Dans l’évocation des solutions à apporter pour tenter d’enrayer le désastre de l’Éducation nationale, on voit régulièrement ressurgir la question de l’uniforme à l’école. Certains parlent du « retour » de l’uniforme. À ma connaissance, il n’a jamais été imposé, sauf dans de rares écoles privées ou dans les lycées militaires. Je fais partie des grands anciens qui ont porté une blouse grise en primaire, surtout parce que l’écriture à la plume trempée dans l’encre était source de salissures inévitables chez les petits. On ne peut pas parler d’uniforme.

Le RN reprend l’affaire à son compte. M. Blanquer et, avant lui, M. Debré ont eu la même idée.

Il y a quelques petites choses qui échappent à toutes ces personnes. D’abord, les jeunes ont déjà un uniforme auquel ils renonceront avec difficulté : le jean et les baskets. Celui-là, en outre, est gratuit pour le contribuable ; c’est assez rare pour être noté. Ce ne serait pas le cas si on imposait un uniforme. Et, surtout, qui en ferait respecter un port correct ? Les instituteurs et les professeurs ? Dont même les meilleurs d’entre eux ont déjà bien du mal à faire respecter une discipline de base dans leur classe ? Dans les « beaux quartiers », là où il y en a le moins besoin, bien sûr, ça peut marcher. Cela suffirait à faire quelques belles émissions de télé. Mais vous voyez ça dans les « banlieues » ? On rêve, une fois de plus. C’est à mettre au rayon des illusions avec la police de proximité.

Ce qui compte, ce n’est pas ce que les élèves ont sur le dos, c’est ce qu’ils ont dans la tête. Et pour améliorer ça, il faut quinze ans, au minimum. Les couturiers ne compenseront pas les carences de l’État, de l’Éducation nationale et des familles. La première des choses à faire est de restaurer l’autorité des maîtres. Mais ça ne se fera pas avec la classe politique que l’on a aux affaires. Pauvre Jules Ferry !

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1 novembre 2022

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37 commentaires

  1. Plus d’hypocrisie, de signes religieux ou à caractères religieux visibles. A l’école laïque le maître nous disait de mettre la croix sous les vêtements.

  2. 9a n’est peut-être pas la solution idéale mais elle aurait au moins le mérite de supprimer les inégalités vestimentaires, sources de nombreux conflits mais encore d’écarter définitivement les tenues à caractère religieux.

  3. L’uniforme pourrait être adapté , sans parler de cravates , jupes plissées et socquettes, il aurait le mérite d’effacer les inégalités sociales, l’escalade du port des tenues de plus en plus négligées, mais surtout et je le crois très sincèrement, permettre d’étudier plus sereinement, et ne pas oublier que dans la vie active , la présentation correcte est la première chose que l’on demande, alors pourquoi pas commencer à l’école, c’est déjà un respect envers les autres et soi-même !
    Sans oublier la même obligation (évidemment sans uniforme),pour les enseignants.
    Pourquoi dans ces écoles de millionnaires, en Suisses, par exemple, l’uniforme fait partie intégrante de l’éducation?
    Les uniformes sont de rigueur dans la plupart des pays , pauvres ou riches, alors pourquoi pas la France ?

  4. Certo l’habit ne fait pas le moine, mais tous les moines sont habillés pareil!
    Et c’est déjà un bon début.
    Pour le reste, vous n’ignorez pas qu’il existe une certaine discipline qui accompagne l’uniforme militaire…
    Or depuis trop longtemps, les parents censés être responsables ne sont jamais sanctionnés pour les débordements de leurs progénitures, suppression des allocations, expulsion des logements sociaux, etc…
    Un changement radical de politique s’impose.
    Nous nous rejoignons sur ce constat.

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