Le livre de l’été : La Reconquête (24)
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RMC, 8 heures
« Akim Hamri, bonjour.
– Bonjour Monsieur Bourdin.
– Vous êtes le nouveau président de SOS Racisme et vous avez souhaité réagir, ce matin, à ce qui s’est passé hier, à Montfermeil. Je rappelle aux auditeurs que Marion Maréchal a rencontré, hier, Ahmet Ogras pour négocier le référendum sur l’autonomisation de 900 zones en France et vous êtes choqué de ce qui s’est passé ensuite.
– Oui, tout à fait, je suis choqué de voir que Mme Maréchal a traité Ahmet Ogras de pantin à la solde d'on ne sait quels obscurs maîtres. Il s’agit d’une propagande tout simplement scandaleuse et je suis ulcéré que les médias aient relayé ce qu’elle a dit sans émettre la moindre critique sérieuse.
– Mais Akim Hamri, vous savez qu’Ogras était accompagné de deux imams interdits de séjour ? C’est ce choix qui l’a mis hors jeu, non ?
– Qu’il ait fait une erreur, c’est une évidence, mais de là à le traiter comme un traître à la France, c’est une honte ! Je vous rappelle que ce monsieur est passé à deux doigts d’être Premier ministre. Mme Maréchal a une drôle de façon de se débarrasser de ses adversaires politiques, elle les disqualifie tout simplement. Cela me rappelle des heures bien sombres.
– Mais vous êtes pour le référendum, vous, Akim Hamri ? Vous pensez que la France doit autoriser certains de ses habitants à vivre sous d’autres lois que les autres ?
– Non, bien sûr que non. Mais si jamais…
– Donc il y a un « mais ».
– Oui, si jamais l’État se décide à ostraciser ou à discriminer une partie de sa population, alors évidemment cette population doit entrer en résistance.
– Pensez-vous qu’il y ait une discrimination envers une population en France ?
– Oui, évidemment ! Bien sûr !
– Quelle discrimination ? Ils n’ont pas accès à l’emploi ? Ils sont interdits de parole dans les médias ? Ils ne sont pas dans les institutions ?
– Écoutez, M. Bourdin, la part de députés musulmans est de combien ?
– Euh… de quelques pourcents, j’imagine ?
– Elle est de 1,3 % depuis la dernière élection.
– Mais ça, c’est le peuple qui vote, ce n’est pas une décision politique ou étatique, c’est une question de suffrage.
– C’est tout de même un problème. Et l’élection de cette femme à la présidence de la République est le début d’un processus qui va faire de la population musulmane le bouc émissaire de tous les malheurs des Français !
– Et qu’est-ce que vous demandez à Marion Maréchal, Akim Hamri ? Qu’est-ce que vous attendez d’elle ?
– J’attends d’elle et de son gouvernement qu’elle laisse nos banlieues tranquilles et, ainsi, il ne sera même 200 La reconquête plus question de référendum. Nous sommes des pacifistes, nous sommes des innocents ! En sortant de la radio, Akim Hamri envoya un SMS à Ogras : « C’est parti, lance le plan Innocents. »
***
Saint-Denis, 15 mai 2025
Des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants bloquaient les entrées de la ville. Seuls étaient autorisés à entrer les musulmans. Le reste de la population, une fois sorti, ne pouvait entrer. Sur de nombreux panneaux étaient écrits des messages appelant à la paix et à la séparation entre quartiers musulmans et quartiers non musulmans. Les habitants n’étaient pas agressifs mais ils refusaient tout compromis. Les CRS étaient déployés à quelques centaines de mètres et attendaient les ordres passivement, inquiets de savoir s’ils allaient devoir charger ou non, et conscients que, derrière cette barrière humaine pacifiste, se terraient ceux qui voulaient détruire la France.
L’ordre arriva à 11 h 30 du matin, du ministre de l’Intérieur : il fallait disperser les belligérants, sécuriser le périmètre, embarquer ceux qui résisteraient. Le tout avec le moins de casse possible, bien entendu. Les CRS commencèrent leur intervention simultanément dans 125 cités, sous l’œil attentif des caméras télé mais aussi de centaines de smartphones prêts à saisir le moindre faux pas de la part des forces de l’ordre.
Marion Maréchal était avec son état-major et ses ministres dans l’un des salons de l’Élysée. Elle voulait suivre minute après minute l’évolution de la situation. Elle savait que la France était sur le point de basculer. Le téléphone du chef d’état-major des armées était posé sur l’une des tables basses. Il se mit à vibrer. Il le prit immédiatement dans ses mains, il décrocha :
Dites-moi.
– …
– Vous en êtes certain ?
– …
– Combien ?
– …
– Je vous rappelle dans trente secondes. »
Son visage avait pris une teinte cadavérique. Il regarda la jeune présidente, essaya de retrouver son calme, inspira profondément et dit : « Madame le Président, la guerre civile est déclarée. »
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