Immigration : avec Gérald Darmanin, on allait voir ce qu’on allait voir ! Eh bien, on voit…

Darmanin

Dans l’attelage improbable de la carpe et du lapin, dans le Janus ministériel de l’Intérieur et de la Justice, Gérald Darmanin devait incarner la fermeté. Avec lui, en matière d’immigration, attention, roulement de tambour, il fallait le retenir ou il allait faire un malheur. On allait voir ce qu’on allait voir. Eh bien, on voit : les chiffres de l’immigration 2021 sont tombés, et ils sont très mauvais.

Les premières demandes d’asile (104.000) ont augmenté de 30 %, comparé à 2020. La faute à la crise afghane, nous explique-t-on, comme s'il n'y avait plus rien à rajouter. Mais que ces demandeurs d’asile redoutent le nouveau pouvoir ne fait pas pour autant d’eux de doux agneaux, des citoyens du monde éclairés ayant lu les œuvres complètes de Marlène Schiappa et aspirant à une société plus inclusive. Des groupes islamistes rivaux des talibans craignaient aussi leur accession au pouvoir.

Les titres de séjour accordés pour la première fois sont au nombre de 270.000 (hausse de près de 22 %). Peu ou prou la ville de Bordeaux. La faute au Brexit, nous assure-t-on. La perfide Albion a bon dos.

Les naturalisations sont en hausse de 50 % en un an (94.000). La faute à un rattrapage (on n’a pas pu instruire les dossiers pendant le Covid, explique l’Intérieur, on ne doit pas y connaître le télétravail) et à la volonté de naturaliser rapidement les étrangers qui avaient été en première ligne pendant ce même Covid. Qui pourrait être assez méchant, avoir l’âme assez noire pour moufter ?

Et seulement 17.000 expulsions, soit la moitié de 2019, année déjà désastreuse. La faute aux pays du Maghreb, qui délivrent très peu de laissez-passer consulaires, et en particulier l’Algérie qui n’en délivre aucun, ou presque, et que l’on n’a pas su convaincre. De ce fait, beaucoup d'expulsés inexpulsables se déclarent Algériens…

Bref, il y a une explication à tout. Et peut-être encore une que l’on pourrait rajouter, d’ordre gestionnaire et organisationnel, si l’on voulait être mauvaise langue : si Gérald Darmanin perdait moins de temps à traquer les néo-nazis qui tapent dans les mains, il en aurait un peu plus pour se pencher sur ces divers dossiers.

Emblème tragique de cette gestion ubuesque de l’immigration, la tentative, sous les fenêtres d'Anne Hidalgo, d’immolation par le feu d’une femme modeste, ayant hérité avec sa fratrie d’un petit studio à Paris qu’elle ne peut ni occuper ni vendre parce qu’il est squatté depuis des années. On apprend que le père de famille impossible à déloger vient d’être… naturalisé.

Bien sûr, tout n’est pas à mettre sur le dos de Gérald Darmanin. Sa principale responsabilité est sans doute d’avoir accepté d’être ministre de l’Intérieur d’un Président n’ayant aucune envie, sauf quelques jours avant les élections, de faire montre d’une réelle volonté dans ce domaine. Ne se dit-il pas que Gérald Darmanin, après l’interview du cardinal Sarah, sur Europe 1, par Sonia Mabrouk - au cours de laquelle il a été question, sans langue de buis, d’immigration -, a manifesté son intérêt pour le prélat, louant son esprit brillant et ses paroles courageuses ? La politique migratoire n’est plus affaire de réforme mais de rupture. Seul un changement de paradigme au sommet de l’État peut faire changer de cap, la seule volonté d’un seul ministre n’y peut suffire. À méditer par Patrick Stefanini, auteur de Immigration. Ces réalités qu’on nous cache et directeur de campagne de Valérie Pécresse qui, ce vendredi matin, sur CNews, interrogé par Laurence Ferrari, fustigeait « l’échec complet de la politique migratoire ».

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

52 commentaires

    • il n’y a que cela dans ce gouvernement et en plus ils se foutent de notre gueule, votons des le 1° tour pour éliminer le système

  1. On ne pouvait pas attendre autre chose de lui, il a été mis là pour çà, avec Macron, et dans la ligne de l’idéologie européenne, laisser faire en matière d’immigration, à défaut de pouvoir le dire aux peuples qui n’en veulent pas. Et petit à petit le nombre fait son travail, on va dire aux mécontents, trop tard, ils sont trop nombreux, vous voulez déclencher la guerre civile ?

  2. Gérald Darmanin est la vitrine d’une longue lignée d’élus qui promettent et ne tiennent rien. Dés qu’ils sont au pouvoir il leur faut tenir compte d’une telle quantité de paramètres que même s’ils sont sincères ils sont incapable de les suivre.
    Il faut voter pour un homme, son caractère ses antécédents sa culture sa formation et sa fidélité à un parti et pas pour ses annonces électorales.

  3. Illustration d’un amateur-incapable pour un poste d’une importance capitale.
    Espérons que la macronie vive ses dernières semaines…

  4. Et pendant ce temps, lorsqu’Eric Zemmour est sur un plateau télé, on lui reproche un doigt d’honneur, un fusil pointé, Petain etc. En clair, il est exécrable, vraiment mauvais et sent le souffre. Il fait une fixation sur un grand remplacement qui n’existe pas et un grand déclin alors que la France ne s’est jamais aussi bien portée.
    Et sinon, tout va très bien Madame la marquise….

  5. Darmanin suit les consignes de son maître, il est payé pour cela. Que les français soient excédés par la politique migratoire de macron ce gouvernement s’en moque. macron aime certaines catégories d’individus comme ceux invités à la fête de la musique à l’Elysée ou ceux des photos de famille faites lors de son voyage aux Antilles, c’est un traître aux français et un traître à la France, il défend ceux qu’il « aime ».

  6. Va t-il enfin perdre de sa superbe qu’il affiche sans scrupule à chacun de ses déplacements inutiles et infructueux – ces chiffres vont lui rappeler qu’il ne sert à rien de courir partout pour calmer les choses mais qu’agir est ce qu’attendent les français dégoutés de ce personnel politique qui fait pleurer la France plutôt que de la protéger.

  7. La vérité c’est que l’europe veut plus d’immigration et que Macron se couche devant l’europe Allemande.

    • Ça remonte plus loin.
      Richard Coudenhove-Kalergi, penseur du projet Paneuropa (1923), a publié en 1925 un livre intitulé « Praktischer Idealismus ». Il y imagine un avenir où les futurs Européens ne seraient plus majoritairement originaires du Vieux Continent, mais de mélanges raciaux provoqués par le croisement avec des populations issues d’Afrique et d’Asie, dans le but de créer un troupeau multi-ethnique sans qualités spécifiques et facile à dominer par une nouvelle élite.

  8. L’identité nationale est un droit de l’Homme. Pour tout homme et pour toute nation. Qui ne la respecte pas attente aux droits de l’Homme

  9. Echec pas si sur , je pense que c’est bien voulu et bien orchestré par ceux là qui souhaitent un grand remplacement . Et pour y mettre fin il faut que nous , français , fassions le nécessaire pour un grand remplacement de ces élus aux prochaines élections .Dernière chance par les urnes : eux ou nous .Après il sera trop tard.

  10. Résultats catastrophiques que notre Manu va transformer en grande réussite !
    Ce pauvre garçon, à la vision d’un petit fonctionnaire, préfère gouverner par le chaos.

  11. A-t-il seulement réussi quelque chose d’utile depuis qu’il a les manettes ?
    Donc télé travail obligatoire sauf pour les ronds de cuirs de l’administration omnipotente ! Mais ils ont trouvé le temps de regulariser à tout va…

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