Macron et le « séparatisme musulman » : après l’échec républicain, l’espoir français ?

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On ne saurait, évidemment, tenir Emmanuel Macron pour comptable d’une situation l’ayant depuis longtemps précédé. Et quand il s’en va faire son tour de France consacré à un possible « séparatisme islamiste », on ne peut que l’écouter d’une oreille attentive : que dirait-on s’il ne faisait rien ?

Le vocable de « séparatisme », relatif à l’islam en France, est récent. D’autres, Marine Le Pen au premier chef, préfèrent employer celui de « communautarisme », quoique l’un aille souvent avec l’autre. Au-delà des mots, la réalité demeure et, à force de prétendre, non sans raison, que l’intrusion de l’islam en France est un phénomène nouveau – la question consistant à savoir si l’on compte en décennies ou en années –, ce dernier commence néanmoins à prendre de l’âge.

Après, quelles réponses apporter ? Un rapport consacré à cette épineuse question est opportunément dévoilé par Le Point. On y apprend ainsi : « Il y a une forte hausse, à l’échelle nationale, du nombre d’élèves scolarisés dans des écoles hors contrat – 46.000 en 2018, soit 17 % de plus par rapport à 2017. […] Si l’on se concentre sur les établissements à caractère confessionnel musulman, la hausse est même de 60 % entre 2016 et 2018, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale. […] Plus préoccupant encore, le nombre d’enfants “instruits en famille” s’élevait à 30.139 au cours de l’année scolaire 2016-2017, soit 21.000 de plus que lors de la dernière enquête concernant l’année scolaire 2014-2015. »

Faute de faire causer les chiffres, ces derniers sont assez parlants quant au morcellement grandissant de la société française. En somme, c’est à la fois abandon et négation du modèle républicain. Et c’est peut-être de là que vient le problème. L’assimilation républicaine n’est plus. Naguère, les enfants issus de l’étranger devaient, pour devenir français, prendre des prénoms issus du calendrier grégorien. C’est toujours une souffrance de se couper de ses racines, mais c’est l’immanquable prix à payer pour le devenir. Aujourd’hui, c’est comme chez MacDo' : « Venez comme vous êtes. » La France est désormais tenue comme un « open space », une sorte de supermarché qui serait ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Et puis, il y a l’autre non-dit, mais qui n’en finit pas de hanter les cervelles : de plus en plus de Français, de fraîche ou plus ancienne date, n’ont que faire des valeurs républicaines. S’agréger à l’Histoire de France, à son histoire et à sa langue, devenir français par Louis XIV, Napoléon et Georges Brassens ? C’est plausible. S’y faire sa place au nom de ses paysages, de ses landes, ses montagnes, ses forêts et ses bocages ? C’est envisageable. Mais au nom de la République et de ses valeurs ? Voilà qui l’est de moins en moins.

On peut vibrer pour Jean Jaurès et Robespierre. Le général de Gaulle et Georges Clemenceau. Victor Hugo et Jules Ferry. Mais pour un Bilal Hassani, chargé de représenter nos valeurs républicaines à l’Eurovision, c’est déjà plus compliqué. Pareillement, si la République, c’est Gay Pride et mariage homosexuel, enfants sans pères et repentance à tous les étages, qui aurait véritablement envie de devenir et de se proclamer républicain ?

Voilà qui ne fait guère envie aux Français de souche et encore moins à ceux de branche. Bref, le problème, ce n’est pas « eux », mais surtout « nous ». L’islamisation colonise nos rues tandis que l’américanisation fait de même de nos esprits : si Grand Remplacement il y a, il est à considérer sous tous ces aspects.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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