Lycée autogéré de Paris : « La voix d’un élève et la voix d’un prof, en fait, elle est égale »

Capture d’écran (36)

On croirait un championnat de coiffures psychédéliques dans une friche industrielle squattée et entièrement taguée, mais non, nous sommes au lycée autogéré de Paris. Et c’est Brut - le média pour djeuns sur lequel Macron avait pirouetté sur les « violences policières » en 2020 - qui vient de promener sa caméra dans les locaux. Jeunes de tous les genres sont sur des chaises, ou assis en tailleur sur la table, ou les pieds dessus.

Un être humain dans l’adolescence - peut-être en transition, puisque d’allure plutôt masculine mais prénommé(e ?) Margot - nous fait les honneurs des lieux, qui abritent 240 élèves et un seul employé administratif (pour les inscriptions au bac, parce qu’apparemment, c’est très difficile !).

Tout le reste se négocie en salle d’A.G. ou en plus petites commissions, comme celles de la cuisine ou de l’entretien, cette dernière assez peu motivante, à en juger par l’état des lieux. Ici sont rassemblés, aux dires d’une enseignante, ceux qui « refusent leur orientation scolaire et veulent un bac général, ceux qui veulent un autre rapport au monde adulte, ceux qui sont là par engagement politique… » La fréquentation est libre : aucune sanction pour les retards ou les absences, on assiste seulement à ce qu’on veut, « façon de se responsabiliser, de ne plus subir sa scolarité, d’être à l’initiative des enseignements qu’il choisit ».

De ce fait, les enseignants rivalisent d’ingéniosité pour rendre leurs cours attrayants, marketing où le ludique tient évidemment la corde. Le théorème de Thalès ou La Princesse de Clèves en rap, pas facile, mais finalement, quelques heures dans une salle d’escape game seront démocratiquement approuvées.

Une après-midi par semaine est consacrée à la réalisation d’un « projet ». Celui de Margot, par exemple, une « marche utopique », randonnée dans des « lieux alternatifs » comme une éco-ferme, mais aussi sur des « des lieux de lutte »… Probablement pas gréco-romaine, alors autant dire une formation de zadiste.

D’un stage, une professeure a rapporté des flyers sur « tout ce qui est sexisme, agressions sexuelles et tout ça. On est en train de les trier, voir ce qui est intéressant pour nous. » Sage précaution, parce qu’on soupçonne que la liberté doit régner aussi dans d’autres domaines.

Taux de réussite au bac 40 %, une belle remontée par rapport à 2012 où on était à 29 % !

Plusieurs autres pépites éducatives d’État de ce genre existent. Elles ont ouvert un an après l’élection de Mitterrand à l'initiative de feu Gabriel Cohn-Bendit, suite à sa « lettre au camarade Ministre » d’alors Alain Savary, et elle prospèrent toujours…

Extrayons un des 1.789 commentaires postés sur YouTube : « J’ai un cousin qui est allé là-bas, il souffrait de TDAH [trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, NDLR] et ses parents se sont dit que ça serait peut-être mieux vu qu’il y avait un rapport à l’autorité différent. Bon bah aujourd’hui il est en prison… »

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Autant il est étonnant de constater que les dégâts occasionnés par mai 68 restent toujours aussi vivant, autant il est réconfortant de voir Elon Musk acheter Twitter pour redonner à chacun le droit de s’exprimer librement, quel que soit son opinion et le sujet qui est traité. Musk entend également lutter contre wokisme et la cancel culture qui fait de moins en moins d’adeptes aux USA.

  2. Un bac avec différentes options possibles comme jet de pavé et renvoi de grenade, élaboration d’un cocktail, usage de la seringue, réalisation d’un bon rail, en plus du tronc commun axé autour de la bonne gestion du RSA et de l’art d’être une victime.

  3. Un gouvernement digne de ce nom ,fermerait ces établissements et élèves et profs iraient pousser les brouettes sur les chantiers ,ce qui nous dispenserait d’importer de la main d’oeuvre africaine.

  4. L’histoire du lycée autogéré de l’ile d’Oléron après 81.
    Installé dans un village vacances.
    Des profs gôchos (CFDT), avaient obtenu des fonds directement du ministère !
    En quelques mois ils avaient tout bouffé et réclamaient des ronds !
    En plus ils viraient leurs profs aux. recrutés par leurs soins s’ils n’appliquaient la pédagogie adéquate !
    L’affaire est allée devant le recteur de Poitiers qui n’était même pas informé que ce lycée existait !!!
    Il a renvoyé l’affaire au ministère !

  5. Je ne savais pas qu’un truc pareil existait ! Ca va encore augmenter ma déprime. Au secours, La France !!

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