Pauvre Fatima E., traumatisée à vie ! Jamais elle n'oubliera l'humiliation subie devant les enfants de 10 ans, et de son fils en particulier, lors de cette sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Julien Odoul, élu régional RN, a osé, par le truchement de la présidente dudit conseil, lui demander d'ôter son voile. Elle porte plainte.

Il faut dire que depuis ce jour où tout a basculé, Fatima ne dort plus, ne mange plus, comme le rapporte Paris Match. Son petit garçon lui-même doit suivre un traitement psychologique et, suite aux propos désopilants qui auraient été proférés par la suite par une élue ex-RN la menaçant d'être bientôt « dégagée par les Russes », la fragile Fatima ne sort plus, elle « a peur de tout ». Mieux : selon ses propos repris par Le Parisien, toute cette histoire « a détruit [sa] vie » !

Ni le soutien de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, ni celui de Danièle Obono, député LREM, ni celui des 90 signataires demandant au président de la République de « condamner publiquement l'agression » dont elle a été victime, pas plus que celui, à peine voilé, du président de la République en personne enjoignant « à ne pas stigmatiser nos concitoyens »... bref, malgré tout le mal que se donne tout le beau linge de ce pays pour la soutenir, rien n'y fait ! Le traumatisme est là, effroyable, indélébile, Fatima pleure à chaudes larmes : « Ils ont détruit ma vie. »

« Victime ou militante, cette mère ? » questionne, fort à propos, Arlette Chabot sur LCI. Pour André Bercoff, la réponse semble « évidente ». « Détruire sa vie, qu'est-ce que ça veut dire ? » Et de rappeler, à juste titre, les « 200 ou 300 personnes, juives, musulmanes ou chrétiennes, qui ont perdu leur vie, elles, dans les attentats ». De rappeler toutes leurs familles « dont les vies ont été également détruites ». De rappeler la vie, désormais, des deux enfants de la policière assassinée à la préfecture de police, tout récemment.

C'est vrai, ça, elle en pense quoi, de tous ces vrais malheurs, Fatima ? Parce que, quand même, c'est elle qui, tous les soirs, peut continuer de border son fils en bonne santé dans son lit. Parce que, quand même, ce n'est pas elle qui va fleurir sa tombe ni celle de sa sœur, de sa mère ou de son mari assassinés par le terrorisme islamique. Mais c'est elle qui, en dépit du caractère politique inscrit dans son voile… se rend en sortie scolaire ainsi vêtue.

Ne serions-nous pas en droit d'attendre de la « mesure », de la « pudeur », comme le souligne André Bercoff ? Un maximum d'empathie à l'égard des familles des victimes et de tous ces estropiés à vie à cause de la lecture fondamentaliste du Coran ? Eh bien, non. Fatima la victime dépose plainte. Pour avoir vu sa vie détruite après qu'on lui a demandé tout à fait poliment et très calmement de se mettre en cheveux, elle en dépose même deux : l'une, à Dijon, pour « violences en réunion à caractère racial », l'autre, à Paris, pour « incitation à la haine raciale », a annoncé le Collectif contre l'islamophobie en France. Rien que ça ! Alors, les outrances de Fatima, on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer.

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17 octobre 2019 à 11:25

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