[MEDIAS] Olivier Véran chez Quotidien : voyage au bout de l’enfer gauchiste

Capture d’écran
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Que devient Olivier Véran ? En voilà, une bonne question que l’on ne s’est jamais posée (et vous non plus, très certainement). Les journalistes de Quotidien, eux, oui. Autrement plus philanthropes que nous, ils n’ont pas oublié l’ancien ministre et l’ont même invité afin d’en savoir plus sur sa nouvelle vie de « simple député ». Comme ils ont bien fait. Diffusée le 7 mars dernier, la séquence s’est avérée mémorable.

Il y avait quelque chose de surréaliste à voir cet homme politique, si impopulaire dans ses fonctions d’hier, revenir dans la lumière deux mois plus tard, tout sourire et applaudi telle une rock star. « On ne met donc plus de cravate ? », le taquine, d’emblée, Yann Barthès. Son look tee-shirt/basket ne passe pas inaperçu. « Ça fait partie des petits plaisirs quand on quitte le gouvernement : on s’habille comme on veut ! », répond l’intéressé, sous le regard attendri de Jean-Michel Aphatie.

L’interview débute bien. Olivier Véran est en terrain conquis et il le sait. Les mensonges pendant le Covid, la langue de bois pendant son porte-parolat : tout est pardonné ! Il faut dire que l’ex-médecin est aussi un ex-socialiste et les journalistes de TMC ne l’ont pas oublié. Alors, on l’interroge complaisamment sur son look, sur ses hobbies, ses vacances… On prend sa défense, même. Yann Barthès suggère ainsi qu’Olivier Véran a été « viré » parce que de gauche. Ce dernier fait mine de contester du bout des lèvres, mais est rapidement interrompu par Jean-Michel Aphatie qui, lui aussi, déplore le « virage à droite » du gouvernement. Tout ce beau monde estime que l’ancien ministre est un homme politique talentueux, injustement remercié par un Président désespérément droitier. Bienvenue dans le quatrième dimension !

L’incontournable séquence anti-« extrême droite »

Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin et l’ambiance décontractée du plateau se tend subitement. Olivier Véran est, certes, du bon côté de l’Histoire, mais ce n’est pas une raison pour l’épargner complètement. « On voulait parler avec vous de l’échec total, retentissant, spectaculaire, d’Emmanuel Macron face au Front national. » C’est le début de l’inévitable séquence anti-RN de toute émission gauchiste qui se respecte. « Comment vous expliquez l’échec aussi radical d’Emmanuel Macron face au Rassemblement national ? » Après avoir botté en touche, expliquant que « l’extrême droite » progresse partout et pas seulement en France, Olivier Véran concède une erreur stratégique faite par son camp : « Moi, je suis contre la dédiabolisation, et tant pis si on considère que je suis ringard. Certains de mes collègues disent dans la presse que ce n’est pas une façon de combattre le RN, qu’il ne fallait pas moraliser les gens. Certes, on n’est plus à l’époque de Tapie, on n’insulte pas les électeurs du RN. Mais mon sujet, c’est de dire aux gens que le RN reste dangereux. Ils n’ont plus l’odeur de soufre, mais ça reste toxique ! » Non content d’avoir comparé le premier parti d’opposition à un poison, l’ancien porte-parole va plus loin encore et félicite Quotidien pour son refus buté du pluralisme. « Je participe à une émission de télévision que je salue pour sa rigueur parce que je crois que vous êtes la dernière émission de télévision à ne pas recevoir d'élus d'extrême droite. Et bravo pour ça, parce que les digues, vous savez ce que c'est », lance-t-il, sur un ton grave. « Vous avez raison, on ne reçoit pas les membres du Rassemblement national », répond Barthès, très à l’aise.

Il faut remettre cette séquence dans son contexte pour mieux mesurer son caractère scandaleux : au moment précis où CNews est accablé pour un manque de pluralisme supposé, un autre média est encensé pour son manque de pluralisme fièrement revendiqué. Bien entendu, l’Arcom et Reporters sans frontières n’y verront rien de bien méchant…

L’éloge de l’intolérance

L’extraordinaire culot de Quotidien ne s’arrête d’ailleurs pas là. Durant son interview, Olivier Véran a donné tous les gages possibles et imaginables à la gauche morale, a présenté ses excuses, juré ses grands dieux qu’il était favorable à la diabolisation de la moitié des Français, mais ce n’est pas encore assez. Car Quotidien ne se contente pas de boycotter le RN, il demande aussi aux hommes politiques de boycotter les médias de droite. « Moi, vous ne m’avez pas vu sur CNews !, se défend vaillamment le député. Sauf sur des matinales comme porte-parole, mais jamais pendant le Covid et je n’ai pas fait les émissions classiques de CNews. Jamais. Vous ne m’avez jamais vu dans Valeurs actuelles, ni dans le JDD ! » Ouf, son honneur est sauf.

En revanche, le Président ne peut pas en dire autant et Yann Barthès attend son invité au tournant. « Et quand Emmanuel Macron fait la une de Valeurs actuelles ? Quand des ministres font la une du JDD ? Quand on voit Emmanuel Macron qui rit avec de Villiers ? » L’horreur, quasiment le nazisme, en effet. Face à ces accusations accablantes, Olivier Véran semble pris au dépourvu. « On partage la même inquiétude… », finit-il par lâcher, penaud.

Voilà à quoi en est réduite la gauche. Dépourvue d’idées, contestée chaque jour par les faits, elle n’a plus qu’une seule carte à jouer : celle de la supériorité morale. La censure et l’excommunication sont ses dernières armes. La gauche est aux abois ; on ne s’en plaindra pas.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

39 commentaires

  1. La gauche que j’aimais – à 20 ans – a disparu. Ne reste qu’un ramassis de d’individus, mâles, femelles et indifférenciés – persuadés de leur supériorité morale et intellectuelle ; ils se conduisent comme les nobles d’autrefois réfugiés dans le donjon pendant une jacquerie, même peur et même mépris. Tout cela aura une fin, mais épargnons-nous la Terreur et 1793 par le moyen des urnes, s’il en est encore temps.

  2. Je dois reconnaitre par dépit, le talent de Véran, car même si l’on emploie toute son énergie à démontrer qu’il est très mauvais pour le bénéfice de la France, à la fin il finit par nous fatiguer.

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