Le grand retour du général Hiver
« Il n’y a plus de saisons, ma bonne dame. » Et pas depuis que le réchauffement climatique s’est invité dans les conversations de comptoir ou de file d’attente chez le boulanger. Gamin, sous Pompidou, j’entendais déjà ça. C’était, d’ailleurs, la faute à toutes ces fusées qu’on envoyait dans la lune. Il n’y a plus de saisons, mais curieusement, une saison se rappelle à nous : l’hiver.
L’hiver qui risque d’être « compliqué », nous dit-on. « Compliqué », c’est un mot pratique, un peu fourre-tout, qui évite d’employer d’autres mots qui, eux, peuvent fâcher ou faire peur. Les ministres, les commentateurs aiment bien l’utiliser. En fait, tout est compliqué, c’est le principe même de la vie : si, d'ailleurs, c’était si simple… L’hiver qu’il va donc falloir passer, nouvel objectif d’un gouvernement semblant gérer la France comme un Français moyen gère la cuve à fioul de son pavillon de banlieue construit dans les années 70. La France en est donc là. Septième puissance mondiale, ou quelque chose comme ça, la France est suspendue aux décisions erratiques d’un syndic de copropriété qui donne furieusement l’impression de ne pas savoir où il va vraiment. Bien sûr, c’est la faute à Poutine qui, lui, dit-on, se prépare à mobiliser le général Hiver pour renverser le cours de la guerre. Un général qui a des cheveux blancs, ne semble plus tout jeune mais garde bon pied bon œil. Son portrait est un mélange de Koutouzov et de Joukov. Pas du tout le genre à jouer du piano debout comme Zelensky, le nouveau héros de l’Occident, vous voyez.
L’hiver, par chez nous, était devenu quelque chose de plutôt sympathique, fait de remonte-pentes, de vin chaud, de sapins et de marchés de Noël. Certes, parfois, pendant deux-trois jours, lorsque cinq millimètres de neige tombaient, l’hiver fichait bien un peu le bazar en région parisienne et à l’entrée des grandes agglomérations, mais globalement, l’hiver se passait plutôt bien. Se promener en petite culotte dans un appartement surchauffé avait quelque chose de délicieux. Il est vrai que la France pompidolienne, qui se souvenait des corvées de bois ou de charbon, avait bien fait les choses en construisant des centrales nucléaires pour la France de demain, c’est-à-dire celle d’hier et d’aujourd’hui.
Mais l’hiver, en cette fin d’été 2022, alors que le Jet Ski™ d’Emmanuel Macron vient d’être remisé au garage avec l’insouciance, pointe une mine bien grise. Celle des factures de gaz et d’électricité dont le gouvernement veut « contenir » l’augmentation. « Contenir » : là, c’est pareil, encore un de ces mots cache-misère dont le ministre de l'économie Bruno Le Maire est friand. Déjà, certaines communes envisagent de fermer tel ou tel bâtiment pour essayer de « contenir » cette augmentation de l’électricité. Ce mardi, 20 Minutes rapporte les propos du maire de Montataire, dans l’Oise, une commune de 13.000 habitants : « Là, c’est impossible. On n’a pas de trésor de guerre, on doit voter un budget à l’équilibre. Comment je trouve le 1,9 million d’euros qui manquent ? Quel service je ferme ? J’arrête la restauration scolaire, je ferme la mairie trois jours par semaine ? » Et que dire de la situation de nombreux logements sociaux dont plusieurs millions sont exclus du bouclier tarifaire du gaz, comme le signalait, en février dernier – déjà ! -, BFM TV ? Et du côté des entreprises ? Avec une Élisabeth Borne qui leur demande d’établir pour septembre leur « plan de sobriété » car « si chacun ne prend pas sa part, ou que toutes les hypothèses défavorables se conjuguaient, nous serions amenés à imposer des baisses de consommation ». Avec, à la suite, son cortège de chômage technique, de chômage tout court, de pertes de marché, de contraction de l’économie, etc.
Au début du premier mandat d'Emmanuel Macron, il fallait « penser printemps ». Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui nous disent, avec la même assurance, qu'il va falloir penser, non pas hiver, mais à l’hiver qui vient avec ses miséreux goitreux et boiteux. De quoi nous rappeler ces tableaux du XVIIe siècle. Manquera plus que les loups pointant leur museau à l'entrée de nos villes et villages pour y chercher leur pitance. Comme on n’a pas le droit - ou presque - de les tuer, grâce à nos écolos, cela ne devrait pas tarder.
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35 commentaires
La pitance après l’abondance, nous voilà prévenus. Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites…à la dictature ! Après la pseudo pandémie, et la famine à venir, prévue par Davos, que restera-t-il de notre pauvre France, dépecée depuis des décennies par ces loups mondialistes et leurs complices au pouvoir ?
Ah ben oui : la vie , c’est compliqué et rude. Quand de gentils, bons, souriants y mettent du liant , c’est mieux. Mais si maintenant ( et non, ce n’est pas Poutine !), les loups sont à nos portes montrant leurs crocs obtus.
Celui (Bruno Le Maire) qui prétendait mettre l’économie russe à plat, ignorait, alors qu’il était ministre de l’agriculture, la définition d’un hectare.
Mais on a oublié que Poutine n’a pas tenu parole et devait de mourir d’un cancer dont il était atteint.
A l’Ouest, sous les doux conseils de Mc Kinsey, la censure, le mensonge et l’incompétence dominent et je pense que c’est pire que l’hiver qui approche
Une simple remarque : à l’époque de Pompidou la France était la 4ème puissance politique et économique mondiale, aujourd’hui vous hésitez en écrivant 7ème (ou pourquoi pas 8ème). Quelle belle dégringolade grâce à des branquignoles qui depuis VGE pensaient plus à leur avenir personnel qu’à celui de leur pays et de leurs concitoyens. Et si on continue avec Macron, si on obtient la 10ème place, il faudra s’estimer satisfaits.
toujours plaisir à vous lire. Une pointe d’humour dans cette froideur annoncée comme une évidence. Merci
« Au début du premier mandat d’Emmanuel Macron, il fallait « penser printemps ». Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui nous disent, avec la même assurance, qu’il va falloir penser, non pas hiver, mais à l’hiver qui vient avec ses miséreux goitreux et boiteux. » Désastre organisé sciemment par ceux qui s’auto-proclament « progressistes ». Leur progrès, c’est cap sur l’an 1000.