Marseille : le « Château de ma mère » confié à un centre d’accompagnement social

La Buzine Marcel Pagnol

Mise à jour le 25 juin à 18h17

Le mythique château de la Buzine, qui fut la propriété de Marcel Pagnol et le cadre de son livre Le Château de ma mère, est-il en passe de devenir un énième centre culturel et social entre les mains de la gauche, une nouvelle « maison de quartier » ? L’annonce par la mairie de Marseille de ne pas reconduire l’association du château de la Buzine présidée par Nicolas Pagnol, le petit-fils de l'écrivain, pour le confier au Centre de culture ouvrière (CCO) ressemble « à une purge politique par la NUPES marseillaise », nous confie au téléphone Valérie Boyer, sénatrice (LR) des Bouches-du-Rhône.


Pour renouveler sa délégation de service public, le 3 février, la mairie de Marseille tenue par Benoît Payan (PS) a lancé un appel d’offres. Objectif : permettre à l'affectataire de gérer et animer ce lieu de culture de 2.400 m2, doté d'une salle de cinéma et de spectacle, de plusieurs salles d'expositions et d'ateliers, d'un espace médiathèque et d'un restaurant. Après examen des dossiers, le comité a donc porté son choix sur le Centre de culture ouvrière (CCO). La décision sera soumise au conseil municipal le 7 juillet. Le CCO ? Il s'agit d'un mouvement national composé d'une quinzaine d'associations dont l’objectif vise à « donner accès à toutes les cultures, développer la citoyenneté et promouvoir l’émancipation de toutes les femmes et tous les hommes quel que soit leur milieu social ».

Un choix idéologique ?

Même si le communiste Jean-Marc Coppola, adjoint au maire en charge de la culture « pour toutes et tous », s'en défend, le changement de vocation du château, que Marcel Pagnol avait rêvé en cité du cinéma, semble radical. La Buzine ne sera pas confiée à un gestionnaire de sites culturels mais bien à un mouvement qui ne cache pas ses ambitions très « sociales » : « Œuvrer, au travers de ses engagements, à une réelle transformation sociale et sociétale », « réduire les inégalités sociales », « promouvoir une ouverture à l’autre facilitant l’enrichissement mutuel » ou encore « sensibiliser aux enjeux de l’écologie politique ». Comme en témoigne la liste des différents équipements et dispositifs du CCO, le prochain délégataire du château de Marcel Pagnol est spécialisé dans les centres sociaux, lieux d’accueil RSA, action socio-éducative liée au logement ou accès au droit pour les étrangers...

L’Association du château de la Buzine assure qu'elle n'avait pas démérité. Elle aurait obtenu de « très bons rapports » et aurait multiplié par huit la fréquentation des lieux en cinq ans, avec 80.000 visiteurs par an. Pourtant, c'est de manière très cavalière, par un simple coup de fil, que Nicolas Pagnol a appris la décision de la ville.

Une décision qui fait réagir

Depuis cette annonce, les réactions indignées fusent de toutes parts. Pour l'acteur Philippe Caubère, qui a interprété Joseph Pagnol, cet instituteur si touchant dans les deux joyaux cinématographiques adaptés de La Gloire de mon père et du Château de ma mère, c’est « un crime contre l’art. Contre l’esprit. Contre Marseille ». L’artiste, qui a maintes fois longé le fameux canal du château à pied, fustige la décision de la mairie qu’il juge « incompréhensible et assassine ». Il est l’un des signataires de la pétition (près de 30.000 ce 20 juin) lancée, le 15 juin, par Nicolas Pagnol pour que le château de la Buzine reste « le symbole de ce qui unit tous les Provençaux à l’œuvre de Marcel Pagnol mais, bien plus encore, à leurs racines, à leur langue, à leurs traditions, à leur identité, à la Provence ».

De son côté, Valérie Boyer remarque, auprès de BV : « Marseille est un des lieux de France où il y a déjà le plus de centres sociaux aujourd’hui. » L’élue dénonce des « prétextes fallacieux ». Renaud Muselier, président (Renaissance) de la région PACA, sur Twitter, se dit « scandalisé, comme tant de Marseillais, par le traitement réservé à Nicolas Pagnol par la ville de Marseille ». Pour lui, c’est un « choix incompréhensible, illisible ». Sylvain Souvestre, maire (LR) des XIe et XIIe arrondissements de Marseille, reproche à Benoît Payan « d'y installer un appareil politique, une officine d'extrême gauche sous la forme associative ». Des internautes attachés au symbole de ce lieu rappellent qu’« il y a d'autres bâtiments inoccupés ou inutiles où faire des centres sociaux. Laissons la Buzine à Pagnol ! » ou encore qu’« un pareil lieu culturel, mémoire vivante de ce que fut et est toujours Marcel Pagnol pour d'innombrables Provençaux, ne peut pas être confié à n'importe qui pour en faire n'importe quoi. Ce serait un crime contre la culture de La Provence. »

Dépassé par les nombreux messages de soutien, le petit-fils de Pagnol, n’a pas répondu à nos sollicitations. Cependant, il déclare sur Twitter qu'il n'acceptera jamais le rôle de président d'honneur de cette association et refuse d'être un faire-valoir.

Marcel Pagnol n’était pas un homme de droite, mais si ce château compte tant de soutiens, c’est que son œuvre n’était pas idéologique ou militante (contrairement à celle du CCO) mais qu'elle valorise les coutumes et les personnages locaux, à des années-lumière de la déconstruction souhaitée par la gauche. La mairie, qui n’a pas répondu non plus à notre demande, se contente d’adresser un communiqué de presse assurant « que le patrimoine de Marcel Pagnol serait préservé et que toute la place serait donnée à son œuvre dans ce lieu ». Mais, dans ce cas, pourquoi éconduire son descendant ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/06/2023 à 18:19.
Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Pour ceux qui voudraient signer la pétition, il faut aller sur le site de Change.org. Le comédien, Philippe Caubère, qui a été l’interprète inoubliable dans le rôle du père de Marcel Pagnol, des films La Gloire de mon père, etc, a laissé un commentaire après avoir signé la pétition, où il exprime son indignation à l’encontre de la mairie de Marseille. Merci de penser à signer, il faut absolument démontrer à M. Payan, le maire de Marseille, que les Français sont opposés à son projet « idéologique »…

  2.  » fustige la décision de la mairie qu’il juge « incompréhensible et assassine ». Non, purement idéologique, par obéissance servile aux ordres des mondialistes. Détruire, détruire, on y est bien habitué, et même saturé.

  3. Quel siècle pourri ! Nous avons une preuve de plus que la déconstruction est bien enclenchée mais qui va arrêter et enfermer tous ces fous avant 2027 ? Nous avons un crime culturel de plus sur la conscience ! Notre passé s’efface petit à petit au profit de la soi-disant misère de peuplades dont le but est de nous faire disparaître. En attendant, nous, les personnes saines de corps et d’esprit, signons des deux mains cette pétition.

  4. Quelques magouilles financières à venir ajoutées à l’ouverture de salles de prières, encore un beau fiasco culturel qui se prépare.

  5. on y mettra tout le dégout gaucho et islamo gauchiste qui s’est emparé des mairies en 2020, avec ce tour de passe passe à Marseille où la maire écolo s’est désistée en faveur du PS, le smagouilles continuent de fleurirà Marseille hélas.

  6. On a l’impression que ces élus prennent exemple sur le fonctionnement de ce gouvernement : détruire ce qui fonctionne pour cacher leur médiocrité. N’est ce pas le cas de l’éducation nationale et de son ministre qui s’attaque à l’école privé où les élèves ont de meilleurs résultats que dans son école publique ? La preuve c’est qu’il confie bien ses enfants à l’école privée ….
    On a de plus en plus l’impression que nos irresponsables politiques cherchent des locaux pour héberger les migrants en vue de vider Paris de ses migrants pour les jeux olympiques.

  7. Rien à attendre d’un parti qui pleure sans cesse des larmes de crocodile . Signons la pétition.

  8. … « Centre de culture ouvrière (CCO) », du bolchevisme dans le texte.
    Pas étonnant que la Nupes soit à la manœuvre.

  9. Cette dame Boyer qui vient la ramener comme les membres de son parti alors qu’ils sont bigrement responsables de la catastrophe vers laquelle sombre notre pays

  10. Pauvre madame Boyer. Elle est pleine de bonnes intentions et a de beaux discours. Mais oublie-t-elle qu’elle est membre d’un parti qui a trahi la France et les français ? Lisbonne ? N’a-t-elle pas voté pour ce traité ? Maintenant, il lui faut ramer.

    « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » (Comment je vois le monde (1934) de Albert Einstein)

  11. La gôooche se dépasse dans sa destruction des valeurs mémorielles de notre pays et de ses grands hommes !
    Le respect n’a plus cours et les châteaux semblent désormais destinés à l’accueil des spécialistes du saccage…

    • Prochain étape : le retour de la guillotine pour les récalcitrants. En toute démocratie, bien sûr.

  12. un mouvement qui ne cache pas ses ambitions très « sociales » : « Œuvrer, au travers de ses engagements, à une réelle transformation sociale et sociétale » …
    En fait, ces associations sont subventionnées grassemant par nos impôts pour dédruire de façon ostensible la société française …
    Quand est ce que les français vont réagir ? …

    • Seul espoir à votre question : « aux Prochaines élections ! » mais elles sont encore très loin et d’ici là beaucoup de choses irréversibles auront changé, à commencer par la population, sans compter sur le côté versatile de certains Français ! A moins qu’un homme courageux, lance dans tout le pays, une marche de protestation. Mais là encore, la crainte d’affrontements étant chose courante, c’est inenvisageable !

    • « En fait, ces associations sont subventionnées grassemant par nos impôts… » Si ça n’était que ça… N’oublions pas que ceux qui nous dirigent empruntent toujours plus d’argent en notre nom et qu’une partie de ces emprunts sert aussi à financer ces subventions puisque nos impôts ne suffisent plus à couvrir les dépenses.

  13. Petit garçon d’europe Du nord, j’ai découvert le plaisir de lire avec les récits de pagnol, giono et bosco. J’etais Amoureux de cette Provence avant de l’avoiR respirée. J’en ai rêvé et maintenant, ces iconoclastes bousillent tout. Dignes successeurs de Staline la prochaine étape sera une sale de prière.

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