La SNCF poursuivie devant la CNIL : elle n’est pas « gender fluid »

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Le 30 juillet dernier, Le Monde annonçait que la SNCF venait d’enregistrer une perte de 2,4 milliards d’euros pour le premier semestre, perte « liée en grande partie à la pandémie de Covid-19 mais aussi aux grèves contre la réforme des retraites ». Une bagatelle. En effet, pour ceux qui l’auraient oublié, la dette de la maison est, aujourd’hui, de 38,327 milliards d’euros. En vérité bien davantage, car « en 2019, l’État s’est engagé à reprendre 35 milliards d’euros sur les 60,3 milliards d’endettement cumulé à l’époque. Conformément à ses engagements, il a déjà repris une première tranche de 25 milliards d’euros en janvier. » Traduction : je paye, et vous aussi, sans doute.

Ce petit préambule n’est là que pour situer les vrais problèmes et le vrai problème, si l’on en croit la plainte qui vient d’être déposée devant la CNIL par les associations Mousse, Stop Homophobie et 64 personnes, c’est que la SNCF persiste à demander de cocher la case « M. » ou « Mme » quand on achète un billet en ligne. Et ça, voyez-vous, c’est assez grave pour qu’on poursuive une entreprise qui traîne après elle 38 milliards de dettes.

La SNCF contraint les voyageurs « à se conformer à des stéréotypes de genre dépassés », disent ces malheureux. De ce fait, elle « exclut les personnes qui s’identifient comme non binaires, notamment parmi les personnes trans ou intersexes, les “genderfucks”, les queers, mais aussi les personnes qui ne souhaitent pas restreindre leur identité à la masculinité et la féminité, celles qui parfois sont des femmes et parfois sont des hommes ou encore celles qui veulent en finir une bonne fois pour toutes avec le patriarcat et sa police des genres ».
Ces obsédés de l’entrejambe appartiennent à un nouveau groupe de pression – encore un héritage des USA – qu’on appelle « gender fluid », à savoir des gens qui non seulement veulent abolir les frontières entre masculin et féminin mais prétendent, surtout, imposer cela au reste du monde.

Porte-drapeau de toutes ces dérives où la non-identité est LA revendication identitaire suprême, le monde de la mode, relayé par quelques stars qui en ont fait leur fonds de commerce.
Bien formatée, la génération Z (cf. les ados d’aujourd’hui) suit le mouvement et déclare majoritairement, quand on l’interroge sur le sujet, que « la frontière entre le féminin et le masculin est obsolète ». Leur héroïne est Christine (and the Queens), qui a fait la une de Times, expliquant au magazine : « J’ai toujours considéré qu’être une femme était un obstacle, donc j’ai voulu devenir neutre en termes de genre. »

Quand elle parle de lui/elle, Christine utilise sans doute le pronom « they ». J’ai appris au collège qu’il était celui du pluriel ; il est aujourd’hui récupéré par les « non-binaires » comme signe du neutre et vient d’être élu mot de l’année par le dictionnaire en ligne Merriam Webster. Certes, le roi de France disait « Nous voulons », mais c’était un pluriel de majesté, pas le refus d’assumer ses génitoires…

Reste une question, en paraphrasant Staline : « Les LGBTQI+, combien de divisions ? »
Mauvaise question, au fond, car, commente fort justement un internaute à propos de la SNCF : « 64 personnes… 65 millions de Français acceptent tous les quatre matins de se faire dicter la pensée par une poignée… et ces quelques enragés auront gain de cause… » Et puis, « On mettrait autant de cases qu’avec notre alphabet, le cyrillique russe et le grec réunis qu’il y aurait encore des gens qui trouveraient qu’ils ne peuvent pas cocher LEUR case… », dit un autre.

La voix du bon sens, mais pour combien de temps, encore ?

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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