Depuis son retour à la case départ, Manuel Valls fait l'unanimité. De part et d'autre de la frontière espagnole, aucune voix dissonante ne vient troubler la perception guignolesque du personnage.

Après la France, qui ne manqua pas de s'amuser de son parcours improbable, la chaîne catalane TV3 vient passer la deuxième couche avec un clip décoiffant dans lequel un clone de l'original interprète « Moi, je m'appelle Manuel Valls ».

Sur la célèbre chanson d'Alizée, « Moi, Lolita », celui qui incarne l'ex-Premier ministre de François Hollande parcourt les rues de Barcelone en clamant son opportunisme. Au hasard des lieux touristiques, sa méconnaissance de la ville apparaît... Il se trompe de bâtiment officiel, arbore des billets de banque dans ses poches intérieures. Sans équivoque, les auteurs dépeignent un homme politique prêt à tous les compromis pour une parcelle de pouvoir. L'attaque est cinglante.

« Je n'ai rien fait aboutir mais je m'en suis mis plein les poches. » Allusion au salaire de 20.000 euros que le candidat aurait demandé à ses donateurs lors de la campagne des municipales.

« Je retourne à Paris, ça fait longtemps que je n'ai pas été au pouvoir/Je ferai ce qu'ils me diront de faire/Je peux être Président ou chasse-gitans. » Air du temps oblige, la bien-pensance ibérique profite de l'occasion pour donner le coup de griffe antiraciste sans lequel rien ne serait possible. Un équivalent du pass sanitaire pour les forces humanisto-mondialistes.

Très mécontent de ce traitement quelque peu olé olé, Manuel Valls réagit vivement. La chaîne TV3 ne serait qu'un ramassis de partisans sans foi ni loi : « une véritable machine de propagande, unique en Europe, au service de l’indépendantisme catalan et visant à discréditer tous ses adversaires ».

D'un coup d'éventail, l'homme balaye l'ignominieuse parodie et se tient prêt. Présidentielle, régionales, une occasion en Belgique ou au Luxembourg. Un siège au Liechstentein, où il a des racines par un ami du beau-frère de l'ambassadeur... Les humoristes attendent, fébriles, le prochain rebondissement des turpitudes de l'Ibère éconduit. « Après toutes ces déconvenues, que voulez-vous que Valls devienne ? » tente l'un. Effectivement, pour un retour en force de la culture du calembour, une candidature dans une mairie autrichienne serait la bienvenue.

 

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30 mai 2021 à 16:50

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