[L’ÉTÉ BV] [LIVRES] Énergie et climat : La guerre mondiale a déjà commencé
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Cet article a été publié le 08/02/2024.
À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des livres qui ont marqués l'année écoulée. Aujourd'hui, Le Déraisonnement climatique de François Gervais et Guerre de l'énergie de Fabien Bouglé.
Le 26 septembre 2022, les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 étaient sabotés en mer Baltique. L’énergie est au cœur de la guerre russo-ukrainienne et, au-delà, de l’affrontement indirect entre Washington et Moscou.
La mécanisation de la guerre, tout autant que celle des économies et des infrastructures des pays développés, a placé l’énergie au premier plan des objectifs des États. L’énergie, mais aussi les matières premières permettant de la produire.
Fabien Bouglé part de ce constat dans Guerre de l’énergie (Éditions du Rocher), afin de proposer un panorama des enjeux énergétiques mondiaux.
Une crise européenne, une guerre mondiale
Décortiquant les événements qui ont marqué l’histoire récente de l’énergie, l’ouvrage répond à des questions dont l’importance échappe généralement au néophyte.
En quoi l’énergie est-elle un enjeu de souveraineté ? En quoi est-elle indispensable à notre économie, à notre alimentation, à nos emplois ? Pourquoi ces enjeux sont-ils mondiaux ?
Remontant au début des années 2000, Fabien Bouglé nous rappelle pourquoi et comment l’Allemagne a fait la guerre au nucléaire en général et au nucléaire français en particulier, avec la complicité des écologistes et ONG antinucléaires. Comment tout cela a abouti à un choc gazier en 2021, alors que la tension était déjà forte entre Américains et Russes depuis la mise en service de Nord Stream 1 en 2012.
En France, nous subissons aujourd’hui le contrecoup d’un abandon progressif du nucléaire, d’un désastreux alignement tarifaire européen de notre électricité, mais aussi de notre retour de plain-pied dans l’OTAN. Ce dernier nous a valu une coupure soudaine du gaz russe, nous avons laissé Ursula von der Layen, sous prétexte d’embargo russe, monnayer la fourniture de gaz azerbaïdjanais (en réalité russe) contre le vol du Haut Karabakh à l’Arménie... Et nous sommes désormais tributaires du gaz américain, ce qui aggrave notre vassalisation par Washington.
La France en quête de souveraineté énergétique
Fabien Bouglé pense que la France doit sortir du marché européen de l’électricité, ce qui semble en effet une priorité. Il estime, par ailleurs, qu’elle doit agir dans le cadre de l’Union européenne afin de modifier la politique européenne de l’énergie. Voilà qui part d’une bonne intention mais peut paraître naïf. Concernant le gaz, il plaide pour une diversification des approvisionnements. Les vannes russes (et d’autres) pourraient s’ouvrir à nouveau si la guerre russo-ukrainienne s’enlise, faute de dollars. Mais quelle que soit la voie choisie, elle implique une volonté française...
De l’énergie au climat, il n’y a qu’un pas
Le climat, lui aussi, s’est invité au cœur des grands enjeux du moment. L’écologie politique y trouve des électeurs, des élus, voire des ministres. Il est une manne pour les fabricants d’éoliennes et d’isolants thermiques et un miel pour le fisc et les cabinets de consultants en décarbonation industrielle.
La climatologie - avec le GIEC (*) comme clergé – a fait d’une science une nouvelle religion. Et cela, François Gervais a voulu le dénoncer dans Le Déraisonnement climatique (Éditions l’Artilleur). Ancien directeur de recherche au CNRS, il était mondialement reconnu dans la profession comme étant une sommité de la climatologie. « Était », car ses sorties contre les mensonges climatiques en ont fait un gêneur à abattre.
Halte au mensonge, retour à la science
Le CO2 [gaz carbonique, NDLR] est devenu l’ennemi ? Il nous est pourtant vital. La voiture électrique est l’avenir de notre mobilité ? Elle n’est pourtant ni viable ni écologique. Les éoliennes vont assurer notre avenir énergétique ? Mais elles polluent nos paysages sans être efficaces.
Avec clarté et rigueur, François Gervais nous livre un réquisitoire abondamment documenté, avec schémas, tableaux chiffrés, références scientifiques et mentions des extraits de rapports du GIEC à l’appui. Notre climat ne nous annoncerait aucune fin du monde mais plutôt des fins de mois difficiles, la décarbonation s’annonçant aussi hors de prix qu’inutile.
*GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
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« Il faut fermer des centrales nucléaires ». Il y a ceux qui en parlent, et puis il y a ceux qui le font. Nous, on le fait » Elisabeth Borne le, 30 juin 2020 (Fermeture de la centrale de Fessenheim)
« La relance du nucléaire doit sécuriser les besoins d’approvisionnement en électricité »
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« Le CO2 [gaz carbonique, NDLR] est devenu l’ennemi ? Il nous est pourtant vital. La voiture électrique est l’avenir de notre mobilité ? Elle n’est pourtant ni viable ni écologique. Les éoliennes vont assurer notre avenir énergétique ? Mais elles polluent nos paysages sans être efficaces. » Tout est dit et très bien dit. Répétons-le sans honte, çà finira bien par rentrer et par contrer la propagande davosienne.