L’affaire Floyd, ou quand l’inacceptable le dispute à l’insupportable

George Floyd

En tout, l'excès est un vice, disait Sénèque. Cet adage vieux de 2.000 ans n'a pas vieilli d'un poil et demeure d'une pertinence sans égale. La brutalité outrancière de l'actualité récente le démontre avec à-propos.

La mort de George Floyd, le 25 mai dernier, au cours d'une interpellation, est le point de départ d'une chronique de l'horreur dont les vidéos, relayées par la presse du monde entier, caractérisent l’excès d'une violence illégitime et celle d'une réaction aussi exorbitante.

Pourtant, si ces images permettent de condamner sans indulgence le geste inacceptable du policier Dereck Chauvin, elles n'en disent pas plus sur les motivations de tous les acteurs de cette pièce monstrueuse. Il appartiendrait à la Justice, et à elle seule, de faire la lumière sur cette douloureuse affaire et d'en divulguer les tenants et aboutissants.

C'est cependant la rue, la véhémence partisane et l'anarchie qui entendent s'emparer du glaive et de la balance pour dire le droit et prononcer la sentence.

C'est, dans un réflexe, presque animal, qu'une partie de l'opinion s'enflamme et, au prétexte de demander réparation pour la victime, se lance dans une débauche d'exactions tout aussi blâmable que le crime qu'elle est censée fustiger.

Les manifestations, qui ont toutes leur place dans la réprobation, ne peuvent virer à l'insulte, à la provocation et aux exactions, dont les pillages sont plus du domaine de la voyoucratie que de l'indignation.

L'abus de la force dans une démarche légale du contrôle d'identité exercée par l'autorité policière ne saurait autoriser la démesure des réactions.

George Floyd n'était pas un enfant de chœur, son casier judiciaire en atteste, même si les journaux en ont peu parlé. Comme dans une mauvaise démonstration qui voudrait affirmer que le vice n'est le fait que de l'autre, certaines voix se sont manifestées pour agréger au triste épisode de Minneapolis la non moins obscure affaire Adama Traoré. Selon eux, ces deux affaires ne seraient que l'expression du racisme dont la police serait le vecteur par fonction et par nature.

On devine l'amalgame et son objectif. Ces deux hommes ont été ostracisés, violentés, et même tués, pour l'un, parce que noirs. Le camp du mal et celui du bien sont ainsi désignés. Dans les deux cas, la police aurait commis des actes xénophobes à caractère raciste. Or, même s'il est profondément regrettable que l'intégrité de ces deux personnes ait été atteinte, nul ne peut nier que leur refus de coopérer est à l'origine de la violence. La démarche intellectuelle qui occulte cette réalité est donc inacceptable.

C'est bien ceux qui privilégient la dichotomie entre les supposées victimes noires persécutées par les bourreaux blancs au détriment du concept d'égalité constitutionnelle qui véhiculent la vision raciste de l'humanité.

Quand un homme blanc agresse un homme noir au prétexte de la couleur de sa peau, cela est un geste raciste. Mais, de la même manière, quand un homme noir agresse un homme blanc parce qu'il est blanc, c'est aussi un geste raciste, n'en déplaise aux tenants de la théorie de la conception du contexte historique et social dans l'analyse du racisme.

Ce que révèle l'affaire Floyd, c'est la récupération d'un acte individuel à des fins politiques. Ce que dévoile l'amalgame Traoré c'est une volonté anarchique de déstabilisation de la société française par une espèce de déterminisme suprémaciste noir.

Jean-Jacques Fifre
Jean-Jacques Fifre
Retraité - Ancien directeur administratif et financier dans le privé

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