Faut-il que le Rassemblement national ait le vent en poupe pour qu'Élisabeth Borne en vienne à le diaboliser de nouveau ! Dans un entretien sur Radio J, elle a vivement attaqué ce parti, le qualifiant d'« héritier de Pétain » et porteur d'une « idéologie dangereuse ». En employant de tels arguments, non seulement elle falsifie l'Histoire, mais elle fait aussi preuve d'une démagogie cynique, d'un mépris profond de la démocratie ; sans compter qu'elle donne des verges pour se faire fouetter.

Élisabeth Borne voudrait faire croire que le Rassemblement national est le parti de la collaboration avec des régimes totalitaires : hier le nazisme, aujourd'hui le poutinisme. Appliquerait-elle, sans le savoir, la devise qu'on prête au ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande du Troisième Reich : « Plus le mensonge est gros, plus il passe » ? Elle accuse Marine Le Pen de « réécrire l'Histoire », mais elle oublie, entre autres, que c'est une majorité de gauche qui a donné les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940 et que des personnalités d'extrême droite ont immédiatement rejoint la Résistance.

Si elle estime que, chez Jean-Luc Mélenchon comme chez Marine Le Pen, « il y a la même ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine », elle ne met pas LFI et le RN sur un pied d'égalité. « Le plus dangereux, [...] l'idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c'est celle de l'extrême droite. » Peut-être aurait-elle besoin d'un cours d'histoire sur l'extrême gauche, sur l'attitude du Parti communiste avant la rupture du pacte germano-soviétique, sur les crimes du stalinisme ou l'aveuglement d'intellectuels de gauche face au génocide khmer rouge.

De plus, en tenant ces propos sur une station de radio juive, elle entend susciter une indignation légitime dans une communauté qui a subi un génocide ; mais, ce faisant, elle méprise ses auditeurs en présumant qu'ils ne verront pas clair dans son jeu et qu'ils approuveront sans discernement ses attaques contre Marine Le Pen. L'amalgame et les contre-vérités sont des techniques utilisées quand on n'a pas d'argument rationnel à opposer, ce sont des techniques qu'il faut bien qualifier de totalitaires.

Enfin, si l'on assimile le maréchal Pétain et la collaboration, ce qui est déjà une simplification de l'Histoire, on peut estimer que, de nos jours, les collaborateurs sont parmi ceux qui composent avec l'islamisme et le wokisme et qu'ils ne se trouvent pas au Rassemblement national. Falsifier l'Histoire ou diaboliser l'adversaire, ce n'est pas glorieux, mais le pire est de porter atteinte aux principes mêmes de la démocratie tout en prétendant la défendre. 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 30/05/2023 à 7:43.

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28 mai 2023 à 19:24

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153 commentaires

  1. Quand les agissements font le lit de l’ennemi, je m’interroge avec hilarité sur le niveau réel de l’intelligence de la dame. Il est un pays ou on dit que les mensonges ont les pattes courtes. Serait ce faux au pays de Molière et de tartuffe ?

  2. Quelle Honte !
    La politique Française au plus bas niveau, rassemblons les Français qu’il disait le petit dictateur.
    C’est indigne de la fonction de 1er ministre, je ne savais pas pour qui voter et bien maintenant se sera Zemmour et sinon RN il est Urgent de virer cette bande de destructeur de notre pays.

  3. La « macronie » dans toute sa splendeur . Ils ne savent même plus comment faire pour faire occulter les problèmes énormes de leurs politique désastreuse aux Français ; économie , immigration , insécurité etc , alors ils cherchent querelles afin de masquer leurs incompétences totales . Quelle bassesse !

  4. Excellent article remettant bien les choses à leur place, bravo Monsieur Philippe KERLOUAN. Je n’ajouterai que ceci:
    Élisabeth Borne et Albert Lebrun ont un point commun: ils sont issus de l’École Polytechnique (Albert Lebrun était même
    sorti major de promotion). Et qu’ a fait Albert Lebrun ? Poussé par Édouard Daladier (radical de gauche), Albert Lebrun
    déclare la guerre à l’Allemagne sans même consulter le parlement. D’où, dixit Charles Gave: « Albert Lebrun était un crétin ». Autant à votre service Mme Borne.

  5. On retiendra de Mme Borne, qu’elle fut la seconde femme premier ministre, un point c’est tout. Pour ce qui concerne son action politique, afin de ne pas sombrer dans la dépression, nous ferons comme s’il n’avait jamais existé.

  6. J’ai bien aimé cet article ; particulièrement le dernier § …. Je croyais E. Borne plus intelligente que ça . En fait , elle est « bornée » ! Son interview sent la panique . D’ailleurs toute la classe politicarde a la trouille de voir MLP en tête des sondages au fur et à mesure qu’on se rapproche de 2027 …

  7. Entre quotidien, France Inter, bfmtv et le gouvernement tout le monde veut la peau de MLP ou de Zemmour avec les arguments les plus futiles. Laissons les s’égosiller personne n’est plus dupe de leurs agissements.

  8. Et encore une femme qui fait parler , tous les jours une boule puante , en macronie , on se donne le tour .

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