Municipales à Nice : l’UDMF, parti communautariste musulman, veut exclure le RN

La section départementale des Alpes-Maritimes de l'Union des démocrates musulmans de France (UDMF) vient de lancer une pétition pour s'opposer « à la candidature du néonazi Philippe Vardon [Rassemblement national] à l'élection municipale de Nice ». Il faut être particulièrement culotté, quand on n'est pas soi-même irréprochable, pour demander qu'un parti de la République soit ainsi ostracisé.

L'UDMF, si elle ne brille pas par sa connaissance de l'orthographe (elle écrit sans sourciller « Ça candidature »), a bien assimilé l'usage de l'amalgame et de l'hyperbole, censé convertir l'opinion à ses thèses. Elle reproche en bloc au vice-président du groupe RN à la région PACA d'être un ancien « responsable du Bloc identitaire », d'avoir été condamné en 2008 pour « discrimination raciale et religieuse » envers les musulmans, d'être un « adepte de la théorie du grand remplacement » et de la « remigration ». Bref, conclut-elle, « ce personnage est incontestablement un danger pour le vivre-ensemble et un pyromane de la république ». Il faut donc lui interdire de se présenter aux élections.

Philippe Vardon ne se démonte pas. Dans un tweet, il a répondu à ses détracteurs : « Être pris pour cible par ces islamistes est un honneur ! À défaut d’avoir compris les règles et valeurs de notre pays, ils ont au moins saisi une chose : ils me trouveront TOUJOURS face à eux. » Il envisage de porter l'affaire devant la Justice et rappelle que l’UDMF est « un parti communautariste si on veut être gentil, islamiste si on regarde leurs ramifications et leurs revendications : le voile à l’école, l’élargissement du halal ».

Ce parti, fondé en 2012, se revendique « anti-impérialiste, anticolonialiste et antisioniste ». Aux élections départementales de 2015, il avait prôné le développement de la « finance islamique », jugée plus morale que le capitalisme, ainsi que le retour du voile à l'école. En mai 2019, il s'était présenté in extremis aux élections européennes, axant sa campagne sur la lutte contre l'islamophobie et réclamant le droit de vote pour les étrangers extra-communautaires. Il se compare volontiers au Parti chrétien-démocrate fondé par Christine Boutin et actuellement présidé par Jean-Frédéric Poisson.

Pas sûr que les intéressés apprécient cette comparaison, car on ne voit guère le rapport entre ces deux partis, sinon qu'ils se réclament d'une religion. Mais le PCD, s'il n'oublie pas les valeurs chrétiennes, est un parti républicain, qui ne préconise pas des pratiques communautaires et n'entretient pas de proximité avec des pays étrangers passablement éloignés de la démocratie. Ce qui n'est pas le cas de l'UDMF, se situant, selon Le Canard enchaîné, dans le courant du Parti égalité et justice, émanation de l'AKP d'Erdoğan.

Aux élections européennes, l'UDMF n'a réuni que 0,13 % des votes, ce qui montre qu'elle n'a guère d'influence au niveau national. Mais dans certains quartiers, elle obtient des résultats non négligeables qui lui donnent de l'ambition pour les municipales de 2020. Quant à la pétition niçoise, lancée le 20 juillet, elle n'a obtenu, à l'heure où cet article est rédigé, que 419 signataires, venus de toute la France. Autant dire que les Français islamistes ne sont pas près de célébrer leur victoire !

On peut s'interroger, cependant, sur la possibilité légale qui est donnée, à un parti qui dissimule mal ses accointances avec l'islamisme, de se présenter à des élections. Une fois de plus, notre gouvernement se trompe de combat et laisse l'islamisme s'insinuer dans notre République !

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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