Marine Le Pen en appelle au rassemblement national
On attendait le nouveau nom du Front national : ce sera donc le « Rassemblement national ». Marine Le Pen l’a annoncé dimanche, vers 16 heures 20, à la fin de son discours. Cette proposition doit être encore validée par un vote de tous les adhérents, mais il est peu probable qu’elle soit contestée car elle résume bien la nouvelle ambition du Front : rassembler pour gouverner. Après avoir été un parti de protestation, être devenu un parti d’opposition, il se transforme en parti de gouvernement.
Ce nouveau nom se dessinait au fur et à mesure de son discours, bien construit, axé autour de trois piliers qui résument toute une politique : transmission, protection et liberté. Transmission d’un patrimoine historique, culturel, moral ; protection de la France, des valeurs qu’elle a portées et doit continuer de porter, des Français, de la ville et de la campagne, en commençant par les plus fragiles ; liberté, depuis la liberté d’expression jusqu’à la souveraineté politique.
Un besoin d’identité, qui n’est pas un repli sur soi, mais une volonté de faire rayonner la France, de la rendre forte en Europe, dans le respect des autres nations. Loin de ce monstre technocratique qu’est devenue l’Union européenne, l’union des nations européennes paraissait une évidence.
Marine Le Pen veut donc que son parti soit un pôle de rassemblement, que tous ceux qui refusent ce qu’elle a appelé le « nomadisme », cette absence de racines et de repères, puissent se retrouver dans un combat commun.
Car il y en a, à droite et hors les murs, un peu partout en France, qui pourraient répondre à son appel, pour peu qu’ils fassent passer les intérêts de la France avant leurs propres intérêts. Ce midi, sur BFM TV, Nicolas Dupont-Aignan déclarait qu’il ne regrettait pas son alliance au second tour des présidentielles. Dans le JDD, Thierry Mariani, ex-député LR et ancien ministre de Nicolas Sarkozy, préconise un rapprochement avec le parti de Marine Le Pen. Ce ne sont que des paroles, mais ces paroles ouvrent le champ des possibles.
Marine Le Pen, en prônant le rassemblement de tous les nationaux, de tous ceux qui aiment la France, a fait un grand pas. En affirmant que des alliances sont possibles, que des compromis – qui ne sont pas des compromissions – peuvent permettre d’avancer ensemble et de sauver l’essentiel, elle semble avoir fait preuve à la fois d’humilité et de maturité politique.
Quand on entend les rodomontades d’Emmanuel Macron, qui se fait gloire de ramener des milliards de commandes de son voyage en Inde, on se plaît à rêver qu’une grande partie des Français se rassemblent pour redonner à la France un peu de son âme et de son identité.
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