Lâcheté, inculture et propagande : une prof lève le voile sur l’école de 2023

Capture d'écran
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Puisque c'est bientôt la rentrée, l'occasion faisant le larron, intéressons-nous à ce que l'on apprend désormais à l'école. Demandons-nous ce que nos chères têtes (de moins en moins) blondes entendent toute la journée, ce qu'on leur fait dire, écrire et même penser. Comme pour nous épargner un fastidieux travail de recherche, la décidément excellente Judith Waintraub relaie, dans Le Figaro, de larges extraits de La Grande Garderie, un livre qui semble très prometteur, écrit par Lisa Kamen-Hirsig, une enseignante qui a tout vu et nous le fait partager. Alors, allons-y !

L'idéologie semble être, sans surprise, la base de tout. L'Éducation nationale fournit les grands sujets : sexualité et écologie sont au cœur du projet. Dans le domaine de l'éducation sexuelle, on commence dès le CP et on demande ensuite à des enfants de huit ans (dont le propre fils de l'enseignante) d'imaginer qu'ils changent de sexe. Au concours de professeur des écoles, on pose la question suivante : « En classe de moyenne section, vous remarquez que les garçons jouent aux voitures et les filles à la dînette : comment résolvez-vous ce problème ? » Parce qu'évidemment, il y a un problème là-dedans. On demande aux élèves de réécrire une histoire caricaturale, et totalement inventée par l'Éducation nationale, dans laquelle un père et son fils regardent le foot à la télévision pendant que la mère et sa fille préparent des crêpes. Sous prétexte de l'impayable « lutte contre les stéréotypes de genre », on fait donc n'importe quoi. Il n'y a guère d'autre terme. Dans le domaine de l'écologie, on fait des « jeux de rôle » pour négocier pendant une COP. Les élèves y jouent des militants d'ONG, avec des consignes tellement claires que, sur une fiche de poste pour les grandes personnes, cela semblerait très directif : « En tant qu’ONG, vos revendications en faveur de la nature peuvent paraître irréalisables aux yeux des autres participants. Les États pourront vous reprocher d’oublier leurs enjeux économiques (compétitivité et emplois). Pour légitimer vos propos, vous devrez donc vous appuyer sur votre expertise scientifique et votre expérience des négociations internationales. Vous aurez également un regard critique sur les conclusions de la négociation en produisant un compte rendu sur les mesures prises. » Quand on fait les questions et les réponses, comment cela s'appelle-t-il ? L'URSS, peut-être ?

Voilà pour le fond idéologique. Passons au contenu des programmes. Évidemment, rien de contraignant, pas de discipline à l'ancienne, pas d'apprentissages fondamentaux. En classe de première (!), on trouve les injonctions infantilisantes suivantes, dans une liste intitulée Ma petite planète scolaire, au chapitre « biodiversité » : « réaliser la posture du lion en yoga et en profiter pour méditer cinq minutes » ou encore « faire un câlin à un gros arbre (un dont tu ne peux pas faire le tour avec les bras) ». Les plus petits ne sont pas épargnés, rassurons-nous. Ainsi, entre le CP et le CE2, « cycle des apprentissages fondamentaux », on trouve la matière « questionner le monde », qui reprend peu ou prou les vocables ringards d'histoire, géographie et sciences naturelles. Curieux, vous direz-vous peut-être, de questionner le monde en général au lieu de poser des questions concrètes à des adultes précis, qui vous donneront des réponses, imparfaites peut-être mais du moins réelles. Elle est comme ça, l'Éducation nationale. Plus c'est abstrait, mieux c'est. Moment de sabir issu du programme, choisi parmi mille autres : « Utiliser et produire des représentations de l’espace. »

On termine ce consternant florilège par la dernière couche de vernis : fascination idiote pour le numérique et le ludique (avec la fin des tableaux noirs, la transformation de tout en jeu sans conséquence, etc.), couplée à une lâcheté totale du corps enseignant. Lisa Kamen-Hirsig raconte que deux harceleurs qu'elle avait punis, et dont elle avait demandé l'exclusion, ont été couverts par le proviseur, qui a refusé de les renvoyer pour ne pas avoir d'ennuis avec le rectorat.

Voilà, en somme, ce qui attend nos enfants ou nos petits-enfants à l'école de la République. Pour ceux qui en seraient atterrés, il y a toujours la solution adoptée par des élites qui savent très bien ce qu'elles ont fait et agissent en conséquence : mettre ses propres enfants dans des écoles privées exigeantes qui appliquent des méthodes intemporelles. Ainsi de Pap Ndiaye avec l'École alsacienne - comme tant d'autres avant lui. Ou alors, au hasard des listes de classe, il y a la possibilité de tomber sur un professeur passionné qui serpente entre les oukases académiques pour transmettre son savoir avec passion. Bon courage à tous les parents, bonne rentrée à tous les enfants ! La vie est un combat, si on veut, mais l'instruction ne devrait pas être une lutte.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

34 commentaires

  1. La chappe de plomb de la pensée unique de gauche, gauchiste, wokiste… fait de l’E.N. un milieu particulièrement étroit d’esprit. La police de la pensée y fait régner un conformisme intellectuel digne du maccarthysme ou des gardes rouges maoïstes de la grande époque. La moindre trace d’originalité personnelle, d’indépendance d’esprit, est suspecte d’individualisme petit-bourgeois, antichambre comme chacun sait de toutes les dérives droitières. Et c’est à ces gens-là que nous confions nos enfants.

  2. Ce récit fait plutôt frémir quant à l’autodétermination des enfants dont les parents n’ont pas les moyens de mettre leurs enfants dans le privé . L’autorité est sapé à l’école comme dans la famille et cela fait des malheureux voire comme de futurs délinquants. En dire plus serait enfoncer une porte ouverte!!!

  3. Vous avez raison cher Monsieur, mais une chose Macron a une seule idée c’est de former des élèves moutons de Panurge, afin que plus tard nos ex têtes blondes, soient malléables et disent amen aux décisions des têtes d’œufs.

  4. La gauche et l’exrême gauche ont mis la main sur l’enseignement, la justice , les médias et l’administration en général…..il ne reste plus guère que la police, la gendarmerie et l’armée …

  5. Il n’y a plus aucune exigence dans une école qui pense que chacun peut réussir. Le pire c’est qu’il faut apprendre en s’amusant. La conséquence ce sont des jeunes qui ne savent pas faire d’effort, sont fatigués et découragésà la moindre difficulté. Or on connait les bienfaits de l’aprentissage par coeur dans la construction du cerveau.

  6. J’ai 3 petites-filles, l’une est en école privée. L’autre entre en 5ème et la 3ème en CM1 dans le public. Ma fille est très vigilante, et s’il y avait eu ce qu’on décrit dans cet article, elle aurait mis les pieds dans le plat. Elle les a déjà mis l’an dernier à propos d’éducation sexuelle en 6ème, où l’infirmière chargée du cours a parlé de « branlette espagnole » (??) à des enfants de 11 ans! Il y a maltraitance, on vole leur enfance à ces enfants.

  7. Le métier d’enseignant, est certainement le plus beau du monde, transmettre le savoir à des enfants. Malheureusement, à l’heure actuelle, c’est aussi, celui qui doit écœurer le plus les enseignants, qui ont à cœur de bien faire leur métier, ils ne sont soutenus par personne, ni par leur hiérarchie, ni par le président de la république, pour ne pas faire de vagues. Et maintenant avec l’abaya, on veut leur faire jouer le rôle de policier. Une honte.

  8. J’ai retiré mon enfant d’une école privée catholique réputée cette année.
    La cause n’est autre que quelques mauvais recrutements d’enseignants combiné avec une « inclusion » imposée de certains élèves.
    J’ai donc cherché ailleurs et j’ai trouvé, dans un petit village, une classe de CM1 tenue par un maître dévoué et militaire de réserve.
    Je me suis entretenu amicalement avec cet enseignant qui s’avère être tout simplement parfait (ses implications sont innombrables dans la vie de l’école et du sport local).
    Dorénavant il faudra donc faire naviguer nos enfants entre différentes écoles car c’est l’enseignant qu’il faut choisir, pas la réputation de l’école.

    • Cet enseignant ne restera pas toujours à ce poste,d’autre part tout le monde ne vit pas en milieu rural et n’a pas le temps de chercher « Le bon enseignant »,l’enseignement privé sous contrat est obligé de respecter les programmes de l’enseignement publique,et les enseignants résidant dans le secteur le plus proche de l’établissement .
      D’autre part la majorité des enseignants et des parents d’élèves ne sont absolument pas motivés religieusement ,seul importe le niveau .
      La solution sont les écoles et collèges libres sans contrat avec l’Etat ,de petites structures dans lesquels les parents s’investissent ,ces établissements sont religieux ou laïcs ,il est urgent de sauver l’enseignement en général, bien entendu cela passe par un changement politique en profondeur !

  9. « L’Education nationale fournit les grands sujets : sexualité et écologie sont au cœur du projet ». Une révélation connue ! On perçoit ainsi la confirmation de toute la perversité de Macron, sujet du lobby LGBT dont il assure la promotion. Infecte ! Ne soyons pas étonnés s’ils critiquent V. Orban lequel, par sa saine action en son pays, met en évidence cette déviance du chef de l’Etat français. Une idéologie inspirée par ce lobby LGBT qui s’incruste, qui noyaute tout ce qui se soumet, avec la complaisance et la complicité de Macron. Ils s’étonnent ensuite qu’un climat d’homophobie s’installe. Par ailleurs, pas un film, pas une série sans qu’une scène sur l’homosexualité vienne perturber le scénario comme un cheveu sur la soupe. J’attendais que ces fameux chefs de partis posent la question évidente en ce lieu d’excellence, mais non, pas une allusion « Pour quelles raisons ne pas appliquer les méthodes connues, sous votre nez, qui conduisent à l’excellence ? » J’en reviens toujours à ce qui est de plus en plus une évidence : Macron veut affaiblir la France. Un fossoyeur. Il s’affiche avec le drapeau européen dans son dos, sans drapeau français.

  10. Les livres de témoignages sur le sujet ne manquent pas; et leurs lectures convergent sur le même point: la lâcheté de la hiérarchie dans l’EN. Et la dégradation de la qualité de l’enseignement qui en résulte.
    Exemples à lire: Un prof ne devrait pas dire ça (Eve VAGUERLANT), Stupéfiant voyage à travers l’Education Nationale (Bernard WAYMEL)

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