Les 30 bougies de la Convention internationale des droits de l’enfant : où est le vrai progrès ?
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a 30 ans, ce 20 novembre 2019. C’est un beau texte, pétri de bonnes intentions humanistes. Elle inscrit une supériorité des droits de l’enfant qui, en tant que plus fragile, doit être protégé. Elle prévoit des droits élémentaires : vie, état civil, nationalité, filiation, connaître et être élevé par ses parents, éducation, alimentation, abri, hygiène et soins, etc. Les enfants, compte tenu de leur âge, ne sauraient avoir des devoirs (sauf ceux donnés par leurs enseignants). Cette convention devrait s’imposer aux pays signataires, les traités internationaux ayant une force juridique (théoriquement) supérieure au droit local. Mais il y a parfois des anomalies.
Télérama, par exemple, relève que, chez nous, nous aurions tendance à voir le clandestin présent sur notre sol plus que le réfugié mineur. C’est peut-être vrai. Mais le problème est toujours le même : enfermer dans une et une seule case une personne afin d’alimenter sa propre rhétorique. Un migrant mineur africain isolé impécunieux et malade est tout ça sans qu’aucun de ces qualificatifs ne suffise à le décrire entièrement. Est-ce la dialectique ordinaire de la bien-pensance, qui s’assigne pour tâche de fustiger sur papier glacé l’homme blanc qui n’expiera jamais assez la faute de la colonisation ? La clientèle de bobos de ce magazine en aura sans douté été déjà informée. Et puis, il semblerait que certains migrants assimilés comme mineurs bénéficient d’une complaisance des services ad hoc quant à l’évaluation de leur âge. La conférence de Mgr Xavier Malle, lors des université d’été de la Sainte-Baume, en 2018, concluait qu’il fallait sans se poser de question retrousser ses manches pour aider ceux qui sont parvenus jusqu’à nous, ce que les catholiques de son diocèse de Gap et d’Embrun font, palliant certaines carences des pouvoirs publics, semble-t-il.
Et puis, il y a l’ambition de protéger nos chères têtes blondes de la pornographie. Notre Président veut instaurer un « contrôle parental » par défaut auquel souscriraient les acteurs de l’Internet sous peine d’être bloqués par les fournisseurs d’accès. Les paranoïaques se poseront immanquablement la question de savoir si l’État ne veut pas, ici, se doter des moyens pour observer où surfent les gens, d’abord pour savoir s’ils consomment du porno, puis, avec le temps, pour déterminer s’ils sont des dissidents à surveiller. Ont-ils tort de supposer que Big Brother is watching you ? Mais suspecter un effet d’annonce de la part d’un pouvoir bruyant mais peu agissant est aussi possible.
Pourtant, si l’on voulait protéger l’enfant et servir son intérêt, il y aurait de vrais axes de progrès.
Un premier est très simple et évident : retirer le projet de loi bioéthique qui porte si mal son nom. L’intérêt d’un enfant ne sera jamais de le priver de son père et de sa filiation. Ni de naître trop tard (et avec une santé dégradée ?) d’une mère ayant sacrifié à son travail les années de sa jeunesse.
Un second relèverait plus du nettoyage des écuries d’Augias. Remettre l’école dans le sens de la marche, y éradiquer toute idéologie bien-pensante ou assimilée, faire apprendre aux enfants à lire, à écrire, à compter, se borner à l’instruction et refuser de s’immiscer dans l’éducation, etc. C’est ambitieux, mais tellement nécessaire !
Il y en a, bien sûr, beaucoup d’autres.
Et puis, il y a les Sentinelles, qui fêteront cet anniversaire de la CIDE en veillant, face au Sénat, ce 20 novembre. Consciences incarnées, dressées comme des bougies sur un gâteau, elles rappelleront aux passants que faire ce que l’on dit, honorer ses engagements, c’est un prérequis de la vie en société. Oui, ce serait bien que ceux qui nous gouvernent lisent ou relisent cette convention et s’astreignent à la faire respecter chez nous.
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