Le collectif Toutes apôtres ! veut faire évoluer la doctrine de l'Église en proposant, notamment, que les femmes puissent accéder aux fonctions de diacre, évêque, nonce, curé ou prédicateur laïc.

Réaction de Jean-Pierre Maugendre au micro de Boulevard Voltaire.

 

 

Sept femmes postulent pour des postes réservés aux hommes dans l’Église catholique. Pourquoi devrait-on les empêcher ?

Ce n’est pas nous qui devons les empêcher, c’est le Christ qui les empêche. Quand il a fondé l’Église, il n’a appelé au sacerdoce et à l’épiscopat que des hommes. C’est un fait. L’Église a laquelle nous sommes attachés n’est pas l’Église de Paul, de Pierre, de Pie, François, etc, mais l’Église du Christ.
Quand on regarde le communiqué qu’ont fait ces braves dames, le manifeste du 22 juillet dit : « Aller au-devant des interdits posés par l’Église des hommes pour affirmer leur attachement à l’Église du Christ ». L’Église des hommes et l’Église du Christ ne sont en réalité qu’un seul objet. Bossuet nous dit : « l’Église, c’est Jésus Christ répandu et communiqué » et Sainte Jeanne d’Arc : « L’Église et le Christ, c’est tout un ».
On ne peut pas opposer l’Église des hommes à l’Église du Christ. Il n’y a qu’une seule Église fondée sur le Christ avec la foi qu’Il nous a transmise et les règles qu’Il nous a données. Ce n’est pas a nous d’en décider.

Saint Paul n’a-t-il pas affirmé qu’il n’y avait plus ni homme ni femme, mais que nous étions tous un en Jésus Christ ?

Nous sommes tous un en Jésus Christ, en fonction de la communion des saints et aussi parce que nous sommes tous sauvés par Jésus Christ. Que nous soyons hommes, femmes, il n’y a plus ni maître ni esclaves, etc. Mais je ne pense pas que Saint Paul, dans cette déclaration, nie qu’il y ait des hommes et des femmes. Il dit simplement que ce n’est pas important, nous sommes tous sauvés par les mérites de Jésus Christ. Ça n’est pas la négation de réalité, mais le fait que ces réalités sont transcendées par notre commune affiliation à l’Église du Christ.

La question centrale est celle de l’accès à la prêtrise. L’Église a évolué au fil des siècles. Des prêtres sont même mariés dans l’Église Maronite par exemple. Pourquoi devrait-elle rester figée dans ce domaine ?

Il y a effectivement des prêtres mariés d’abord dans les Églises orientales et orthodoxes et dans les cas particuliers des Maronites et d’Anglicans convertis.
Premier élément de réflexion. Quand on va à l’écoute des gens sur le terrain qui sont desservis par des prêtres mariés, le bilan n’est pas obligatoirement très positif. De manière logique, ces prêtres s’attachent à leur famille et à l’éducation de leurs enfants. Ils n’ont pas la disponibilité nécessaire.
Par ailleurs, plus fondamentalement, théologiquement, le prêtre est un autre Christ. Le Christ est célibataire. Il est tout donné à Dieu.
Les dispenses dont nous avons parlé ont en effet été données au cours du temps. Mais je rappelle que dans l’Église Maronite, vous ne pouvez pas devenir évêque, qui est la plénitude du sacerdoce, si vous êtes mariés. C’est donc certes un sacerdoce, mais un sacerdoce un peu réduit.
Par ailleurs, les Églises protestantes dans lesquelles des femmes ont pu accéder à la fonction de pasteur et même à celle d’évêque n’ont pas pour autant résolu la crise des vocations. Et cela n’a pas permis le développement de ces communautés.
C’est donc une fausse solution. Et ça n’est pas non plus de cette manière que le Christ a voulu que son Église fonctionne.

Comment dans ce cas résoudre la crise des vocations que l’Église rencontre ?

Pour la crise des vocations, il faut d’abord demander au Bon Dieu des vocations.
Les vocations ont d’abord besoin de familles chrétiennes qui élèvent leurs enfants dans la fidélité à la loi du Christ. Il faut aussi des prêtres qui manifestent qu’ils sont tout donnés à Dieu et que le salut des âmes et la gloire de Dieu méritent que l’on y consacre totalement sa vie.
Pour répondre à la crise des vocations, il faut retrouver le sens du surnaturel, retrouver le sens de la prière, retrouver le sens de l’importance du salut des âmes. Il ne s’agit pas de perdre son temps en agitation sur sauver la planète, en réunions de ceci, en colloques de cela…
Retrouver le sens du salut des âmes et le sens de la prière, alors le Bon Dieu nous donnera des vocations.

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22 juillet 2020 à 18:30

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