Limoges, Audincourt : selon que vous serez policier ou délinquant…

Dans le week-end qui vient de s'écouler, deux accidents de la circulation ont eu lieu dans des circonstances analogues. À Audincourt, dans le Doubs, dans la nuit du 4 au 5 août, une policière a été violemment percutée par un véhicule tandis qu'elle procédait au contrôle d'une autre voiture. Un acte violent, gratuit, dont la gravité symbolique a évidemment été sous-estimée par l'opinion publique. Comme le constatait, désabusé, le commissaire de police Mathieu Valet sur BFM TV, on n'a pas entendu la gauche, et tout particulièrement La France insoumise, si prompte à s'émouvoir des « violences policières » ou des « violences fetzofemmes », s'offusquer de ce crime ni apporter son soutien à la jeune femme qui est en arrêt de travail pour deux mois.

À quelques heures d'intervalle, dans la nuit du 5 au 6 août, à Limoges cette fois, deux « jeunes » en scooter fuyaient la brigade anticriminalité (BAC) à plus de 100 km/h. Le véhicule, pourtant, voulait simplement les contrôler. Rapidement, au vu des risques pris par ces deux petits anges pour semer la BAC, les policiers ont arrêté la poursuite. Hélas, trois fois hélas, au feu rouge suivant, le T-Max de nos deux pilotes a violemment percuté une voiture dans laquelle une famille rentrait tranquillement chez elle. Cette fois - pour une fois, d'ailleurs -, aucun blessé n'est à déplorer dans la voiture familiale. Les deux jeunes, eux, sont morts, l'un sur le coup, l'autre à l'hôpital. Les empreintes du passager renvoient à plusieurs identités différentes, tandis que le conducteur, de l'avis d'un de ses amis, avait « quelques soucis avec la justice ». Les environs de Limoges se sont un peu embrasés ensuite, mais bon, pas tant que ça : quelques voitures brûlées, et puis c'est tout. C'est bien, on est content.

Que dire de ce week-end tragique et combien symbolique de l'indignation à géométrie variable de la classe politique et du monde médiatique ? D'abord, évidemment, que les policiers demeurent les victimes expiatoires de l'union sacrée entre les gauchistes et les racailles. En France, tout le monde ne déteste pas la police, mais dans certains quartiers (très chics ou en cours de partition), la haine est effectivement unanime. Sur la mollesse de la justice et les consignes données à la police, lesquelles entraînent un manque total de respect, l'essentiel a été dit par le rappeur Booba (eh oui !). Lire l'article de Marie Delarue. Ensuite, par ricochet, on doit constater que les racailles n'ont aucune intention de s'arrêter. Les « jeunes » vont continuer à fuir les contrôles, à détrousser les gens honnêtes, à planter n'importe qui pour n'importe quoi. La police, pieds et poings liés par le pouvoir et sans cesse démentie par d'absurdes décisions de justice qui libèrent tout ce petit monde, fera de son mieux.

Les policiers ne sont pas des bourreaux, et ce serait injurieux d'en faire systématiquement des victimes. Il n'en demeure pas moins que ce deux poids deux mesures, une fois de plus, est censé tourner à l'avantage des élus de notre temps : minorités et bien-pensants. On ne peut que saluer, dans un tel contexte, la prise des commandes du JDD par Geoffroy Lejeune. Et témoigner notre soutien, dès que l'occasion se présente, aux policiers, parce que, même s'ils ont servi le pouvoir pendant la Manif pour tous, les gilets Jaunes, les mesures anti-Covid et même la réforme des retraites, ils méritent que le peuple ne soit pas rancunier.

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