Italie et crise des migrants : l’impuissance et l’arrogance de Bruxelles
La crise des migrants fait apparaître sous une lumière crue les tares congénitales de l'usine à gaz bruxelloise (UAGB). Dégénérée et impotente, la Commission expose son incapacité à coordonner les décisions et les actions sur des sujets majeurs pour sa survie. Telles les crises des migrants, l'Ukraine, la Syrie, la monnaie, la finance, Trump et l'Italie...
Les chroniqueurs de la "pensée" unique nous prophétisaient l’impossibilité, pour les Italiens, de former un gouvernement de coalition. Ces paresseux n'avaient pas lu les professions de foi des deux partis vainqueurs ni leur programme de gouvernement. Ce sont les mêmes qui, toujours sans réfléchir ni rien lire, avaient prédit l'échec de Trump sur le plan économique. Plus récemment, au lieu de tirer les leçons de leur sottise, ils ont encore cru voir des failles, gages de l'explosion de la majorité italienne. Or, face à l'incurie de l'UAGB, ce n'est plus M. Salvini qui s'est montré volontaire mais son compère Di Maio, vice-président du Conseil, président du M5S. Il n'y a guère, il avait averti que, entre la politique sociale de son programme et le tabou des 3 % de déficit budgétaire, il ne resterait pas soumis au tabou. Iconoclastie absolue... Au demeurant, la situation économique et sociale grecque, que les Italiens ont sous les yeux, est un triste exemple que la tragique bêtise économique en action lui fournit, grandeur nature.
On avait aussi prétendu que la question migratoire allait scinder les deux partis de gouvernement. Or, voici que c'est, à présent, M. Di Maio qui, prenant le relais de M. Salvini, vient de sommer (jusqu'à ce vendredi) l'Union européenne de trouver une solution à la répartition vers d'autres États membres des 170 migrants actuellement bloqués dans le port de Catane, sur un navire garde-côte. Il a même menacé de refuser de payer la contribution annuelle de "20 milliards d'euros" de l'Italie au budget de l'Union européenne... La Commission est tombée, très ballottement, dans le piège et, au lieu de répondre techniquement, a cru bon de se colleter avec un ministre élu et décisionnaire d'un grand pays souverain. Un obscur porte-parole de la Commission (même pas son président), fonctionnaire non élu, Alexander Winterstein, a estimé vendredi que, "en Europe, les menaces ne servent à rien et ne mènent nulle part". Suit la tarte à la crème des impuissants, un élément de langage stéréotypé, le "travail" : "La Commission a travaillé et continue de travailler intensivement pour résoudre la situation."
Visiblement, on n'a pas compris, à l'UAGB, qu'après le Brexit, le risque était désormais que d'autres pays prennent la porte. Prétendre donner des leçons aux peuples, outre la sotte vanité et la maladresse insigne, est, au minimum, une lamentable erreur diplomatique.
La date limite du vendredi étant dépassée et l'UAGB étant restée inerte, Di Maio a réitéré sa volonté de frapper au porte-feuille : "L'Union européenne a décidé de tourner le dos à l'Italie encore une fois" (sa page Facebook). "L'Italie prendra de manière unilatérale une mesure compensatrice... et réduira les fonds que nous donnons à l'Union européenne.". Alexander Winterstein, dans son rôle surréaliste d'instituteur, a répondu : "Jamais un État membre n'a refusé de payer sa contribution, obligation inscrite dans les traités de l'UE." Mais Matteo Salvini a apporté son soutien à M. Di Maio. "L'avenir dira bientôt si c'était là la catalyse finale qui poussera à bout le peuple italien, à 55 % derrière ses leaders."
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