Nos chers confrères de la presse écrite ne sont pas en pleine forme. Même de gauche vertueuse anticapitaliste et antiraciste, même du côté du manche gouvernemental, et même vendus à des milliardaires, ils ne parviennent pas à enrayer la glissade qui depuis quelques années les entraîne par le fond. Qu’à cela ne tienne, me direz-vous, ce n’est pas pour autant qu’ils s’interrogent sur leur positionnement de donneurs de leçons de vertu républicaine.

Bref, la gauche de papier boit le bouillon. À Libération – qui a perdu 1,5 million d’euros cette année –, on a commencé à enfiler les gilets de sauvetage et descendre les chaloupes. Vendredi 20 décembre, c’était réunion du comité d’entreprise juste avant qu’on ne déclenche le « sauve-qui-peut » général. Le capitaine de vaisseau a même demandé à ce que les vieux se retirent pour qu’on sauve les femmes et les enfants d’abord. Au programme : « incitation aux départs à la retraite, mise en place d'un dispositif de préretraite, réductions individuelles du temps de travail (avec diminution de salaire) et possibilité d'opter pour une baisse de salaire pendant deux ans, avec garantie de récupérer 50 % du salaire non perçu à l'issue des deux ans et plus de 100 % en cas de “retour à bonne fortune” ». Fortune de mer, plutôt…

Pour récupérer un petit bout des 3 millions qui leur font actuellement défaut, les actionnaires du quotidien de la gauche caviardo-germanopratine ont une autre idée. Pas mauvaise en soi, même sûrement bonne : quitter les locaux de 5 000 mètres carrés que Libération loue actuellement dans le cœur très bobo de Paris (« en lisière du Marais », comme on dit là-bas) pour la modique somme de 1 million par an. Le propriétaire des lieux, également actionnaire, les verrait bien s’installer dans un autre de ses immeubles : les jolies tours Mercuriales qui surplombent le périphérique, à Bagnolet. Dans le 9-3.

Aaaaarrrggh ! Horreur et putréfaction. La rédaction tombe en syncope : le 9-3 ??? Mais vous n’y songez pas !

« L'hypothèse d'un tel déménagement a apparemment suscité un grand émoi dans la rédaction, viscéralement attachée à son immeuble », nous dit-on. Il y en a même, la peur au ventre, qui seraient prêts à s’accrocher aux murs. Et tant pis pour les 300.000 euros d'économie. Ben oui, c’est vrai quoi : à Libé, on aime le peuple, mais de là à s’installer entre les marchands de kebabs, les Mama Benz en boubous et les électeur du FN qui sentent le pâté et la sueur, il y a un monde qu’on ne franchit pas. Même en Vélib'.

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25 décembre 2013

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