Le lapsus gestuel de Jean Castex…

Castex

Déclarations vibrantes, cérémonies solennelles, minutes de silence : les gouvernements successifs ont mis au point un arsenal d'indignations et de recueillements qu'ils dégainent après chaque attentat. Les hommages pleuvent et les constats sont établis avec précision, tel Jean Castex venant nous en apprendre une bien bonne : « Un ennemi a déclaré la guerre à la France […]. Il s’appelle l’islamisme politique radical. » Pour une nouvelle, c'est une nouvelle ! Le Premier ministre énonce cette évidence sur le plateau de TF1 avec l'ahurissement d'Hibernatus découvrant l'automobile.

Récemment décongelé par Emmanuel Macron, l'homme prend à témoin Anne-Claire Coudray qui, pour la bonne tenue de son journal, feint d'être étonnée. « Et cet ennemi va nous trouver sur son chemin », martèle Jean Castex. Son réveil, après des décennies d'engourdissement polaire, ne lui permet pas de savoir que des allégations du même acabit ont parsemé les lendemains de barbaries

Ainsi, le nouveau fer de lance du macronisme remet à zéro les compteurs de la lutte contre le terrorisme avec ces propos dignes d'un guerrier débutant : « Je dois d'abord vous dire que pour lutter contre ennemi, il faut clairement l'identifier. » Triomphant, il ajoute : « C'est le cas ! » Les téléspectateurs vérifient la date du jour sur leur smartphone. En 2020, après une avalanche d'attentats revendiqués par des islamistes, un Premier ministre vient annoncer à la France entière que les coupables sont des islamistes. Selon toute vraisemblance, l'ancêtre fut pris dans les glaces aux alentours des années 90. La suite confirme cette datation : « On sait qu'il a [notre ennemi] des complices à l'étranger, on sait hélas aussi qu'il a des ramifications et des complices en France. » Hibernatus découvre l'informatique.

À la manière du vendeur de voitures d'occasion soucieux d'esquiver les questions embarrassantes, Jean Castex joue la montre. Remplit l'espace de lapalissades. « Et cette voiture présente l'énorme avantage d'avoir quatre roues ! »

Face aux questions de la journaliste qui tente d'amener l'interview sur le terrain du concret, le baratineur de Matignon finit par annoncer des mesurettes déjà éprouvées pour leur inefficacité : « Nous avons augmenté les forces de sécurité intérieure, les forces militaires pour protéger nos concitoyens. » Les écoles, les lieux de culte et tutti quanti seront sous surveillance. 7.000 hommes ! Vigipirate au maximum, des réservistes mobilisés, un garde du corps par habitant s'il le faut ! Mais attention, prévient « Oui-Oui », des contrôles seront effectués aux frontières ! Un questionnaire sera distribué à chaque nouvel arrivant : « Venez-vous avec l'intention de couper le cou d'un français ? »

En apothéose des moyens de lutte, les réseaux sociaux sont désignés comme l'un des vecteurs majeurs de propagation du terrorisme. Ils doivent être réglementés. Privé de Twitter et Facebook, l'islamiste filera la laine dans sa chambre en attendant le retour d'un éventuel rétablissement de ses comptes. La mésaventure d'Emmanuelle Ménard qui voit son compte Twitter supprimé pour avoir simplement constaté que l'assassin de Nice était un migrant donne un avant-goût de ladite réglementation en gestation dans les coulisses du pouvoir.

Après visionnage de l'entretien, des internautes attentifs ont mis au jour le lapsus gestuel du Premier ministre : un doigt d'honneur en direction de la journaliste. Un résumé de son intervention ?

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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