale. « L‘utilisation d’appareils numériques en classe peut mener à la distraction et affecter le climat de discipline. » En France, 30 % des élèves de 15 ans déclarent être distraits par l’utilisation d’appareils numériques (smartphones, sites Web, applications) à la plupart ou presque tous les cours de mathématiques (même moyenne dans les pays de l’OCDE) et 27 % déclarent être distraits par d’autres élèves qui en utilisaient pendant les cours (moyenne OCDE : 25 % des élèves).

On retrouve, une fois encore, le gouffre creusé entre la France comme d’autres pays européens et les pays d’Asie orientale. Les dégâts du numérique sont bien supérieurs en France, comparé au Japon ou à la Corée. Ils sont, en revanche, comparables à ceux de l’Allemagne ou encore des États-Unis.

L’enquête PISA 2022 confirme, ainsi, une baisse du niveau des élèves français qui correspond à la baisse générale des pays de l’OCDE, contrairement au niveau des élèves d’Asie orientale, qui se maintient ou augmente. Un constat plus qu'inquiétant pour l'avenir. Pour abattre l'école française et occidentale, immigrationnistes et pédagogistes se sont donné la main. Avec succès.

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Eléonore de Vulpillières
Journaliste indépendante

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Détail scabreux : le classement PISA du 05/12/2023 ne concerne que 81 des 200 pays du monde , soit 2.652.626.226 sur 8.082.070.900 habitants, soit 32,81 % . Ont notamment été omis les pays suivants : Chine, Inde, Pakistan, Nigéria, Bangladesh, Russie, Éthiopie, Égypte, Congo, Iran, Tanzanie, Afrique du Sud, Birmanie, Kenya, …
    Notamment , en Russie , depuis 2009 , TOUS les élèves , du cours préparatoire jusqu’à l’université , font des mathématiques et du codage informatique . Brian Krebs: Pourquoi autant de bons hackers viennent de Russie ?

  2. Je me souviens lors de la sorti du premier rapport PISA, les Finlandais premier…
    Nombre de délégations se sont précipitées an Finlande, donc une du Ministère de l’EN.
    J’ai consulté les analyses de cette délégation… Tout y était passé au moule idéologique…
    Je suis allé sur les sites belge, suisse, québécois…
    La sauce y était différente, loin du pédagogisme de l’Educ. Nat…
    La suite m’a apporté la confirmation de mes craintes pour la Finlande, les élèves devenus des petits princes capricieux, la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans… même si l’immigration se rajoute au dérives politico-pédago-éducatives.

  3. S’il n’y avait que les maths ! Ce rapport ne prend pas en compte l’histoire (puisqu’impossible à étalonner d’un pays à l’autre). Mais les profs nous disent assez qu’un forte minorité d’élèves hésitent à placer Vercingétorix avant ou après Charlemagne, et Louis XIV avant ou après Buonaparte…

  4. Dans mon lycée d’excellence Parisien, dans les années 1940-50, j’avais de nombreux camarades issus de l’immigration suite à la II° Guerre-Mondiale.. Ils étaient Polonais, Tchèques, Arméniens, Roumains, Yougoslaves,…. Aussi catholiques, Orthodoxes ou Juifs. Ils quasiment tous passés par les Grandes-Ecoles, comme moi-même et devenus ingénieurs, médecins, entrepreneurs, … Jen ai retrouvé plusieurs au Service-Militaire. Et j’ai été le témoin de mariage de l’un d’eux !!

  5. J’hésite entre le rire et les larmes … on croirait avoir découvert le fil à couper le beurre ! ça fait des dizaines d’années que le niveau baisse et c’est normal puisque c’est impulsé par la politique menée et aussi à cause de la grande diversité . Au lieu de niveler par le haut on nivelle par le bas ! Il aurait été miraculeux d’avoir l’effet inverse …

    • Bien sûr, cela fait 50 ans.
      J’ai commencé une carrière de prof en 73, en CET (collège d’enseignement technique). Le programme de math des CAP venait d’être fortement « modernisé »… Il s’agissait d’enseigner à des élèves issus de 5ème de transition (3ème niveau de collège, destinés au CET ou à l’apprentissage) des notions abstraites alors que ces jeunes avaient besoin de concret…
      Donc, bien avant la soi-disant découverte de la méthode de Singapour, nous avions des méthodes concrètes qui ont été laminées… Autant construire des maisons sans fondations (des bonnes, cela s’entend, parfois la qualité n’est pas toujours au RDV des constructions).

  6. J’ai vu ce qu’était la méthode Singapour pour les mathématiques. C’est ni plus ni moins la méthode d’apprentissage des mathématiques que l’on avait dans les années 50-60 en maternelle et en primaire en France.

    • Que voulez vous, la gauche à toujours été nulle dans l’excellence et excellente dans la nullité.
      On ne se refait pas !

  7. Bon, vu le niveau, nous allons manquer de médecins, d’ingénieurs, de techniciens, etc. (mais pas de politiciens…).
    On ne pourra même pas les trouver à l’étranger, vu que l’on n’aura plus l’argent pour bien les payer.

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