Plusieurs fois repoussée, la réforme des APL a fini par être mise en place à partir du 1er janvier. On peut donc en tirer un premier bilan. Rappelons, d’abord, que, selon les nouvelles modalités, ce sont désormais les revenus de l’année n qui sont pris en compte et non plus, comme auparavant, ceux de l’année n–2. On se rabattait donc sur le dernier document valide : l’avis d’imposition de l’année n–2. Or, avec l’introduction du prélèvement à la source, l’État a une vision plus fine du revenu de chacun et peut donc immédiatement moduler les versements APL à la hausse comme à la baisse, suivant l’évolution des revenus.

Comme prévu, les nouvelles modalités ont fait plus de perdants que de gagnants. Un des buts de la réforme était, justement, d’effectuer des économies. De ce point de vue, c’est gagné : 1,1 milliard pour 18 milliards de versements au total, plus de 5 % d’économies. Dans le détail, pour 52,2 % des 5.975.000 ménages allocataires, le nouveau mode de calcul n’a rien changé. Mais pour 29,6 % de ces allocataires (1.769.000), cela a entraîné une baisse de l’APL d’une moyenne de 73 euros par ménage. 6,6 % (374.000) ont même perdu tout droit à l’allocation. Dans l’ancien dispositif, des jeunes débutant dans la vie active et quittant leurs parents avaient systématiquement droit pendant un an à une APL majorée puisque, étant encore étudiants pendant l’an n–2, ils ne gagnaient rien. La réforme a mis fin à cette manne, ce qui suffit à expliquer les économies réalisées. On peut, néanmoins, regretter ce coup de pouce à l’installation qui était bienvenu pour ceux qui se lançaient dans la vie.

Pour 16,3 % des allocataires (972.000 personnes), le nouveau système a été bénéfique ; l’augmentation moyenne a été de 49 euros par allocataire. L’APL se met désormais automatiquement en place en cas de coup dur dans la vie (perte d’emploi, maladie…), entraînant une baisse de revenus. Ce qui est une bonne chose et comble un trou dans la raquette de la protection sociale.

Le gouvernement s’est réjoui du succès de la réforme. Pour lui, si autant de ménages ont été impactés par la baisse, cela montre que les mesures prises pour conserver le pouvoir d’achat malgré la crise sanitaire ont été efficaces. C’est vrai que le gouvernement a mis le paquet avec l’extension du chômage partiel et l’aide aux entrepreneurs individuels mis en difficulté.

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24 juillet 2021 à 16:02

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