Laxisme des banques centrales : krach à la moindre étincelle, en 2021 au plus tard

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Même les boursiers le reconnaissent. Selon François-Xavier Chauchat, membre dirigeant de la société Dorval AM, « le marché n’est pas dirigé par les fondamentaux des entreprises, ni même par la macroéconomie, mais par l’humeur de Donald Trump et les anticipations de baisse des taux par les banques centrales ». Lorsque les médias disent qu’il n’y a pas d’inflation, ils oublient le prix des bulles des actions et de l’immobilier, qui sont au plus haut. La hausse de la Bourse, aux États-Unis, est le fruit exclusif des politiques monétaires stimulantes de la Fed avec des marchés aussi surévalués qu’avant la crise de 1929. Trump ferait mieux de moins vanter la performance des actions américaines. Bush s’était bien gardé de vanter la hausse de l’immobilier en 2006, peu de temps avant le krach de 2008 et la terrible récession qui s’ensuivit.

L’investissement des fonds spécialisés dans le rachat des sociétés est au plus haut ; il y a trop d’argent par rapport au nombre des sociétés disponibles sur le marché et les prix s’envolent. Le suédois EQT et le fonds de l’émirat d’Abou Dabi viennent de racheter la division des soins de la peau de Nestlé pour dix milliards de dollars. L’environnement économique et géopolitique est sujet à la moindre étincelle en Iran, en Arabie saoudite avec le prince Mohammed ben Salmane, qui n’est pas à l’abri d’une vengeance assassine. La trêve commerciale a minima entre Trump et Xi lors du G20 d’Osaka, c’est du bidon car, comme lors de la dernière trêve en Argentine, rien n’est réglé. Aux États-Unis, en 1970, chaque nouveau dollar de dette engendrait 1 dollar de croissance. Il faut désormais 5,4 dollars de dette pour obtenir 1 dollar de croissance. Trump, au sujet de la crise de la dette à venir, a pu dire, en décembre 2018 : « Oui, mais je ne serai plus là. »

Quant au technocrate Macron, incapable de réduire les dépenses publiques en France, il poursuit ses rêveries climatiques pour faire dépenser des milliards d’euros aux gilets jaunes en voie de paupérisation dans une France exsangue qui n'émet pourtant que 1 % du gaz carbonique mondial.

Par contre, Macron ne parle jamais des trois éléphants qui sont dans le corridor et qui préoccupent les Français : l’immigration, la dette publique et les dépenses publiques. La dette de la France frôle les 100 % du PIB. Avec 33 % du PIB, soit environ 700 milliards d’euros, la France représente, à elle seule, 10 % des dépenses sociales dans le monde : le fameux « pognon de dingue » de Macron. Et l’investissement, a contrario, selon la Cour des comptes, ne représente que 4 % des dépenses publiques. Macron ne sait plus que financer les dépenses sociales à visée électoraliste et profite des bas taux d’intérêt négatifs au lieu de réformer structurellement, ce que n’ont toujours pas compris les « bourgeois versaillais ». Une hausse des taux aurait des effets de banqueroute immédiate. Selon les calculs du Trésor, une augmentation des taux de 1 % renchérirait de 2 milliards d’euros le coût des intérêts d’emprunt la première année, puis de 4,7 milliards la deuxième, puis de près de 19 milliards au bout de cinq ans.

Le président de la BCE Draghi a commis l’erreur, contrairement à la Fed, de ne pas remonter un peu les taux d’intérêt à hauteur de 2-2,5 %. En cas de récession, l’Europe, avec ses taux d’intérêt négatifs, sera encore plus démunie que les États-Unis. Tout est en place dans le monde pour que le scénario de 2008 se reproduise. On n’attend plus que l’étincelle, au-delà des engagements de laxisme monétaire de la BCE, de la Fed et de la Banque du Japon, qui ont pour seul effet de retarder la date de l’explosion à venir, 2021 nous paraissant la date ultime infranchissable en raison de la perte de confiance dans le Système.

Marc Rousset
Marc Rousset
Économiste - Ancien haut dirigeant d'entreprise

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