Les cartes de la honte

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Il est des cartes qu’il ne faudrait ni établir ni diffuser. Selon le Dr Laurent Alexandre, qui se présenterait bien comme la caution scientifique autoproclamée d’un transhumanisme light et fréquentable, la carte du QI moyen par pays serait un de ces documents. En s’insurgeant contre la présence de cette carte sur Wikipédia, il attire l’attention de tous sur la page qui la publie, induisant ainsi un effet Streisand. Si ce que dit cette carte n’est pas politiquement correct, alors censurons-la. Peut-être vaudrait-il mieux se livrer à la critique de l’instrument de mesure, le QI, et des biais possiblement employés par certains pays pour en altérer sa mesure. La métrologie des intelligences n’est pas une science exacte et peut-être ne le sera-t-elle jamais, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas essayer, et publier, avec les réserves qui s’imposent, humblement, ses résultats ? La première valeur de π connue et documentée? il y a 4.000 ans, à Babylone, était de 3 + 1/8, soit 3,125. Pas tout à fait les 3,141.59 appris lors de nos chères études.

Le HuffPost attire notre attention sur un « atlas de la honte ». En Pologne, des collectivités locales (municipalités/contés/provinces) votent des résolutions pour s’autoproclamer « sans idéologie LGBTI ». Et, au grand agacement du journal, ces zones s’étendent de plus en plus. Ces résolutions induisent « à s’abstenir de toute action visant à encourager la tolérance à l’égard des personnes LGBTI et à ne pas fournir d’aide financière aux ONG qui œuvrent en faveur de l’égalité des droits ». Le Parlement européen a voté une résolution (463 pour, 107 contre, 105 abstentions) demandant au gouvernement polonais de révoquer ces résolutions. Il est aussi sous-entendu avec la légèreté d’un char d’assaut que ces résolutions seraient prises en période électorale : afin de glaner des suffrages homophobes ? Le HuffPost est un bon élève qui ne manque pas de servir la propagande LGBTI.

Soyons clair : être opposé ou hostile à l’idéologie LGBT, c’est ne pas vouloir de prosélytisme de l’homosexualité ou de la transsexualité, c’est juste refuser leur promotion ou la discrimination positive que certains voudraient imposer dans la société. Quoi qu’en disent des militants excités prompts à se poser en victimes, ce n’est en rien constitutif d’une homophobie ou d’une transphobie. C’est un choix politique que peut tout à fait prendre un décideur public, en conscience, qui considérerait que favoriser une communauté (par exemple via l’octroi d’un budget) desservirait le bien commun.

Mais la formulation « à s’abstenir de toute action visant à encourager la tolérance à l’égard des personnes LGBTI » pose problème. D’abord à cause du « I » pour « intersexe ». Les personnes intersexes le sont du fait de hasards de la biologie et aucune idéologie n’intervient ici. Ensuite, encourager la tolérance envers des personnes différentes, ce n’est pas la même chose que laisser des personnes différentes faire un prosélytisme, parfois à base de mensonges*, pour une idéologie communautariste et, dès lors, incompatible avec le bien commun.

Je n’ai pas une pratique du polonais qui me permettrait de comprendre le texte littéral de ces résolutions, mais rien ne saurait, ne devrait encourager la passivité face à une discrimination publique ou privée visant des personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles ou intersexes. Les LGBTI-free zones rappellent trop les lieux judenfrei d’une certaine époque. Si la probabilité d’un pogrom les visant est sans doute faible, autant ne pas tenter le diable et faire activement la promotion de la paix !

* cf. les « études » biaisées brandies par les militants LGBT pour soutenir ce qu’ils appellent l’homoparentalité et qui présentent tant de biais statistiques qu’elles s’en discréditent elles-mêmes.

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