Ne confondons pas la radicalité islamique avec la résistance à la normalisation des esprits

Selon un récent sondage, un jeune Européen sur deux déclare avoir été confronté à un discours radicalisé. La France, la Grèce et l'Espagne sont les pays les plus concernés. Cette étude, citée par Le Figaro, évoque aussi la xénophobie, le racisme, les idées d'extrême droite et d'extrême gauche ou les idées sexistes, ou encore des questions de société comme le rétablissement de la peine de mort ou le droit à l'avortement, comme si toutes ces positions pouvaient être mises sur le même plan.

Dans tous les cas, ce phénomène révèle qu'une partie de la jeunesse trouve ses informations ailleurs que dans les médias publics, notamment sur les réseaux sociaux, accusés de véhiculer des thèses extrémistes ou complotistes, contraires à la pensée que le gouvernement voudrait bien prescrire. Cette rébellion trouve son origine dans le peu de crédit accordé aux sources officielles.

L'extension du radicalisme islamique est insuffisamment contenu par l'État. La propagande islamique se développe sur Internet, dans les prisons, dans une partie des mosquées, notamment salafistes, dans des associations pseudo-culturelles ou sportives, dans les revendications communautaristes, sans une réaction adaptée des autorités. Mais elle est aussi attisée par l'image négative de la France que donnent la plupart des livres d'histoire et les politiciens, à commencer par Macron lui-même, en incitant à la repentance et en présentant les anciens peuples colonisés comme des victimes.

S'y ajoutent, chez les prétendues élites, un relativisme culturel et un nivellement des valeurs : toutes les religions, toutes les cultures, toutes les formes d'art se valent. Le lamentable spectacle donné dans la cour de l'Élysée, à l'occasion de la fête de la Musique, en est un exemple. Dans les milieux politiques, avec un cynisme inouï, on détermine, en fonction de ses intérêts immédiats, qui sont les bons et les méchants, dans un manichéisme primaire. Ainsi, nos dirigeants se sentent plus d'affinités avec les rois du pétrole, pratiquant un islam rigide, qu'avec des pays européens qui veulent résister à l'immigration sauvage.

S'ils font preuve d'un laxisme coupable à l'égard de l'islamisme, ils se montrent, au contraire, intransigeants envers ceux qui contredisent la doxa bien-pensante. Pleins d'attention pour l'islam qui nourrit le terrorisme, ils jettent l'opprobre sur tous ceux qui expriment une opinion libre sur l'avortement, la théorie du genre, le mariage pour tous, la filiation et, bien sûr, les idées qu'ils qualifient « d'extrême droite » pour les stigmatiser et les amalgamer au fascisme ou au nazisme.

Nos gouvernants font preuve de faiblesse à l'égard des idéologies impérialistes, en l'occurrence l'islam politique, comme ils furent autrefois complaisants avec un Parti communiste qui n'avait pas rompu avec le stalinisme. Mais ils sont implacables quand on touche à leur vérité. Relativistes face aux agressions des ennemis de la France, ils deviennent sectaires envers qui ose mettre en question les opinions en vogue, par nature éphémères.

Que de jeunes Européens soient de plus en plus confrontés à un discours radicalisé est inquiétant. Ce phénomène montre que l'islamisme n'est pas maîtrisé comme il devrait l'être. Mais il est réconfortant que de plus en plus de jeunes Français, malgré l'intoxication quotidienne qu'ils subissent, se prémunissent contre l'endoctrinement, refusent la pression de la pensée unique, osent penser par eux-mêmes au lieu de répéter, comme des perroquets, les slogans à la mode.

Le combat à venir est celui du bon sens contre la déraison, de l'intelligence contre la bêtise, de la vérité qui se cherche contre l'erreur qui veut s'imposer. C'est le combat de l'anticonformisme contre la normalisation des esprits.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 8:57.
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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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