Maires de France, n’ayez pas peur !

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Nul besoin de retracer l'historique du dispositif de parrainage des candidats à la candidature pour l'élection du président de la République, étant entendu que, depuis son introduction dans le suffrage universel direct par la loi du 6 novembre 1962, nous savons tout de ce mode de filtrage pour l'accès au pouvoir suprême.

On peut débattre de ce mode de sélection, lui opposer les arguments juridiques les plus pointus, dénoncer l'entre-soi qu'il conduit à créer, mais force est de constater qu'il a le mérite d'exister et de participer à la solidité de notre démocratie.

Malheureusement, la finalité initiale de cette disposition, « Éviter les candidatures trop nombreuses et écarter les candidatures fantaisistes et de témoignages », si elle était compréhensible à l'origine, ne tient plus quand elle interdirait la candidature d'un Éric Zemmour ou d'une Marine Le Pen.

Le piège parfait : comment parler de démocratie quand on commence par poser un goulet d'étranglement ?

On en vient à la république prônée par Platon : la différence étant inhérente à l'humanité, tout doit être sélection. De cet écrémage ressortent trois classes dans la cité : les philosophes pour la diriger, les guerriers pour la défendre, le peuple pour la nourrir. Ainsi donc, sous le couvert de la démocratie, on édicte des règles devant conforter les uns dans leur classe et éviter que les autres osent prétendre diriger la cité.

La loi du 18 juin 1976 a fait passer le nombre de parrains pour la candidature à la présidentielle de 100, en 1962, à 500, resserrant encore le filtrage. Jusque-là, tout va bien puisque les conditions s'inscrivaient beaucoup plus dans le cadre d'une « présentation » que d'un parrainage. Les parrains devaient juger de l'opportunité de présence des candidats et surtout du respect des règles renforçant notre démocratie. Les parrains, rassurés sur le principe de publication des noms par le Conseil constitutionnel après tirage au sort, ne ressentaient pas une pression particulière suite à leur choix.

Mais la loi du 25 avril 2016 a changé les règles puisque, depuis l'élection présidentielle de 2017, la publicité des parrainages est intégrale et se fait en continu au fur et à mesure de leur réception par le Conseil constitutionnel. On est passé du parrainage à la présentation, puis de la présentation au soutien, entendu que ce sont les « parrains » qui doivent directement transmettre leur choix à la haute cour.

En quoi cette publicité de tous les parrainages apporte-t-elle une plus-value au scrutin présidentiel ? François Hollande savait ce qu'il faisait, en bon homme de gauche : il a voulu exploiter l'arme de la bien-pensance, la stigmatisation.

On réalise aujourd'hui que cette loi de 2016, dont on n'a vraiment pas mesuré le caractère inique lors de l'élection de 2017, peut mettre en péril notre démocratie car elle conforte le principe du philosophe roi, seul capable de diriger, selon Platon.

La collecte des parrainages, que dis-je, la collecte des soutiens se transforme en business. Elle devient un levier stratégique comme dans un jeu de go.

Comment imaginer qu'un élu ayant le pouvoir de « parrainer » prenne le risque de mettre en péril sa réélection s'il porte son choix sur un candidat putatif rejeté par ses administrés ? Comment imaginer qu'un édile encarté dans une grande formation politique prenne le risque de ne pas apporter son « parrainage » au candidat désigné par sa famille idéologique ?

On se souvient qu'aux dernières élections régionales, David Lisnard, le maire de Cannes, avait décidé de ne pas soutenir Renaud Muselier, candidat de son parti, après l'élection de ce dernier à la tête de la région PACA : l'édile a été écarté de certains mandats. Même si cela n'a absolument rien à avoir avec les principe des parrainages, dans le fond, on voit que la pression politique suite à un soutien où une absence de soutien peut avoir des conséquences énormes sur la vie de la collectivité.

La peur de la stigmatisation, la peur de la mise au ban par l'opinion publique, la peur de l'interruption des aides par les collectivités rendent ce système de publicité totalement antidémocratique. Le législateur devrait revoir cette loi et opter pour une modalité plus en phase avec notre démocratie.

Des candidats du camp de gauche, donnés entre 2 % et 9 % dans les enquêtes pour le scrutin du mois d'avril, se targuent de disposer déjà du nombre de parrainages imposé par la loi. Comment imaginer Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui, à eux deux, rassemblent, dans les sondages, plus de 30 % des intentions de vote du camp national, patriote, souverainiste et conservateur, ne pas avoir les 500 « parrainages » devant leur permettre de concourir pour la présidentielle 2022 ?

Maires de France, apportez vos parrainages à Marine Le Pen, Éric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, Bernard Asselineau et plus généralement à tous les candidats de la grande famille de la droite.

N'ayez peur, croyez en la France !

Vos commentaires

43 commentaires

  1. HAUT les COEURS Messieurs les Maires, donnez votre PARRAINAGE aux candidats SVP, les menaces ou chantages qui vous sont faits s’envoleront parce qu’il n’y aura pas les mêmes individus au Gouvernement et n’oubliez pas que vous êtes sur le même BATEAU que le PEUPLE. Si par malheur, nous avions encore un très mauvais Président, la FRANCE coulera avec les pressions, les chantage et les menaces. Comprenez que les 3/4 du peuple souhaitent E.ZEMMOUR ou M. LEPEN, ils sont notre planche de salut.

    • Si jamais nous n’avons pas comme candidats ZEMMOUR et LEPEN le jour des Présidentielles, ne vous abstenez surtout pas, votez NUL !

  2. Et notre Constitution gardée par les irréprochables Fabius et Juppé , est t’elle Démocratique ? Et une Élection dont le Score est validé alors qu’il n’y a eu que moins de 50 % des Inscrits qui y ont participé ? Tout est à repeindre en France , du Sol au Plafond ! Désolé !

  3. Robinson

    Voyons avec un oeil de « Droite » , comment cela se présente : Tous les représentants de gauche auront leur parrain ; les représentants de droite ne peuvent compter que sur les élus de droite …qui sont quasi tous ex RPR , mais qui sont très nombreux . une fois la représentante LR assurée de ses parrainages , il faut ouvrir la porte aux autres droites afin d’attirer de nouveaux électeurs à droite .

  4. Ces maires, comme la majorité de mes concitoyens hélas n’en ont pas. Désolée de le dire et de l’écrire. Comme preuve, quelques petits milliers de protestataires hier contre ce passe vaccinal. Il aurait dû y avoir des millions de gens dans la rue. Si la rue appartient au peuple, il n’y a plus beaucoup de propriétaires. Si ces maires soutenaient Zemmour, ils auraient une chance de ne plus subir les harcèlements et pressions diverses actuels. Pas besoin d’avoir bac + 10 pour y penser.

  5. Exigeons des instituts de sondage de nous dire pour qui vont voter ceux qui ne pourront apporter leur suffrage au candidat de leur choix parce qu’il n’aura pas les 500 parrainages.
    Pourquoi ne le font-ils pas ?
    Ont-ils peur que le plus grand parti de France soit celui des abstentionnistes et que score réalisé par le gagnant soit plutôt honteux que glorieux.?

  6. Que les maires reprennent leur courage, leur liberté et la destinée de la France en main!
    C’est sûr eux que la France repose et non sur les députés valets de pieds!
    Il faut absolument et de toute urgence sortir de cette décadence gravissime subie par la France par la fausse alternance politicienne depuis Giscard !

  7. Cette loi est l’exemple le plus frappant de la dictature mise en place traîtreusement et avec complicité par les 3 futurs ex-détenteurs du pouvoir :
    toute la gauche des communistes au PS, le centre mou type MODEM, et la fausse droite molle type LR.
    La fausse « alternance ».
    Il faut de toute urgence que les maires permettent par un comportement démocratique de faire sauter ce verrou à la liberté de se présenter et donc de penser.
    Vive la liberté !
    Zemmour Président !

  8. Ce qui est rassurant en fin de compte , c’est que la gauche de Hollande s’est enferrée dans son propre piège , il faut donner l’estocade .

  9. Nos élites mondialistes se soucient comme d’une guigne de la démocratie puisqu’ils sont là pour la mise en œuvre d’une dictature technocratique.

  10. Encore un méfait de plus de la part de Hollande. Ce piège ne lui a pas été utile car dépossédé par un plus fûté que lui !

  11. « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? »
    A vouloir confisquer la Démocratie, la colère monte…

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