Les acteurs de la série Fauda sous les drapeaux. À quand Kassovitz et Omar Sy ?
Imaginez une minute : après une série d’attentats terroristes, Mathieu Kassovitz rejoint l’armée pour défendre la France contre l’islamisme. Omar Sy pose à son tour en treillis avant de partir au front. Sur les réseaux sociaux, ils annoncent fièrement leur engagement pour leur « cher pays ». Ce ne serait pas la première fois qu’on les verrait en uniforme : le premier jouait dans Le Bureau des Légendes (série mettant en scène la DGSE au Moyen-Orient) et tous deux dans Le Chant du Loup, long-métrage tourné dans un sous-marin lanceur d’engins de la Marine nationale. Mais cette fois, ce serait « pour de vrai ».
Quand les poules auront des dents
Au vu de leurs options politiques d’extrême gauche assumées et proclamées, tout cela n’est évidemment que pure science-fiction. Éventuellement, quand les poules auront des dents...
Pourtant, mutatis mutandis, c’est bien ce qui est en train de se passer en Israël : Lior Raz, qui a co-écrit la série Fauda, a servi, jadis, dans une unité d’élite israélienne. Dans Fauda, il campe le personnage principal : Doron, commandant d'une unité des forces spéciales de Tsahal infiltrée. Il y a quelques jours, à l’âge de 51 ans, Lior Raz a repris du service, contribuant à une mission de sauvetages de deux familles dans le sud d’Israël (notons au passage qu’il est français par sa mère).
Quant à Idan Amedi, célèbre acteur également de la même série (il joue le tireur d’élite Sagi Tzur), il vient de faire de passer un message depuis le front aux « habitants de son cher pays » : « Nous sommes ici pour défendre nos enfants, nos familles et nos maisons », « Ce n’est pas une scène de Fauda mais la réalité ».
"Nous sommes ici pour défendre nos enfants, nos familles et nos maisons." | Idan Amedi, célèbre acteur de Fauda, est actuellement sur le front. Il a un message à faire passer.
Vidéo traduite par @Shofar_officiel pic.twitter.com/rJynvkIFgP
— Ambassade d'Israël en France (@IsraelenFrance) October 12, 2023
Sur le compte X (anciennement Twitter) officiel de Fauda, on trouve aussi le plaidoyer de Itzik Cohen - alias capitaine Gabi Ayub - pour Israël ou encore celui de l’actrice et mannequin Rona-Lee Shim'on - Nurit, dans la série, compagnon d’armes et compagne tout court de Sagi Tziur.
Bien sûr, il n’a échappé à personne que la série Fauda - qui signifie « chaos », en arabe - participe très largement du soft power israélien. C’est l’Américain Joseph Nye, spécialiste des relations internationales, qui, dans les années 90, a développé ce concept géopolitique de « doux pouvoir » culturel. Les États-Unis, avec Hollywood, ont été les pionniers et en restent les leaders. Mais depuis les années 90, l’offre, avec la multiplication des séries et leur diffusion mondialisée, s’est évidemment diversifiée et étendue : Netflix est disponible dans plus de 190 pays. Chacune des séries distribuées par ce canal, si elle est bien ficelée, si le scénariste n’a pas de trop gros sabots, et si l'on ne voit pas arriver le storytelling téléguidé comme un éléphant au milieu du couloir, offre une vitrine maîtrisée du pays susceptible d’en influencer la perception à l’extérieur.
En Israël, Fauda, à l’instar de Harutim, dont les Américains se sont inspirés pour le scénario de Homeland, fait partie de ces productions. Humaine, point trop manichéenne même si avantageuse pour les Israéliens, elle a suscité notamment l’empathie des téléspectateurs français : ils y ont découvert des terroristes islamistes similaires aux leurs, des dilemmes, des affres et un combat communs : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Une manche a été gagnée pour Israël. Ils ont convaincu que leur cause n’était pas propre à leur territoire mais à tout l’Occident.
Soft power
À leur façon les séries Cœurs noirs (on y voit les forces spéciales françaises en Irak aux prises avec Daech), Le Bureau des légendes ou encore le film Le Chant du Loup - qui a intégré, pour un temps, via Netflix, les catalogues nord-américains, latino-américains, espagnols, scandinaves, et a été diffusé en salle en Allemagne, au Japon, au Moyen-Orient ou encore à Hong Kong - s’inscrivent dans un timide soft power à la française. Mais la comparaison s’arrête là.
Après le meurtre d’Arras, « Unis et debout ! » a été l’élément de langage que l’on a retrouvé dans toutes les déclarations du gouvernement, d’Emmanuel Macron aux obscurs secrétaires d’État. Une devise ad hoc pour Israël, qui peut être divisé politiquement mais fait face collectivement. Certainement pas pour la France qui est, hélas, déjà fracturée et à genoux.
Sur les réseaux sociaux, une petite vidéo circule. On y voit en rase campagne des soldats israéliens (sans doute aussi français) chanter « La Marseillaise » en hommage au professeur Dominique Bernard. D’aucuns diront que cela fait partie, aussi, de la stratégie de communication israélienne : garder le trait d’union. Votre combat est le nôtre. Notre combat est le vôtre. Sans doute. Mais cette vision martiale, cette « Marseillaise » chantée avec panache, redonnent un peu de fierté française dans un pays écrasé par les incantations, les émotions et les vraies fausses résolutions dont chacun sait en son for intérieur qu'elles ne seront jamais exécutées. Même s'ils viennent égorger dans nos bras nos fils et nos compagnes.
Des soldats israéliens chantent la marseillaise, avant la bataille, en hommage à Dominique Bernard, le professeur égorgé à Arras pic.twitter.com/A4BTol3O5G
— Pierre Sautarel (@FrDesouche) October 15, 2023
Le 9 janvier 2024, Idan Amedi a été gravement blessé à Gaza, mais selon son père ses jours ne sont pas en danger.
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37 commentaires
le jour où un ou des français prendront une arme pour défendre leur famille, les plaintes fuseront sur eux et l’état et sa justice leur tomberont dessus
J’ai vu la série Fauda j’ai adoré. Il n’y a pas d’acteurs qui sur-joue, le sujet est réaliste et proche de la réalité. Je ne suis pas étonnée de leur participation à défendre leur pays : Israël, contrairement à certains acteurs, dits français, qui seraient plus proches des collabos que des résistants, qui en plus pour certains ne vivent même plus en France mais dans des villes qui ont des quartiers surprotégés!
Je dit bravo à eux et j’attends avec impatience la suite de cette série ce qui signifierait que cette triste réalité serait finie.
Mathieu…Komment ? Connais pas…et suis fort aise de l’ignorer. Quant à Omar Sy , excellent acteur qui exerce son talent en France comme ailleurs (Eh oui, « en même temps » aux Etats-Unis…) il tombe dans le piège de certains parmi les « gens » célèbres qui, de ce fait, estiment avoir plus de poids de pensée que n’importe quel quidam. Pour revenir à l’article, qu’il milite et s’engage sur le terrain mais qu’il arrête de « jouer » ce qu’il n’est pas.
On peut comprendre la phobie des armes à feu. Mais face à celles qui massacrent femmes et enfants, leur opposer des roses blanches semble un tantinet insuffisant, non?
Quant à certains acteurs riches et adulés, personne ne leur demande de penser au-delà de leurs limites…
Fauda, superbe série, intelligente avec des acteurs magnifiques, magnifiques par leur intégration sous le drapeau d’Israël; bel exemple à suivre par nos « people »
Bel exemple à suivre. Doux rêve bien loin de la réalité. Les français sont un troupeau de moutons qui vont à l’abattoir en se disant » demain ce sera le tour à qui? »
J’ai suivi cette excellente série ainsi que sa suite . Elle est une des rares qui soit digne d’intérêt . On ressent les acteurs très impliqués mais l’histoire ne tombe dans le manichéisme.
Elle est très réaliste dans les rapports entre les populations . A quand une série qui décripte les situations de conflit en France et dans laquelle tout doit être mis sur la table ?
Cet article désigne deux personnages qu’il n’est pas souhaitable de voir sous les drapeaux en cas de conflit. Non pas qu’ils soient lâches ou trouillards, ça je n’en sais rien, mais leur amour pour notre pays ne me parait guère manifeste, mais je peux me tromper et j’en serai même très heureux.
Personnellement j’admire l’Armée de Métier de notre pays. Mais quand je vois des djihadistes français Partir au combat avec leurs femmes faire le djihad en Iran et les rapatrier ensuite je me dis que heureusement nous n’avons plus conscription dans notre pays car les traites sont déjà parmi nous fictivement ou non. Ça fait plutôt frémir quant à voir actuellement ce qui se passe avec certaines élites !…
Oui de source sûre, les traitres sont parmi nous et c’est bien regrettable
Bien sûr, nous avons d’excellents soldats, mais parmi eux, combien sont prêts à retourner leurs arrmes contre leurs camar&ades en cas de conflit avec l’islamisme? Il a fallut mettre des soldats à l’isolement lors de certains conflits passés…Combien sont ils dans les rangs de nos armées ?
Si Chirac a abandonné le service militaire, l’appel sous les drapeaux de musulmans en nombre de plus en plus important avec les risques de conflits dans les unités a aussi dû être pris en compte…Et bientôt un retour éventuel d’un service militaire obligatoire nécessiterait de créer des régiments musulmans….
Je ne connais aucune Série… ( juste entendu parler de certaines par des jeunes. J’assume absolument ce côté décalé_ j’ai pas dit « has been » hein ! ). Après tout si ça marche _ comme dit l’autre . Non, l’accroche de l’article m’a juste fait penser au Service National qui a pris fin sous la présidende de J. Chirac. J’aimerais savoir _ simple démarche intellectuelle et sociétale, comme on ne disait pas avant ) dans quelle « arme » ont servi nombre d’intellectuels ou artistes… ( en âge d’être appellés sous les drapeaux / et de nos jours, capables d’exalter les combattants ). Poser la question, c’est déjà _ je le pense _ y répondre beaucoup !
À part dans nos « banlieues », combien de Français de 40 ans savent-ils approvisionner et armer un pistolet automatique ?
Pourquoi 40 ans ? C’est plutôt la spécialité des 15 à 25 ans
A votre question je réponds : Le Service National ? Pour quoi faire ? Vous avez certainement remarqué l’absence totale de volonté de nos dirigeants à éradiquer le problème !