Les « inégalités de destin » : l’assistanat et le socialisme à la française n’ont fait que les creuser !

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Selon que vous serez puissant ou misérable… votre vie sera un long fleuve tranquille ou une galère sans fin. Voilà la France d’aujourd’hui, fruit de décennies de socialisme redistributif, de baratin institutionnel sur l’égalité des chances, de 80 % d’une classe d’âge au bac, on en passe et de plus merveilleuses encore.

L’Observatoire des inégalités, organisme indépendant, publiait mardi son rapport annuel, fruit du croisement de données émanant de nos institutions : ministère du Travail, de l’Éducation, de la Santé, INSEE, etc.

Dans l’analyse que rapporte L’Opinion, on trouve d’abord une confirmation : la France est bien LE pays de la redistribution. On y claque, comme dit le Président, « un pognon de dingue » pour tenter d’enrayer la misère qui s’étend, mais c’est à l’évidence peine perdue ou presque. Selon ce rapport, on constate en effet que, « en 2016 [derniers chiffres disponibles, NDLR], le niveau de vie moyen des plus riches était de 6,7 fois plus élevé que le revenu moyen des 10 % les plus pauvres. De fait, chaque mois, les 10 % les plus riches perçoivent environ 4.686 euros, les 10 % les plus pauvres, 698 euros. Mais, au cours de ces vingt années, les niveaux de vie annuels – impôts, prestations et inflation pris en compte – se sont écartés de 10.000 euros. On comprend mieux ainsi les tensions sociales qui se font jour. »

Redisons-le, la France est en tête pour la redistribution des richesses. L’assistanat atteint, chez nous, un niveau qu’on ne connaît nulle part ailleurs. Pourtant, on a dénombré, en dix ans, 600.000 pauvres supplémentaires. Huit millions de Français sont « en mal emploi », beaucoup sans emploi du tout. La raison majeure, souvent tue, en est l’absence de formation, donc l'« inemployabilité ».

Ce que révèle – mais est-ce une révélation ? – cette étude, c’est l’existence croissante des « inégalités de destin ». Comme dit plus haut : « selon que vous serez puissant ou misérable… »

Pourtant, on engouffre chaque année des milliards dans le système scolaire, mais il y a longtemps que les fées ne se penchent plus sur les berceaux. « Le débat public se focalise le plus souvent sur la question des revenus, mais la France se distingue davantage encore par son niveau d’inégalités entre milieux sociaux à l’école », disent les auteurs du rapport. Et ça commence dès la maternelle. Résultat : les enfants des ouvriers ont beaucoup de peine à accéder aux études, « ils ne représentent que 7 % des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles, 4 % seulement des effectifs des écoles de commerce ». Résultat : « Le taux de chômage d’un non-qualifié atteint 18,3 %, soit presque quatre fois plus qu’un diplômé du supérieur. Et l’essor du numérique creuse encore ces fractures sociales, créant un illettrisme numérique : 11 % des Français n’ont pas accès à Internet, et 31 % des ouvriers n’effectuent jamais des démarches administratives en ligne ! »

J’ai croisé, récemment, un homme qui mériterait d’entrer au musée. J’explique : fils de paysans bretons, il est entré dans la Marine et y a fait une si brillante carrière qu’il coule, aujourd’hui, une paisible retraite d’amiral ! Son fils est préfet. Exemple devenu rare de méritocratie à l’ancienne, car il semble que ces temps-là soient révolus. Alors, qu’est-ce qui a tant changé ?

On serait tenté de répondre : la massification de l’enseignement. Mot pudique qui cache tout à la fois le refus de la sélection et, ceci expliquant cela, l’afflux de populations immigrées et leur concentration en certains quartiers qui font que, dans une classe de 30 gamins on parle parfois 27 langues différentes. Des enfants qui, dans bien des cas, n’entendent parler français qu’à l’école.

Autres banalités d’évidence : on est plus souvent chômeur ou en emploi précaire à bac-5 qu’à bac+5. Et un non-diplômé qui travaille a souvent un boulot physiquement plus pénible qu’un col blanc. Enfin, « la France à la peine » est plus urbaine que rurale. Et sans doute plus banlieusarde que de centre-ville…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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