Jordan Bardella : « Nicolas Dupont-Aignan porte la responsabilité d’une division »
Il semblerait que l'ambiance se refroidisse entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, notamment avec le soutien de quelques élus du Rassemblement national à la candidature du président de Debout la France aux élections européennes. Réaction de Jordan Bardella au micro de Boulevard Voltaire.
Il semblerait que l’ambiance se refroidisse un peu entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Ce dernier a reçu le soutien de quelques personnes du Rassemblement national.
D’après le maire de Fréjus, David Rachline, il s’agirait de tocards et Nicolas Dupont-Aignan ‘’ferait les poubelles’’ du Rassemblement national.
L’ambiance est-elle si mauvaise que cela ?
On peut effectivement s’interroger sur l’attitude de Nicolas Dupont-Aignan. Pendant plusieurs mois, à la suite de son ralliement lors de l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan a multiplié les annonces de ralliement en nous expliquant qu’il fallait faire une grande liste d’union dans le cadre de la campagne des Européennes, une grande liste d'alliance de tous les nationaux. Or, nous avons été relativement surpris de le voir partir seul.
Depuis quelques jours Nicolas Dupont-Aignan a une attitude relativement incisive et hostile à l’égard du Rassemblement national, téléphonant à nos élus, pour essayer peut-être de débaucher un certain nombre de personnalités. 5 ou 10 personnalités inconnues des Français qui ont des mandats locaux ou régionaux sont parties à la mare.
On a un peu l’impression qu’il s’agit d’aller débaucher un certain nombre de personnes et d’aller ‘’faire les poubelles’’. L’expression de David Rachline n’est pas mauvaise.
La polémique a commencé en août avec la lettre ouverte de Marine Le Pen, mais elle est surtout venue de cette phrase « off » de Nicolas Dupont-Aignan déclarant « le plus dingue n’était pas celui que l’on croit au débat du second tour ».
Le Rassemblement national a considéré que c’était Marine Le Pen qui été visé, mais on pourrait considérer qu’il visait surtout Emmanuel Macron.
Je pense que son attitude est assez particulière. Les Français jugeront. Il porte en l’occurrence la responsabilité d’une division. Nous lui avions proposé de faire cette liste d’alliance. Depuis l’élection présidentielle, il dit qu’il faut la liste d’union et maintenant, il part tout seul en multipliant les petites provocations à notre égard, à l’égard de Marine Le Pen et à celui du Rassemblement national en nous expliquant que sur sa liste, il n’y aurait personne de mis en examen pour de vrai. On s’interroge donc sur sa démarche.
Dans tous les cas, nous, nous constituerons une grande liste de rassemblement d’union avec les personnalités issues de la société civile et d’autres mouvements politiques que le Rassemblement national. Nous gagnerons, je crois, les élections européennes.
Les sondages nous mettent aujourd’hui au coude-à-coude avec la République En Marche. C’est un peu dommage que Nicolas Dupont-Aignan n'ait pas voulu monter dans le wagon, préférant être numéro 1 dans une petite structure plutôt que numéro 2 au sein d’une grande.
La proposition de Marine Le Pen dans sa lettre ouverte consistait à dire « nous serons tous les deux derniers de liste ». Il ne s’agissait même pas d’être numéro 2, mais d’être dernier.
Est-ce cela que Nicolas Dupont-Aignan n’a pas accepté ?
En l’occurrence, je parlais de son mouvement Debout La France. Marine Le Pen lui avait fait une proposition qui était la plus raisonnable, lui disant de faire liste commune pour battre Macron et arriver en tête le soir des élections européennes.
Ni Marine Le Pen, ni Nicolas Dupont-Aignan n’auraient été candidats éligibles. Ils auraient été tous les deux en dernière position de manière à apporter leur soutien à la liste. Il faut se rendre compte que nous ne sommes pas au même niveau électoral que Nicolas Dupont-Aignan qui représente 5 % des voix aux élections présidentielles, alors que nous en représentons 34 %. En choisissant l’aventure solitaire, il va décevoir beaucoup de ses militants et de ses cadres qui lui ont fait confiance depuis le début. Ils sont restés à ses côtés après l’élection présidentielle, en pensant qu’il voulait rassembler plus largement. C’est un peu peu dommage. Chacun fait sa route. Les électeurs et les Français jugeront dans les urnes au mois de mai.
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