« Mon petit cœur, lui, restera français » : ce tifo patriotique qui fait chaud au cœur

Le peuple de France, qui bien souvent aime le foot, descend du peuple des tranchées.
Capture d'écran
Capture d'écran

Certains connaissent probablement, encore, La Strasbourgeoise, ce chant magnifique et déchirant, marqué par la guerre de 1870. On y entend la plainte d’une petite fille d’Alsace qui a perdu son père à la guerre et sa mère dans un bombardement. Pleine de fierté, abandonnée dans la rue, elle refuse l’aumône d’un Allemand, à qui elle dit « bien fièrement » : « Mon petit cœur, lui, restera français. » C’est ce message qu’ont déployé, dimanche 4 mai, en marge du coup d’envoi du match Lyon-Lens, les supporters de l’OL, dans les tribunes du Groupama Stadium.

Les tifos sont de petites banderoles brandies par chaque supporter et qui, toutes ensemble, forment un motif ou un slogan, parfois d’un goût douteux. C’est une grande tradition footballistique. Ce 4 mai, on pouvait donc voir quatre silhouettes de soldats français, trois d’autrefois et une d’un militaire de notre temps, sur fond de drapeau tricolore. Et ce slogan, en bas de la composition : « Mon petit cœur, lui, restera français. » Parce que les supporters ont pensé à tout, ce drapeau tricolore arborait les noms de batailles glorieuses des deux conflits mondiaux, à la manière des étendards et drapeaux des régiments, navires ou escadrilles de l’armée française : La Marne, Verdun, Dunkerque, Sedan, Bir Hakeim…

On n’est plus très loin du 8 mai, qui marque la capitulation de l’Allemagne nazie et l’entrée de la France (aux forceps) dans le camp des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Quatre jours plus tôt, c’est cette France glorieuse, jamais vaincue, couturée de cicatrices, qu’ont voulu honorer les « Bad Gones », un collectif de supporters lyonnais à qui l’on doit ce tableau à la fois rassurant et émouvant.

Émouvant, d’abord, il l’est sans conteste. La Strasbourgeoise ferait pleurer les pierres. Les Alsaciens et les Mosellans ne le chantent jamais sans avoir la voix qui se brise légèrement à la fin des derniers couplets. Et ce témoignage d’affection et d’estime envers les armées qui ont toujours défendu la France est émouvant, lui aussi, dans un moment particulièrement délicat pour la cohésion de notre peuple qui, ne sachant plus qui il est, à du mal à savoir où il va.

Ce tableau était également rassurant, précisément pour cette raison, car il nous fait passer un message essentiel. Les beaux esprits, les érudits de gauche comme de droite, passent leur temps à dire du mal du peuple de France. À gauche et dans les banlieues, on se moque grassement des « French dreamers », ces Français des banlieues pavillonnaires, avec leur maison de plain-pied, leur voiture sans grâce et leurs espoirs médiocres. À droite, on critique une France profonde déracinée, abrutie devant les écrans, pas foutue de se reproduire et incapable de lire des livres qui l’élèveraient. Gauchistes et droitards communient dans un même mépris de la figure du supporter, beauf extrémiste ivre de bière pour les uns, plébéien vulgaire qui ignore la grandeur du rugby selon les autres. Tous oublient une chose : le peuple de France, qui bien souvent aime le foot, descend du peuple des tranchées. Les supporters lyonnais, eux, n’ont rien oublié de cette filiation souterraine, et c’est tout à leur honneur. Voilà qui donne du baume au cœur en cas de dimanche pluvieux ou de lundi maussade !

Picture of Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Hou la la, ne faudrait-il pas envisager des poursuites judiciaires? Ça me semble affreusement raciste

  2. Douce France – Cher pays de mon enfance – Berceau de tant d’insouciance – Je t’ai gardée dans mon cœur! – Mon village au clocher aux maisons sages – Où les enfants de mon âge – Ont partagé mon bonheur »

    Cette France là, oui restera dans mon cœur (c’était la chanson que chantait ma boite à musique offerte par mon adorable grand Père)

    Par contre la france (avec un « f » minuscule) à partir des années 1980 n’est pas ma France et mon « petit cœur » n’aime pas et ne se ressent pas français. cette france là.

  3. Voilà qui réveille notre désespérance ! Il y a encore du bon et du beau qui ose se chanter dans notre France !
    MERCI à eux !

  4. Merci de nous faire découvrir qu’ils y à encore des vrais Français à Lyon qui aiment part dessus tout la France.

  5. Quand je vois le carcan européen se resserrer en ressemblant plus au garrot qu’à un garrot, je crains que pour moi, il me reste à vieillir et mourir car trop vieux pour pouvoir envisager d’émigrer. Il faudra beaucoup de courage et de souffrances pour arrêter la descente qui s’accentue.

  6. Puissent ils aller au bout de leurs convictions par un vote salvateur .Merci quand même pour ce sursaut d’honneur.

  7. Ce ne sont pas les politiques qui nous rendront la fierté d’être français. C’est la clé du redressement ! Merci pour cette initiative.

  8. L’article mentionne à la fin que les Lyonnais n’ont rien oublié de cette filiation souterraine et que c’est tout à leur honneur.Mouais… Je crois plutôt que c’est juste à l’honneur de quelques uns mais pas du tout des Lyonnais dans leur ensemble car après m’être renseigné sur le résultat des présidentielles ou Macron à fait 80% au second tour et que Gregory Doucet,maire ecolo à été élu en 2020 avec plus de 52% des voix face à un macroniste, ça en dit long en fait sur le  » patriotisme »général des habitants de cette ville. Bravo à cette petite minorité pour cette initiative cependant, mais les autres aucun crédit.Les faits et les chiffres cités parlent d’eux-mêmes et comme toujours c’est bien plus le chauvinisme qui prédomine que le patriotisme, alors le foot,excusez du peu….

  9. A qui veut régénérer un société en décadence on prescrit avec raison de la ramener à ses racines !!
    (Pape Léon XIII)

  10. On a tellement l’habitude de voir des français « Mélenchon » dans les médias que l’on a l’impression qu’il n’y a qu’eux qui sont le peuple. Les paysans, les artisans, les ouvriers, les entrepreneurs qui font réellement la richesse de la France , et la rendent agréable et belle sont toujours ignorés. Et en temps de guerre, ce sont ceux-là qui se battent pour leur pays, avec, parfois, il est vrai, heureusement, quelques intellectuels, minoritaires, égarés….

Commentaires fermés.

L'équipe de Boulevard Voltaire vous souhaite de bonnes vacances. Nous continuerons à vous envoyer chaque jour notre quotidienne.

Les plus lus du jour

Les « saints » de LFI sont des terroristes, des délinquants ou des dealers
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois