Le pass Culture, peu utilisé pour l’achat de livres…
Le ministère de la Culture vient de publier une étude intitulée « Éducation artistique et culturelle : les usages du pass Culture dans les collèges et lycées en 2022-2023 ». On y trouve nombre d'informations chiffrées sur l'usage de ce dispositif, mais rien de précis sur le contenu culturel, et le lecteur curieux reste sur sa faim.
Tout a été fait pour que le pass Culture fût un succès. Un lancement promotionnel sur le site de l'Élysée, où l'on peut lire, sous le titre alléchant « L'ouverture du pass Culture aux 15, 16 et 17 ans, c'est maintenant ! », l'annonce suivante : « Depuis mai 2021, tous les jeunes âgés de 18 ans peuvent profiter de 300 euros pour aller au cinéma, assister à un spectacle, découvrir une pièce de théâtre ou un opéra, prendre des cours de piano, se procurer un roman, une bande dessinée, un manga, s'abonner à un magazine, écouter de la musique en ligne. Le pass Culture, ce sont pour eux des milliers d’offres disponibles en un clic ! » Cela, c'est pour la part individuelle.
Les professeurs privilégient les sorties plus que les livres
Pour la part collective, on a créé dans chaque établissement un « référent culture », « un professeur volontaire qui a pour mission d’assurer la cohérence, la qualité et le suivi de la mise en œuvre du volet culturel du projet d’établissement ». Un vade-mecum et une application dédiée à la généralisation de l’éducation artistique et culturelle (ADAGE) viennent compléter le dispositif. L'étude en question s'intéresse aux données de l'année scolaire 2022-2023 sur l’utilisation de cette part. Il apparaît qu'elle est peu dépensée au profit du livre et de la lecture, mais plus largement tournée vers les sorties et visites culturelles, notamment le théâtre et le cinéma. Fort bien ! Le patrimoine français est riche de pièces et de films qui devraient faire partie de la culture commune des élèves. Il pourrait même être un support d'assimilation pour les enfants issus de l'immigration.
Ce qui est un peu gênant, dans cet étalage de bonnes intentions – mais peut-être suis-je un esprit chagrin –, c'est qu'il me semblait que l'enseignement avait précisément pour objectif de transmettre un savoir et une culture et que les professeurs n'avaient pas attendu Macron pour emmener leurs élèves voir L'Avare ou Le Cid. Ce qui est beaucoup plus gênant, c'est que, si quelques professeurs veulent effectivement faire connaître à leurs élèves le patrimoine culturel français, il en est d'autres qui, par manque de formation ou par un réflexe panurgique, ont une conception peu académique de la culture et cèdent facilement aux préjugés culturels et aux courants idéologiques à la mode.
Un pass Culture à l'image de Macron ?
Il faut dire que l'exemple vient de haut. Emmanuel Macron, s'il ne dédaigne pas de chanter le début du chœur du toréador de Carmen ou d'aller voir Le Tartuffe ou l'Imposteur avec son épouse, a malheureusement des goûts moins classiques lors des fêtes de la musique, quand il transforme l'Élysée en boîte de nuit. Le pass Culture semble n'être pour lui qu'un gadget publicitaire destiné à pousser à la consommation de marchandises en promotion. Il est vrai que, lorsqu'un futur président de la République déclare qu'« il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse », on est en droit de se demander s'il ne pense pas que notre pays doit renoncer à la culture française comme un bien commun et ouvrir les bras à toutes les diversités qui la traversent.
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Un commentaire
En effet Macron est un bien mauvais exemple lui qui affirme qu’il n’y a pas de culture française et ses goûts pour la musique laissent à désirer . Qui donc profite de ce pass culturel et surtout vu le niveau des recrues de l’éducation nationale et de nombreux élèves on ne s’étonne pas trop qu’il serve davantge pour le ciné que pour la lecture .