Il est né un 22 avril : Lénine, tragique inventeur du totalitarisme

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Le 22 avril 1870, dans le petit village agricole de Simbirsk situé près de la Volga, naît dans une famille de petits notables un garçon prénommé Vladimir Ilitch Oulianov. Tous ignorent alors que ce bébé, alors innocent et fragile, sera à l’origine de l’une des pires idéologies ayant entraîné la mort de millions de personnes. Comment, de l’enfance, a pu émerger celui qui fut appelé par l’historien Stéphane Courtois « l’inventeur du totalitarisme » ?

Fils d’un inspecteur des écoles, le petit Vladimir grandit dans un milieu moderniste tourné vers la culture occidentale, pour qui l’éducation et le savoir sont des moyens de s'émanciper du monde rustre et agricole, dans le but de faire naître une Russie nouvelle. Naturellement, notre futur révolutionnaire se tournera vers le monde des études, et particulièrement vers la rhétorique.

Dans le même temps, la Russie devait affronter les nombreux courants anarchistes qui parcouraient l’Europe et dont certains furent responsables de l’attentat qui coûta, en 1881, la vie du tsar Alexandre II. On décida alors de pourchasser et de condamner toute personne jugée révolutionnaire. Pour le plus grand malheur de la famille Oulianov, le fils aîné, Alexandre, livré à lui-même dans le milieu universitaire, se rapprocha des milieux d’extrême gauche, comme aujourd'hui une bonne partie des étudiants de France.

Pour avoir participé à la tentative d’assassinat contre le tsar Alexandre III, le jeune homme fut arrêté et condamné à mort par pendaison en 1887. Malgré les tentatives de plaidoiries de sa mère, le fils reconnut son acte, accompli au nom de son idéal révolutionnaire pour lequel il était prêt à mourir. Mais les fautes du fils retombèrent sur sa famille, considérée elle aussi comme régicide.

Désormais exilé, devenu chef de famille à la suite du décès de son père en 1886, Vladimir s’installa dans la maison de son défunt frère, reçue en héritage. Il découvrit, dans cet antre révolutionnaire, de nombreux livres qui nourrirent sa rancune contre un système qu’il jugea responsable de ses malheurs. L’un de ses préférés fut le Que faire ? du révolutionnaire russe Nikolaï Tchernychevski, ouvrage qui influença toute la génération insurrectionnelle de la fin du XIXe siècle. Devenu adulte, Vladimir Oulianov se lança dans des études de droit, à Saint-Pétersbourg, en 1893, et devint avocat. Comme son frère, il s'engagea, lui aussi, dans le mouvement révolutionnaire.

Vladimir Ilitch Oulianov devint Lénine. Accédant rapidement au statut de chef révolutionnaire grâce à son éloquence, il se rapprocha de l’idéologie marxiste, logique et claire, mais resta fasciné par l’aspect violent, dictatorial et déterminé du terrorisme. N’ayant plus rien à perdre, il fit de la cause révolutionnaire sa vocation et le but de toute sa vie. Son objectif : faire disparaître cette société pour que la nouvelle Russie dont il rêvait puisse apparaître. Au fil des années, il réussit à supprimer, parfois physiquement, tous les opposants à son projet d’unir les partis socialistes et prolétaires afin de lutter contre l’impérialisme tsariste. Pour cela, Lénine n'hésita pas à fomenter de nombreuses émeutes, rébellions et manifestations dans l’espoir d’un renversement du pouvoir au nom d’un prolétariat naissant dont il n’est même pas issu. Pourchassé par le pouvoir russe, il se réfugia en Suisse. Il lui fallut attendre 1917 et la disparition de l’Europe des empires pour qu’enfin, lui, Lénine, puisse imposer son système totalitaire à la Russie et, au-delà, au monde entier.

Cet héritage, disparu avec la chute de l’Empire soviétique, demeure cependant encore une réalité dans de nombreux pays du monde et un rêve dans l’esprit de certains hommes politiques de notre pays, qui chantent encore « l'Internationale », comme Jean-Luc Mélenchon jusqu’en 2016. Ce chant écrit en 1871, symbole de la gauche communiste, devint en 1922 l’hymne national du rêve sanglant de Lénine : l’URSS.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Pas très courageux, notre révolutionnaire. Il a souvent pris la fuite, attendant que le peuple fasse le travail pour lui.
    Pauvre peuple une fois de plus abusé par des discours de théoriciens qui disent l’aimer pour mieux le mépriser et l’avilir (l’homme nouveau théorisé n’existe pas) quand ils ont le pouvoir sans partage.

  2. Le père Oulianov avait été anobli…rejoignant ainsi la classe de la famille Bakounine, émettrice d’un autre rejeton célèbre…

  3. La Suisse pays des Banques par excellence, de la Finance, de Davos ! ayant hébergé un leader Révolutionnaire menant au Communisme avec les goulags, c’est incroyable ou dans un but Politique extra territorial, afin de relever ou d’abaisser l’Europe occidentale ? ça serait à analyser ! parce que depuis bien longtemps, ce qui arrive dans le bon comme le mauvais sens à l’Europe, les ficelles en sont tirées depuis l’autre côté de l’Atlantique du Nord, et la Suisse donc….
    Sans oublier Trotski qui avait été hébergé en U S A !
    C’est pourquoi la France, pays de Paix, doit retrouver une certaine Souveraineté…..

  4. Bel exemple de « mémoricide » républicain. Stéphane Courtois doit lire François Furet (Le passé d’une illusion) ou Reynald Sécher (Le génocide franco-français) et il comprendra que la révolution dite française est la matrice de toutes les autres. D’ailleurs Lénine le proclamait lui-même : »Il nous faut beaucoup de Vendée ! »
    D’autre part, si le totalitarisme est de toutes les époques, c’est Simone Weil qui a diffusé le terme dans les années 20, constatant l’asservissement de toute la société au seul parti bolchevique, précurseur du même asservissement au NSDAP dix ans plus tard. La tyrannie est un mode de commandement alors que le totalitarisme est une discipline de tout et de tous à une idéologie unique.
    Toute ressemblance avec la convergence imposée vers le Great Reset de Davos ne serait donc que pure coïncidence.

  5. Tous les rousseauistes du monde ont été des totalitaires: vouloir le règne de la Vertu, rééduquer, sont les mots qui n’ont conduits à rien d’autre qu’à l’horreur. Face à Rousseau, Machiavel, ce grand défenseur de la liberté; prendre les hommes comme ils sont, sans vouloir les transformer.

  6. Ah mais c’est un totalitarisme de Gauche! Laure Adler nous a expliqué cette semaine que ça n’était pas pareil que « l’estrême-drouate ». C’est « complètement changer le sujet! »

  7. le totalitarisme est dans l’air du temps, une opinion contraire, posée, argumentée, courtoise, vous attire au mieux un diagnostic sur votre santé mentale et la plupart du temps des injures et menaces physiques. Je lisais ces jours ci une remarque humoristique sur l’évolution de notre culture  » il y a 30 ans, le délinquant était celui qui rapportait son livre en retard à la bibliothèque »… aujourd’hui rouer de coups, faire des attouchements, est une « incivilité ».

  8. Avant Lénine, nos révolutionnaires créèrent en 1793, avec la loi des suspects, un régime politique qui suspendit toutes les libertés sans exception. Les régimes communistes n’osèrent pas imiter cette loi. Jacques Julliard a écrit à ce sujet : ‘’C’est dit : la démocratie de Robespierre sera une démocratie du soupçon. Car dans le moment même où l’Incorruptible est en train de gagner dans les esprits et dans les cœurs – qui peut se vanter de résister toujours aux manifestations de sa sincérité, fussent-elles exhibitionnistes – il faut se rappeler qu’il est le véritable auteur, par Couthon interposé, de cette loi du 22 prairial, dite loi des suspects, que ses partisans veulent bien consentir à juger terrible et qu’un esprit objectif se voit contraint de qualifier d’abominable. Véritable loi « d’extermination » (Mathiez) dont aucun régime totalitaire du XXe siècle, à l’exception peut-être de celui de Pol Pot au Cambodge, n’osa jamais s’approcher, au moins en termes juridiques : la défense est supprimée de même que l’interrogatoire des accusés ; les jurés, à défaut de preuves concrètes, peuvent se contenter de preuves morales……. « Le délai pour punir les ennemis de la patrie ne doit être que le temps de les reconnaître, il s’agit moins de les punir que de les anéantir », commence Couthon. C’est là la source de la politique d’extrême-gauche, conçue comme éthique d’extermination’’ (« Les gauches françaises » ; page 199). Cette politique d’extermination sera imitée par les régimes communistes mais aussi par le régime nazi qui l’éleva au rang d’activité industrielle et, dans une bien moindre mesure par le régime fasciste et les régimes autoritaires conservateurs, ce qui ne les blanchit pas pour autant. De politiques d’extermination furent menées au nom d’idées de gauche mais aussi au nom d’idées de droite., le summum de l’horreur ayant été atteint par le régime nazi. Tous ces régimes criminels ont en commun d’avoir absolutisé une idée, de l’avoir poussée jusqu’à ses ultimes conséquences, ce qu’il faut éviter à tout prix parce que n’importe quelle idée, quand elle est développée jusqu’à ses ultimes conséquences devient dangereuse. Il faut manipuler les idées de manière mesurée et se garder des idéologues qui invitent, au contraire, à développer des idées jusqu’au bout de leurs logiques propres.

    • La dictature marxiste a fait plus de morts que les nazis . Tous inspirés par la révolution française, ils finissent par se dévorer ! Melenchon, admiratif de Robespierre, père de la Terreur, et du génocide vendéen, devrait se rappeler comment ce dernier a terminé !

  9. Le socialisme prône la solidarité pour les citoyens : très bien. Cette solidarité s’impose pour que, dans les faits, on « prenne aux riches pour donner aux pauvres », ce qui ne peut se faire que par la contrainte. Ainsi, l’excès de socialisme aboutit logiquement au totalitarisme, à la dictature, tels qu’on les a vus au début du siècle dernier : fascisme et communisme, idéologie de gauche poussée à l’extrême (extrême gauche).
    La droite prône la liberté, liberté d’entreprendre, de créer, etc. : très bien. Cette liberté permet que les plus démunis soient laissés de coté et/ou exploités, au profit de l’élite puissante donc dirigeante. Ainsi, l’excès de droite aboutit à la monarchie absolue (pouvoir confisqué par une élite) ou au capitalisme sauvage du 19° siècle (extrême droite).
    En France aujourd’hui, les privilégiés sont une élite fortunée et mondialiste (ce qui a permis leurs fortunes). C’est donc un régime de droite, et même de droite dure qui nous gouverne (la « macronie ») et qui assume son élitisme. Bizarrement, c’est le seul parti vraiment de droite qui a pris le pouvoir…

  10. Et oui ,nous en avons malheureusement encore une belle brochette à L.F.I . Et c’est ces énergumènes qui ont outrecuidance de vouloir donner des leçons à ceux qui n’adhèrent pas à leurs « thèses » !

  11. « Inventeur du totalitarisme ?» : que dire alors de
    Robespierre dont Lénine fut l’un de ses adorateurs et exemples pour mener à bien ses exactions notamment les noyades de masse à l’instar des noyades des vendéens.

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