Le décrocheur de banderole identitaire poursuivi pour coups et blessures par sa compagne
Le 13 juin 2020, il était le héros du jour. Sous les acclamations des manifestants contre le racisme et les violences policières, un inconnu parvenait à arracher la banderole que le groupe Génération identitaire était parvenu à déployer sur le toit d'un immeuble de la place de la République. Un petit pas pour l'homme mais... Oh la la ! La journée ferait date.
Dès le lendemain, le personnage était fêté, filmé, interviewé, montré aux Français. Un exemple pour la jeunesse. Au péril de sa vie, il avait terrassé la bête. « Une escalade à mains nues », soulignait Le Parisien. Dans la foulée, TF1 recrutait le cascadeur-justicier pour son émission « Ninja Warrior ». Une telle perle ne pouvait retourner dans l'anonymat.
Le Parisien et les médias subjugués nous reviennent aujourd'hui piteux, contrits, la plume entre les jambes. Snif ! Leur vengeur à mains nues, l'idole de l'été dernier, le pourfendeur de fascistes perchés, celui en qui ils avaient placé tous leurs espoirs d'un monde meilleur a été placé en garde à vue pour viol sur conjoint, coups et blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de plus de dix jours et menaces de mort. Également soupçonné de violences sur sa compagne depuis courant 2019. Si les policiers voulaient tout savoir, eh bien, le compagnon acrobate aurait imposé aussi une fellation dans une voiture. « Voilà. C'est tout pour aujourd'hui, Monsieur le commissaire. »
Un malheur n'arrivant jamais seul, dans le même temps, l'instigatrice de la manifestation du 13 juin, Assa Traoré, déclare, à Jeune Afrique : « Oui les Noirs sont en danger, oui les Arabes sont en danger, oui les personnes issues de l'immigration sont en danger. » Décidément, il y a des jours où rien ne va. Les vidéos mises en ligne sur YouTube par celui qui se fait appeler Acrobat94 montrent l'exact contraire. À savoir, un jeune homme visiblement issu de l'immigration présentant « sa copine », blanche, d'apparence française depuis Charlemagne, possiblement, celle-là même qui s'en fut porter plainte pour coups et blessures. Pas de chance ! Des propos victimaires démentis par le fait divers du jour. Coupez ! On recommence l'interview.
Dans la série « Cachez ce type que nous avons porté aux nues », pour de nombreux médias, le pétaradant décrocheur de banderole identitaire du 13 juin s'est métamorphosé en « casse-cou de Ninja Warriors ». Médaille d'or du déni, le magazine Voici réussit à relater l’événement sans la moindre allusion à l’épisode de la place de la République. Un slalom rédactionnel de toute beauté. Conjointement, le journaliste du Parisien redescend à mains nues du piédestal qu'il avait érigé. Encore de la cascade et du grand frisson. Bientôt en représentation sur la place de la République. Venez nombreux.
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