Les visages tuméfiés de Pierre Le Camus et de son frère ont fait le tour des réseaux sociaux. Alors qu’ils buvaient un verre en terrasse à Bordeaux, l’ancien candidat aux législatives du RN et une poignée de camarades ont subi l'assaut soudain de dizaines de militants venus en découdre. Roués de coups à un contre cinq, les frères Le Camus et un troisième convive ont été proprement lynchés. Derrière l’agression de ces militants se pose la question : comment la bourgeoise et prospère Bordeaux, fief de Jacques Chaban-Delmas et d’Alain Juppé, a-t-elle pu devenir ce bourbier dans lequel règnent les gangs de mineurs non accompagnés et les collectifs antifas ?

Une violence légitimée ?

« Nous n’avons aucune complaisance avec la haine et nous condamnons fermement toute forme de violence. […] Par la radicalisation de ses propos décomplexés lors des dernières campagnes électorales, une partie de la classe médiatique et politique s’est comportée en pompiers pyromanes, ce que nous avions eu de cesse de dénoncer pour prévenir les passages à l’acte insensés. » Ce message de l’adjoint du maire de Bordeaux (photo mairie de Bordeaux) en charge de la sécurité, Amine Smihi, a fait bondir les militants RN agressés. « Il est à deux doigts de les excuser », grince Le Camus, joint par téléphone, qui confie ne plus rien attendre de la presse et des élus locaux. « Au fond, ils feraient mieux de ne rien dire », ajoute-t-il, pour conclure, en citant Desproges : « Il vaut mieux se taire et passer pour un con que parler et ne plus laisser de doute sur le sujet. » Pour autant, le jeune militant du RN a reçu le soutien des principaux cadres du RN dont Marine Le Pen et Jordan Bardella. Mais pas un seul message de soutien ou de condamnation issu de la gauche dont on peine à imaginer les réactions si les rôles avaient été inversés.

Ils ne sont pas les premiers. Des dizaines de militants RN, Reconquête, LR, UNI ont été agressé, ces dernières semaines, dans un contexte électoral tendu, quand ce ne sont pas des insultes et des menaces de mort pour ces militants simplement coupables de défendre des idées aux antipodes de l’ultra-gauche. Une gauche qui, dans le sillage des listes écologistes victorieuses aux élections municipales de 2020, se démultiplie dans les grandes villes.

Bordeaux : la gauche impunie !

Depuis 2020, la ville de Bordeaux est aux mains de l’écologiste Pierre Hurmic, un catho de gauche dont les premières décisions eurent le mérite de faire rire le grand public : exit les sapins qui ne sont que des « arbres morts », mise en place d’une « végétalisation », d’un « urbanisme résilient » et d’un « logement social développé ». Dans les faits, l’insécurité a explosé à Bordeaux pendant l’année 2020, et cela, malgré les confinements, et continue d’augmenter. +46 % de vols avec armes, +3,40 de coups et blessures volontaires… Même les cambriolages, pourtant en baisse à l'échelle nationale en raison des confinements, ont augmenté à Bordeaux. Dans ce contexte évolue une extrême gauche impunie, représentée au conseil municipal de la capitale de la Gaule aquitaine. Élu avec le soutien du collectif Bordeaux en lutte, présidé par le leader du NPA Philippe Poutou, le maire écologiste a vu débarquer dans son conseil municipal de véritables antifas comme la militante Myriam Eckert, connue pour son engagement auprès des mineurs non accompagnés qui sèment la terreur dans la ville, et le faux gilet jaune mais vrai antifa Antoine Boudinet. Boudinet a eu la main arrachée lors des manifestations de gilets jaunes régulièrement infiltrés par des collectifs antifas plus enclins à faire la chasse aux patriotes qu’a promouvoir des revendications sociales. Ce même Boudinet qui, quelques mois avant la fameuse manifestation de gilets jaunes, manifestait avec un collectif antifa contre la venue de l’écrivain Renaud Camus (photo ci-dessous, le jeune homme avec les cheveux teints. Cette capture d’écran d’une vidéo date d’avril 2018).

Pour l’anecdote, Amine Smihi avait déclaré, en octobre 2021, sur France Bleu, que « l’insécurité est une réalité factuelle à Bordeaux ». Une prise de parole qui interroge lorsqu’on sait que son maire a collaboré politiquement avec les plus ardents défenseurs des causes de cet ensauvagement.

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11 juillet 2022 à 18:39

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