La plaque du square Samuel-Paty dégradée : elle osait qualifier l’attentat d’ « islamiste » !

Square_Samuel_Paty_-_Musée_de_Cluny

On a appris, le mardi 21 décembre, que la plaque du square Samuel-Paty à Paris, inaugurée le 16 octobre dernier, un an après l’attentat, avait été dégradée. Non pas toute la plaque, mais l'épithète « islamiste » dans la mention « victime du terrorisme islamiste ». Tout un symbole !

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Florence Berthout, maire de droite du Ve arrondissement, a dénoncé une « dégradation inacceptable », ajoutant, à juste titre, que « vouloir supprimer le caractère islamiste de cet acte odieux est insupportable », et a décidé de porter plainte. Jean-Michel Blanquer est allé dans le même sens. Mais Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS d'Anne Hidalgo, condamnant cet acte dans un tweet ultérieur, s'est contenté de préciser que « la plaque Samuel Paty, victime du terrorisme, a été dégradée ». Comme si le mot « islamiste » lui écorchait la bouche.

Qu'il soit ou non volontaire, cet oubli traduit bien les « pudeurs de gazelle » d'une partie de la gauche face à l'islamisme. Jean-Luc Mélenchon, qui a popularisé cette expression, pourrait bien se l'appliquer à lui-même quand il évoque ce sujet. Et pourtant, qu'on le nie pour des raisons électorales ou qu'on en subisse l'influence, l'islamo-gauchisme est une réalité. La décision récente de la directrice de Sciences Po Grenoble de suspendre pour quatre mois un professeur d'allemand, accusé par des étudiants d'« islamophobie » sous prétexte qu'il aurait diffamé son université, montre, s'il en était besoin, les penchants de certains établissements d'enseignement supérieur.

Ce n'est pas la première fois que des hommages rendus à Samuel Paty sont contestés. Le 2 novembre 2020, 793 incidents avaient officiellement été signalés dans les écoles. Il n'y en aurait eu que 98, un an après, des « cas très isolés », selon le ministre de l'Éducation nationale. À supposer que ce chiffre soit exact, ce sont 98 incidents de trop. Il est vrai qu'une note de service expliquait que « l’objectif [de cet hommage] est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique », ce qui permettait d'adapter son discours et de parler de tout et de rien, en fonction du public scolaire.

Force est de constater que, mis à part Marine Le Pen, Éric Zemmour et, dans une moindre mesure, Valérie Pécresse, les principaux candidats à l'élection présidentielle hésitent à dénoncer ouvertement l'islamisme pour ne pas stigmatiser l'ensemble des musulmans. Ils minimisent de même, autant qu'ils le peuvent, toutes les manifestations de séparatisme islamique, n'y voyant que les excès d'une petite minorité. C'est oublier que cette minorité est très active et exerce une pression constante sur une majorité qui, sauf exception, ne manifeste guère son désaccord.

On a trop souvent limité l'hommage à Samuel Paty à la défense de la liberté d'expression. Alibi commode pour ne pas mettre directement en cause l'islamisme. Car au-delà de la nécessaire liberté d'expression, qu'ils aimeraient bien voir se confondre avec l'expression de la bien-pensance, à force d'euphémiser l'islamisme et son impérialisme conquérant, une grande partie des politiciens deviennent les complices objectifs du fanatisme qu'ils prétendent combattre.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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