Lettre ouverte d’un commissaire divisionnaire honoraire de la police nationale et élu RN à Emmanuel Macron

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Olivier Damien est commissaire divisionnaire honoraire de la police nationale. Il a été secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale. Il est actuellement conseiller régional RN de Bourgogne-Franche-Comté. Il réagit aux propos du président de la République sur les conséquences du conflit en Ukraine.

Monsieur le Président,

Ce vendredi 19 août, lors d'un discours prononcé à Bormes-les-Mimosas, vous avez demandé aux Français, s’agissant du conflit en Ukraine, « d’accepter de payer le prix de la liberté ». Derrière cette demande se cachent, à n'en pas douter, toutes les difficultés d'ordre financier, économique et social qui viendront, dans les mois prochains, s’ajouter à celles que nos compatriotes connaissent déjà.

Les Français, depuis plusieurs décennies, ne cessent de payer les erreurs, incohérences et imprévoyances que vous et vos prédécesseurs avez érigées en règle de conduite. Ils sont fatigués de devoir payer sur leurs deniers, mais aussi de leurs libertés, les politiques aléatoires et à courte vue que vous ne cessez de leur proposer sans que jamais leur situation, ni celle du monde, ne s’améliore vraiment.

Au cours de ces dernières années, vous avez bafoué leurs libertés sous des prétextes fallacieux. Vous avez, sans ménagement pour eux, systématiquement fait valoir les intérêts des plus nantis. Vous avez, à plusieurs reprises, étalé tout votre mépris pour ce peuple qui pourtant vous faisait confiance. Et aujourd’hui, à l’occasion d’un conflit qui ne les concerne nullement, vous osez leur demander de renoncer à encore plus de ce qui leur revient de droit.

Non, Monsieur le Président, je refuse de payer le prix que vous nous demandez de payer. Ce prix est celui de vos erreurs et de vos imprévoyances. Il est celui de la soumission à une idéologie qui n’a que faire du bien-être des peuples mais se préoccupe davantage des actionnaires de la mondialisation.

Bien sûr, j’éprouve comme de nombreux compatriotes une grande compassion pour le peuple ukrainien. J’éprouve d’ailleurs la même compassion pour le peuple russe qui voit ses enfants mourir dans une guerre qui aurait pu être évitée. Que vous auriez pu contribuer à éviter.

Cette liberté à laquelle vous faites allusion, nos aïeux n’ont cessé de combattre pour la défendre. Beaucoup d’entre eux sont morts pour elle. Ils ont, par leur sacrifice, contribué à faire de la France un beau et grand pays porteur de valeurs universelles inestimables. Les Français n’ont donc pas de leçons à recevoir. En revanche, sans doute pourriez-vous, en les écoutant un peu plus, en tirer partie.

Monsieur le Président, ce que les Français attendent de vous aujourd’hui n’est pas que vous les incitiez à de nouveaux et incessants sacrifices. Ils souhaitent que vous soyez à la hauteur de leurs espérances. Ils souhaitent que vous les protégiez et que vous défendiez leurs intérêts. Or, la liberté que vous leur décrivez n’est qu’une nouvelle forme d’esclavage.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/08/2022 à 15:06.
Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

Vos commentaires

79 commentaires

  1. Un texte concis, clair et fondé. Non, Monsieur le Président, je ne suis pas prêt moi non plus à payer le prix de vos décisions, en complet désaccord avec mes convictions, qui sont aussi celles d’un grand nombre de Français (une majorité? Vous le sauriez si vous osiez un référendum sur ce que devrait être notre attitude face au conflit en Ukraine, mais nous savons tous que cela ne sera pas). Pas plus d’ailleurs qu’un référendum sur l’immigration dont vous ne pouvez ignorer qu’elle est considérée comme insupportable (au strict sens du mot) par une majorité de vos concitoyens, ce qui ne vous a pas incité jusqu’ici à la réduire. Gardez vos recommandations pour vous, M le P, elles ne sont pas en adéquation avec les attentes des Français. N’oubliez jamais que c’est l’abstention des indifférents et des frileux qui vous a reconduit à L’Elysée, pas vos engagements vis à vis de l’UE, des EU, de l’OTAN et des promoteurs d’éoliennes.

  2. Analyse et constat exacts de la situation. Mais il ne s’agit pas de supplier le poudré, il faut le virer manu militari. Cela les Français ne le feront pas, bien trop lovés dans leur cocon qui s’effiloche un peu plus chaque jour. Ils seront nus très bientôt et vont grelotter sévèrement.

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