Le RN persiste et signe dans son aventure solitaire des législatives

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Quelle stratégie pour le Rassemblement national en vue des élections législatives ? Ce matin du 11 mai, Jordan Bardella présentait les candidats et les axes de l'offensive pour les prochaines échéances électorales, autour d'une idée-force : « Nous sommes le premier opposant à la politique d’Emmanuel Macron. » Pour ancrer cette opposition frontale, Jordan Bardella martèle des qualificatifs peu élogieux sur le Président réélu.

Mais si l’en croit les projections publiées par Les Échos, le RN n’est pas la première opposition au chef de l’État. Le dernier sondage à ce sujet montre que la coalition NUPES (LFI, PS, EELV et PCF) obtiendrait la plus grande force politique (entre 135 et 165 sièges), contre maximum 40 députés pour le Rassemblement national. Avec de tels chiffres, on se demande comment le parti de Marine Le Pen peut prétendre s’opposer à Emmanuel Macron, qui a toutes les chances d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Questionné à ce sujet, Jordan Bardella renvoie dos à dos la coalition de gauche et le Président, car Jean-Luc Mélenchon a appelé à voter pour Emmanuel Macron, rappelle le patron du Rassemblement national. Mélenchon a, en effet, dit qu'« aucune voix ne doit aller à l'extrême droite ». « Contre la République McKinsey et la République islamiste, j’en appelle à voter pour la République française », conclut Jordan Bardella lors de la conférence de presse.

 

La bataille des législatives, qui sera donc compliquée pour le RN, pose donc la question des alliances. « J'aurais pu m'allier avec Éric Zemmour [...], a expliqué Marine Le Pen sur RTL, ce mercredi 11 mai. Mais ce serait une trahison de mes électeurs. Je ne me vends à personne. » Pourtant, une 75 % des électeurs de la candidate sont favorables à un accord entre toutes les droites (LR, Reconquête, DLF, RN) à hauteur de 75 %.

Selon Jordan Bardella, une alliance n’est pas nécessaire puisque, « avec 7 % à la présidentielle, Reconquête ne sera en mesure de se qualifier dans aucune circonscription. Donc, beaucoup de leurs électeurs se reporteront sur le RN dès le premier tour. » Toute entente entre le parti de Marine Le Pen et celui d’Éric Zemmour semble impossible. En revanche, le RN n'a désigné personne pour faire face à Nicolas Dupont-Aignan et à Emmanuelle Ménard.

Un autre danger se profile pour le RN, celui de l’abstention. Lors des élections intermédiaires, l’électorat lepéniste se déplace peu aux urnes. « Ne pas se déplacer aux législatives, c’est donner du poids à Emmanuel Macron », assure Jordan Bardella en espérant mobiliser ses troupes.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

108 commentaires

  1. Question trahison, il faudrait balayer devant sa porte ! MLP hérite du mouvement construit par son père, assisté d’un certain nombre de personnalités, qu’elle écarte de la direction, puis change le nom du mouvement et calomnie à la mode stalinienne (nazis, pétainistes ou « catholiques intégristes », tous dans le même sac) ceux qui abandonnent le mouvement avant d’en être chassés. En fait MLP a de grosses dettes et ne veut pas partager la manne gouvernementale, les cadres solides manquent aussi !

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