La cote de Macron décroche sévèrement et passe sous celle de Borne !

macron

Dans son édito de vendredi, notre ami Georges Michel faisait un bilan lucide de la situation critique du pouvoir, en pointant toutefois les atouts qui restaient dans son jeu. D'abord, le socle solide de la Macronie, son électorat du premier tour, ce quart de l'électorat qui lui reste fidèle contre vents et marées. Ensuite, le pari de voir se ranger derrière lui des Français inquiets par le chaos. Incarner le parti de l'ordre, à l'époque d'une gauche zadiste, cela est toujours payant. Il est vrai que cela lui a déjà réussi plus d'une fois : lors des gilets jaunes, puis lors du Covid. Pourquoi ne pas tirer les mêmes ficelles ? Play it again, Manu !

Sauf que. Sauf que le premier atout est en train de s'abîmer dans les feux de poubelle déclenchés par ce 49.3 de trop. En effet, la dernière enquête mensuelle du JDD enregistre un affaissement historique de la cote de popularité du président de la République : pour la première fois depuis plus de trois ans, il passe sous la barre des 30 %. Il faut remonter à la crise des gilets jaunes, en 2019, pour le voir tutoyer l'impopularité actuelle. La chute est spectaculaire : 4 points en un mois, à 28 %. Pire : il subit l'humiliation de passer derrière son Premier ministre, pourtant laissé en première ligne et tenu d'assumer, selon sa propre confession, son rôle de fusible. Macron plus impopulaire que le fusible Borne... À l'heure où les jours de ce dernier à Matignon semblent comptés, c'est alarmant pour le Président.

Surtout, les sondeurs de l'IFOP constatent que cette impopularité grignote désormais le noyau dur de la Macronie : le directeur général de l’IFOP, Frédéric Dabi, relève que « pour la première fois, le socle présidentiel du premier tour est atteint ». Le calcul présidentiel était simple, machiavélique même : les retraités , qui ont tous bénéficié de la retraite à 60 ans ou presque, trop attachés à la pérennisation financière du système, le suivront dans l'idée d'imposer les efforts aux seuls actifs. C'est de bonne guerre politique de parier sur l'égoïsme. Mais jusqu'à un certain point qui, visiblement, est atteint.

Emmanuel Macron, dans son assurance tranquille, a négligé deux choses toutes simples, élémentaires mêmes, qui révèlent en lui deux carences béantes. D'abord, une erreur psychologique et morale : l'égoïsme et l'individualisme ne sont pas les derniers mots d'un peuple, même bombardé depuis des décennies par une idéologie libérale-libertaire. Il avait pourtant eu les avertissements des gilets jaunes et quelques autres. Il a oublié que les retraités ne forment pas un électorat hors-sol : il leur arrive d'avoir des enfants et des petits-enfants et il leur arrive aussi souvent de s'interroger sur la société qu'ils vont leur laisser. Et peut-être aussi, pour certains, d'éprouver une certaine culpabilité d'avoir été les grands gagnants de la période et de présenter aujourd'hui l'addition aux générations futures.

Ensuite, Emmanuel Macron a fait preuve d'un manque de profondeur historique étonnant : il semble avoir oublié les dernières grandes réformes des retraites, celles de Fillon et Sarkozy en 2003 et en 2010 (mais quel âge avait-il ?). L'une instituait la décote, qui a littéralement laminé les retraites de ceux qui partent sans avoir toutes leurs annuités. L'autre avait repoussé à 62 ans l'âge de départ. Ces deux mesures ont permis et permettent encore de réaliser des économies considérables. Pour beaucoup de Français, actifs comme retraités, les efforts avaient été accomplis. C'est un autre sondeur, Jérôme Fourquet, qui, dans L'express, formule cette explication : pour lui, « une partie de la population se sent trahie par la réforme des retraites, car un marché implicite avait été passé au moment de la réforme de Nicolas Sarkozy : 62 ans constituait un maximum » et, dit-il, « dans les études que nous réalisions alors, nous avions noté que le discours des sondés était d'accepter le passage à 62 ans seulement si cela constituait un maximum, un plafond. "Ne revenez pas dans cinq ou six ans pour faire une autre réforme", répondaient une partie des gens. [...] Derrière le refus du passage à 64 ans, il y a l'idée que ça ne s'arrêtera pas. Qu'après 64, il y aura 65, 66 ans, et ainsi de suite. »

François Ruffin proposait à Emmanuel Macron de remplacer un éboueur une semaine. Il devrait déjà commencer par reprendre des cours de psychologie et de science politique de base.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

49 commentaires

  1. c’est le plus mauvais, il a dépassé la borne !
    Encore 4 ans et la France est foutue.
    Comment peut on élire autant d’incapables!
    Les responsables le regretteront, mais il sera trop tard.

  2. Ce petit monsieur laissera le souvenir d’un président menteur, magouilleur, totalement dépassé par les évènements et surtout ignoré de la plupart des chfs d’Etat. Lui qui voulait sans doute prendre la place d’Ursula aura bcp de mal à convaincre qu’il a la stature d’un homme d’Etat. Il s’est entouré de bras cassé comme tout pseudo leader qui veut
    décider de tout. Un bon leader s’entoure de gens compétents .

  3. Mais oui , on le sait , on connaît l’histoire , macron est exécré par les français , c’est une énigme de la République , une erreur de casting …et à la fin il gagne l’élection présidentielle

  4. J’aurai pu être favorable à cette Retraite à 64 ans malgré tous ses défauts, ayant moi même travaillé jusqu’à 64 ans et aurait pu le faire plus tard car sans emploi très physique, mais avec tous les scandales de la Macronie, les mensonges énormes avec procédures en cours, le wokisme excessif, mais surtout la Dette de plus de 600 milliards d’euros en 5 ans comme jamais auparavant, cette Réforme qui ne correspond pas à celle d’une part de Capitalisation plutôt proche de Macron et Rothschild, et qui aurait du être faite dés 2017, tout cela est d’Imposture funeste. Si la France doit encore tomber, ce n’est pas les Caisses de Retraites qui doivent en être la cause…
    Le F.M.I a supprimé « la Planche à Billets » pour la France de Macron. Le « quoi qu’il en coûte » en principe c’est fini….

  5. macron LA FRANCE il s’en fout ce qui l’intéresse c’est de devenir président de l’UE . C’est son PROJET !!!!!!

    • L’UE, le « gantanamo » des peuples européens ! Comment un pays peut-il croire en son destin quand les décisions sont prises par des « non-élus » résidant à bruxelles.C’est curieux que pas un journaliste, pas un politique n’en parle ! Lisez le n° hors série de « valeurs actuelles » sur monnet et schuman, et vous comprendrez

      • Monnet, l’agent de l’a CIA…toute une histoire qui a commencé en 1945, mais beaucoup l’ignore et ne veulent pas savoir. Et pourtant cela explique bien des choses de la situation actuelle.

    • « Regardez-moi, c’est moi le plus beau, le plus intelligent ». Si son ramage ressemble à son plumage, il va bientôt chuter de son perchoir et se retrouver déplumé pour le plus grand soulagement de tous. À quand la destitution?

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