Suite à l'attaque dont a été victime le désormais ex-candidat LREM aux municipales parisiennes, Benjamin Griveaux, certains s’autorisent à viser, non sans rage, l'avocat Juan Branco, l’ancien défenseur du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon ainsi que du fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

Selon, entre autres, le quotidien Libération (« Griveaux : quel rôle Juan Branco a-t-il joué dans la fuite des vidéos ? ») et l’hebdomadaire Valeurs actuelles (« Vidéos intimes de Griveaux : l'avocat d'extrême gauche Juan Branco au cœur de l'affaire ? »), l'ancien collaborateur de la socialiste Aurélie Filippetti serait lié à l’initiative de partager une ou des vidéos à caractère sexuel entachant la réputation du « macrono-strausskhanien ». Puis, soupçonné de collusion par le parquet de Paris dans cette affaire, Branco a été dessaisi de la défense de l'activiste russe Piotr Pavlenski. Celui-là même qui a annoncé être l'auteur de la diffusion de l'enregistrement dans lequel Griveaux commet l'irréparable, qui plus est en le partageant avec ses dames…

Seulement, qui manipule qui dans ce jeu de dupes ? Et pourquoi l'auteur du brûlot anti-Macron Crépuscule aurait décidé de passer à un mode d'action relevant davantage du terrorisme numérique que du combat idéologique, dans la mesure où l'intéressé a lui-même annoncé que d'autres offensives du même type auraient lieu, tout en prétextant porter la parole de Pavlenski ? Sans oublier les allégations de Richard Malka, l’avocat de Griveaux dans ce scandale, selon lesquelles l’ancien candidat LFI aux législatives de 2017 serait nécessairement mêlé, de près ou de loin, à cette machination. Ainsi, à l'instar des lanceurs d'alerte tels Assange et Snowden, et en dépit de ses dénégations face à ces accusations, Branco se rêverait-il en Anonymous d’un nouveau genre ?

Par ailleurs, le problème vient du procédé en lui-même : le « revenge porn » constitue une méthode non moins digne de la Stasi que de la CIA à l'époque de John F. Kennedy. L'ancien pensionnaire de l'École alsacienne cherche-t-il à titiller la bête macronienne afin de la pousser à la faute ? De même que les gilets jaunes (dont il a été un des premiers soutiens) qui avaient, à leur insu, obligé le gouvernement à multiplier l'usage du Flash-Ball™, Branco ne risque-t-il pas de rendre la loi Avia – censée lutter contre l'expression de « la haine » sur la Toile – plus mordante qu'elle ne s'apprêtait à l'être ? Ou un nouveau totalitarisme selon lequel l'univers virtuel doit asseoir sa suprématie sur le monde réel.

Force est de constater que l'extrême gauche produit parfois des Robin des bois de circonstance, pouvant même aller jusqu'au tragique, comme le très controversé Pierre Goldman en son temps, militant radical assassiné en 1979. Une différence de poids : le demi-frère aîné de l'auteur-compositeur Jean-Jacques Goldman avait, entre autres, braqué de manière sanglante une pharmacie du boulevard Richard-Lenoir, à Paris, dans sa guerre contre le capitalisme.

Financiarisation, délocalisation et uberisation, le tout justifiant à terme des stratégies du chaos comme la divulgation de dossiers classés « secret défense » ou celle d’images compromettantes : le pire est sans doute à venir…

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19 février 2020 à 8:36

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