Laval : encore une cathédrale menacée par les flammes

Notre si beau, mais également si malmené, patrimoine religieux a encore été la victime d’un acte de vandalisme. En effet, ce 11 juin 2025, la cathédrale de la Sainte-Trinité de Laval, joyau du centre-ville mayennais, a failli finir en cendres à la suite d’un incendie survenu à l’aube. Si les flammes ont été rapidement maîtrisées par les sapeurs-pompiers, c’est tout un pan du patrimoine lavallois qui a risqué de disparaître. L’hypothèse d’un acte volontaire, désormais privilégiée par les enquêteurs, soulève ainsi une fois de plus la question sensible de la protection des lieux de culte en France.
Un incendie maîtrisé mais suspect
Il est environ 5 heures du matin lorsqu’un passant remarque une fumée épaisse et des flammes au niveau du flanc gauche de la cathédrale. Les pompiers de Laval sont alors immédiatement alertés et interviennent rapidement pour maîtriser l’incendie avant qu’il ne gagne la toiture ou l’intérieur de l’édifice. Le feu, qui s’est déclaré au niveau de l’échafaudage installé pour des travaux de restauration, a été contenu à temps.
Les dégâts sont donc limités, mais le caractère criminel du sinistre ne fait guère de doute. Après les premières constatations, la procureur de la République Anne-Lyse Jarthon a déclaré, selon Ouest-France, que « des constatations ont été réalisées et permettent de privilégier une origine volontaire de cet incendie ». Une enquête pour « dégradation volontaire par incendie » a été ouverte et confiée à la direction départementale de la police nationale. Le diocèse de Laval, de concert avec les autorités locales, a lancé un appel à témoins, tandis que le maire Florian Bercault (DVG) a dénoncé « fermement ces actes qui s'en prennent à des bâtiments publics, et qui plus est à des lieux de culte. Je crois qu'on doit se respecter les uns les autres, c'est ce qui fait qu'on vit bien tous ensemble. »
Une église devenue cathédrale
L’émotion provoquée par l’incendie tient évidemment à la valeur symbolique de la cathédrale de Laval. Située dans le cœur historique de la ville, la cathédrale de la Sainte-Trinité est l’un des monuments les plus anciens et les plus remarquables du département. Érigée à l’origine au XIe siècle comme simple église romane, elle a connu de nombreuses transformations : gothique au XIIe siècle, puis baroque au XVIe.
Église paroissiale pendant des siècles, elle ne devient cathédrale qu’en 1855, lors de la création du diocèse de Laval, détaché de celui du Mans. Cela explique ainsi son architecture relativement sobre, loin des grandes flèches de nos belles cathédrales médiévales. Dès 1840, elle est pourtant inscrite sur la première liste de l’inventaire des Monuments historiques, ce qui témoigne de sa valeur patrimoniale reconnue de longue date.
Un acte qui s’ajoute à une inquiétante série
Malheureusement, l’incendie de la cathédrale de Laval, si l'hypothèse criminelle est confirmée, ne peut être considéré comme un simple fait divers ou un événement isolé. En effet, il s’inscrit dans une série préoccupante de violences et de profanations visant les églises de France, qui traduisent une dégradation persistante du respect du sacré et de la mémoire collective. À l’instar des agressions ou des meurtres au couteau dont la France déplore chaque jour les conséquences, ces crimes commis contre les lieux de culte chrétiens sont devenus tristement familiers, en dépit des alertes régulièrement lancées et de la constatation de faits sans cesse plus nombreux.
On souhaiterait ne plus avoir à écrire ces lignes ni à rappeler ces chiffres, mais le devoir de vérité l’impose. Ainsi, selon le ministère de l’Intérieur, près de 1.000 actes antichrétiens étaient déjà recensés en France, en 2023, soit environ plus de deux par jour. Parmi ces attaques, dont 90 % visent directement des églises ou des cimetières, la majorité se traduisent par des incendies, des dégradations d’œuvres d’art ou d’objets liturgiques, le vol de biens sacrés ou des inscriptions blasphématoires.
Le cas de Laval ravive également de douloureux souvenirs, comme l’incendie de la cathédrale de Nantes en 2020 ou celui de l’église Saint-Omer en 2024. D’autres, moins médiatisés, passent malheureusement sous les radars, car moins spectaculaires, mais tous traduisent une même réalité : la lente décivilisation de notre chère France.

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36 commentaires
On parle d’un acte volontaire. Mais qui donc pourrait s’en prendre à des édifices catholiques ? les protestants, les juifs, les bouhdistes ? Honnêtement je ne vois pas?
Circulez, y’a rien à voir !
Par contre, un graffiti sur ka porte d’une mosquée fera la une des médias, soyez en sûr !
Le fait récurrent de ces incendies, ce sont les restaurations. En effet, les échafaudages sont une opportunité pour grimper et lancer un objet incendiaire à l’intérieur du bâtiment. Désormais, il faudrait missionner un service de sécurité autour de chaque échafaudage pour empêcher le pire. Ce qui est impossible, néanmoins des mesures de sécurités devraient être élaborées pour faire échec aux vandales.
Et cela renforce mon opinion et je ne suis pas la seule sur le fait que les incendies précédemment survenues (je pense à Notre-Dame de Paris) étaient volontairement orchestrées. Mais ceux qui dirigent le pays en ont cure puisqu’il « n’y a pas de culture française ». Quelles ruines seront laissées après leur passage ? On en a l’avant-goût.
Je pense pareil, c’était trop « gros » pour être vrai, des poutres centenaires ne s’enflamment pas ainsi sauf accélérant mais ça faut pas le dire !!!
« Je crois qu’on doit se respecter les uns les autres, c’est ce qui fait qu’on vit bien tous ensemble. » Il vit sur quelle planète, çui-là?
Je ne savais pas que la pierre des Cathédrales devenait inflammable avec le temps
Tiens donc, serait-ce que les successeurs locaux du procureur général actuel près la cour de cassation, sont plus honnêtes et réalistes que ce monsieur lorsque procureur général de Paris en charge de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, il osait affirmer, péremptoire, que cette catastrophe n’avait rien de criminel et volontaire mais était due soit à un mégot soit à un court-circuit. A noter qu’à ce jour, 6 ans après, rien n’a encore été rendu public et ne le sera sans doute jamais car la cause est entendue mais les « gueux » ou même les « sans dents » ne doivent pas la connaître, ils ne sont pas suffisamment intelligents pour comprendre les nuances.
Mais uniquement pour en subir les conséquences ‘domipa’.
Un mégot mal éteint, sans aucun doute. Il faudrait augmenter les taxes sur le tabac, je ne vois que ça.
Alors vous avez encore des doutes pour ces incendie qui ravages nos églises et bien pas moi
Toujours nos églises, toujours un déchirement pour moi
Encore un acte anti musulman….
Moi je vous l’dis, mame Lucienne.
Il est fort étonnant de constater que les actes à forte probabilité criminelle, ainsi que les profanations de tombes de personnalités ne débouchent jamais sur des inculpations.
Carpentras !! Combien d’années pour essayer de culpabiliser le FN et là « circulez , il n’y a rien à voir ! Sauf que si justement , il y a vraiment à voir et réagir .
Il est surprenant de constater que ces incendies criminels arrivent toujours dès qu’il y a des travaux sur l’édifice. L’accès au chantier ne serait donc pas restreint? De qui se moque t’on.
Heureusement c’est pas une mosquée, on a failli encore une fois de plus vivre des mouvements de rebellions avec des déplacements de hauts dignitaires. Tout vas très bien encore une cigarette mal éteint probablement, une de plus parmi tant d’autres.