Mais jusqu’à quand laissera-t-on la LDNA cracher sur nos soldats ?

Capture d'écran ©Twitter
Capture d'écran ©Twitter

Souvenez-vous, c’était en juillet 2019. Dans l’actualité, il était question de l’interdiction de la fessée et de la venue de la jeune Greta Thunberg à l’Assemblée nationale. Emmanuelle Ménard avait fait un peu d’humour sur Twitter en voulant relier les deux faits - « Greta Thunberg. Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne » -, mal lui en avait pris, un administrateur de Twitter l’avait très vite contactée : soit elle retirait son tweet immédiatement et présentait des excuses, soit elle faisait appel et son compte était suspendu. Elle avait choisi de faire appel. Elle a retrouvé l’usage de son compte Twitter il y a seulement quelques semaines. 

On sait la promptitude, n’est-ce pas, des GAFA pour traquer les propos violents, offensants, choquants, et surtout les « fake news »… sauf que le tweet de la Ligue de défense noire africaine insultant nos deux braves soldats tombés samedi au Mali, qui a été publié dimanche matin à 0 h 46, est toujours là : « Selon Afrique Média : les deux terroristes (sic) fran étaient bourrés du aux fêtes (resic) et se sont tirés eux-mêmes dessus. Ça craint ! Il faut vite que Emmanuel Macron rapatrie les troupes du Mali. Les Africains règleront seuls leurs problèmes. » Quelques heures plus tard, la LDNA, répondant à ses détracteurs, précise sa pensée : « La LDNA ne pas regrette (resic) la mort de ces militaires qui n’auraient pas dû protéger au Mali les intérêts économiques de la bourgeoisie criminelle française menée par Bolloré. Il est temps de ramener les soldats en France. Les africains, les Maliens se débrouilleront seuls. » 

Twitter ne s’en est toujours pas ému. Ne doit pas considérer que c’est violent, choquant, offensant, ni que cela relève de la « fake news ». 

Or, la LDNA est aussi sur d’autres réseaux sociaux. Instagram, par exemple, affilié à Facebook, où elle compte 57.600 abonnés. Sur Instagram, son avant-dernière publication appelle à harceler, en le « taguant » sur les réseaux sociaux, le député LR de Seine-et-Marne, commissaire à la défense, Jean-Louis Thieriot, qui s’est élevé avec vigueur contre les tweets ci-dessus cités. La dernière est un extrait d’émission de radio malienne dans lequel le porte-parole de la LDNA Egountchi Behanzin conspue notre armée en toute tranquillité : « Quand les terroristes militaires français ne meurent pas pendant leurs missions, ils sont accusés de pédophilie sur des gamines en Afrique. Ils sont attrapés avec des caisses remplies d’or. Que font-ils vraiment au Mali ? Qui arme les terroristes ? Personne n’est dupe. » 

Rappelons que Egountchi Behanzin s’est rendu célèbre, en septembre dernier, pour avoir tenté d’incendier (sans succès !) le drapeau tricolore devant l’ambassade de France au Mali. 

D’Éric Ciotti à Thierry Mariani, en passant par la LICRA, nombreux sont ceux qui réclament, ce soir, de Gérald Darmanin et d'Emmanuel Macron la dissolution de la LDNA. 

Mais notre gouvernement, si prompt à inonder les réseaux sociaux de son indignation surjouée sitôt qu'Éric Zemmour est supposé avoir dérapé ou qu’un policier, sans même que la justice ait eu le temps de statuer, est accusé, est, en ce dimanche, d’une discrétion de violette, muet comme une carpe, motus et bouche cousue. Sans doute nous dira-t-on, demain, comme pour les voitures brûlées du réveillon - on connaît la chanson -, qu’il vaut mieux ne pas en parler, chut, il ne faut pas leur faire de la publicité, car c’est ce qu’ils recherchent, c’est bien plus malin, vous comprenez. Mais pourquoi donc, dans ce cas, fait-on « de la publicité » à Éric Zemmour ?

Dans quelques jours, on rendra hommage à leur dépouille sur le pont Alexandre-III, puis dans la cour des Invalides, avec la mine de rigueur, les troupes au garde-à-vous, la fanfare militaire, le cercueil drapé de nos couleurs, les décorations posthumes, la poignée de main appuyée à la famille dévastée et un discours vibrant qui convoquera tous les héros français d’hier et d’aujourd’hui. À quoi bon tout cela, si l’on tolère dans le même temps ces abjects crachats ? 

 

 

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois