Hommage à Samuel Paty, tenues islamiques : comment Pap Ndiaye se défausse sur les chefs d’établissement

pap ndiaye

Est-il vraiment l'homme de la situation ? En cette rentrée marquée par les surenchères islamistes à l'école, la question taraude les enseignants, mais aussi l'opinion publique et les chefs d'établissement. Et l'hommage qui doit être rendu à Samuel Paty, du 14 au 17 octobre, dans les établissements rend la question et les inquiétudes plus criantes. Certes, le ministre de l'Éducation nationale a lui-même rendu hommage, samedi, à notre collègue décapité à Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre 2020. À la Sorbonne, il s'est montré « ému », selon le mot de l'AFP repris par toute la presse, comme si l'émotion, toute sincère qu'elle fût, suffisait. Certes, il a payé de sa personne en allant lui-même débattre, vendredi, avec des lycéens, mais L'Opinion, qui a assisté à l'exercice, n'a pu que constater « un dialogue de sourds ». Car la réalité est là, brutale : une grande partie des lycéens musulmans (65 %, selon un sondage de l'IFOP publié par Marianne l'an dernier) mettent la loi de l'islam au-dessus de celle de la République. Et le dialogue de sourds policé avec le ministre se mue tous les jours en confrontation dans les classes et à l'entrée de certains établissements quand l'islam souhaite y imposer ses tenues vestimentaires.

Cette semaine, la confrontation a carrément viré à l'émeute à Nanterre, au lycée Joliot-Curie. On nous a d'abord dit, Le Monde en tête, qu'il ne s'agissait surtout pas d'un mouvement en lien avec les revendications vestimentaires de jeunes musulmans. Les paroles des lycéennes interrogées par le journal étaient d'ailleurs révélatrices : « Ça n’est pas du tout notre revendication première », « S’il vous plaît, dites bien que ce n’est pas une offensive islamiste ! » Et Le Monde l'a bien dit. Pourtant, les animateurs du mouvement reconnaissent que les revendications ont bien un caractère religieux : parmi leurs revendications, « la levée de l’interdiction de port de tenues amples, type abayas, assimilés à des vêtements religieux », explique Le Parisien.

Voilà le champ de bataille confié à Pap Ndiaye. Ou plutôt à ses hussards, au premier rang desquels les chefs d'établissement. Des chefs d'établissement qui, de leur propre aveu, se retrouvent sans consigne claire, aussi bien pour l'hommage à Samuel Paty que pour l'attitude à adopter face aux tenues communautaires. L'an dernier, mon chef d'établissement avait tout simplement zappé l'hommage. Cette année, il a choisi un hommage a minima. Ne serait-ce pas au ministre d'en fixer précisément le texte et les modalités ? Il paraît qu'il est dépassé, « quasi inexistant » et piloté depuis l'Élysée, selon Marianne. Justement, l'hommage à Samuel Paty méritait bien un cadrage présidentiel, pour le coup.

Or, ce qui ressort de beaucoup de ces hommages, c'est la tendance à noyer le poisson islamiste, une fois de plus. On va parler laïcité, liberté d'expression, intolérance, sans dire clairement qui et quoi a tué Samuel Paty. Exemple : le premier prix Samuel-Paty, décerné par l’APHG (Association des professeurs d'histoire-géographie), a récompensé une classe du collège Marie-Mauron à Pertuis (Vaucluse) pour avoir « enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts consacrés au massacre des Vaudois du Luberon qui fit quelque 3.000 victimes protestantes au XVIe siècle ». Dépaysement assuré. Islamistes, vous pouvez dormir tranquilles.

Sur les tenues islamiques dans les établissements, Pap Ndiaye se défausse tout autant, laissant les personnels de direction gérer les cas selon leurs convictions, leur courage, les spécificités de l'établissement. À tel point qu'un syndicat représentatif (le SNPDEN-UNSA qui revendique l'adhésion de 50 % des chefs d'établissement) a publié, vendredi, une lettre ouverte demandant au ministre de donner un cadrage clair et précis.

Oui, sur l'entrisme islamiste dans les établissements, Pap Ndiaye se défausse de ses responsabilités.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/10/2022 à 7:38.
Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Macron en nommant son aréopage de ministres , pour la plupart avec des convictions et idées bien marquées que lui serait à l’abri de pas mal de critiques , à l’inverse ses ministres serviraient de bouclier , car pour autant qu’ils sont les annonces faites en public ou dans des sphères occultes sont de nature à remuer les tripes .

  2. Je ne vois pas en quoi l’insistance sur les caricatures de Mahomet pourrait contribuer à assainir l’atmosphère avec les musulmans. Il semble plus important de définir quelques points qui font référence, même s’ils sont difficilement compatibles avec l’Islam intégriste : l’égalité homme-femme garanti par notre constitution et qui peut contredire l’obligation de porter le voile ; la liberté de culte qui peut être illustrée abondamment par les guerres de religion, l’intolérance religieuse, la saint Barthélémy et l’édit de Nantes, les pontons de Rochefort, la séparation de l’Eglise et de l’Etat ; es lois sur le blasphème où l’on pourrait parler du chevalier de la Barre, de Charlie hebdo et de Samuel Paty ; l’abolition de l’esclavage en parlant de la traite négrière, mais en n’oubliant pas que l’esclavage perdure dans de nombreux pays musulmans jusqu’à ce jour.

  3. Rien de neuf, c’est le nouveau comportement Républicain de Macron et de sa bande de malfaisants, les responsables sont toujours les autres.

  4. Courage fuyons! Est-ce leur devise? Il n’y a vraiment pas de quoi être fier de nos politiques….

  5. Nature de la menace ? Ben…voyons… c’est gros comme le nez au milieu de la figure : le crucifix ! Alors vite, déboulonnons les statues infâmes et interdisons ledit crucifix à la vente, fût-il (pas futile…) en chocolat, notamment dans quelque marché (surtout pas de Noël !) qui soit !

  6. Pour devenir chef d’établissement il faut auparavant avoir fait preuve de servilité. Les enseignants mal-pensants n’ont aucune chance d’être recrutés pour assurer une fonction de direction. Ensuite la plupart des principaux et proviseurs pensent avant tout à leur avancement de carrière et leurs promotions. Et pour réussir il ne faut pas de vague dans l’établissement. Il faut promouvoir des activités prétendument éducatives sur des thèmes « progressistes » (racisme, repentance, LGBTisme, réchauffisme, etc). Lire « Stupéfiant voyage à travers l’Education nationale » écrit par un proviseur mal-pensant.

  7. Quand aura t’ il le courage de démissionner ? Rien à faire à ce poste .tous ces ministres me donnent colère et nausées

  8. Le contraire vous aurait étonné ? Nous sommes dans la logique marconienne, « c’est la faute de l’autre » .Pas besoin de discourt mes simples premiers mots suffisent à eux-mêmes !

  9. Il est certains que comme ministre de l’éducation nationale, d’autre postulants étaient plus apte à tenir se poste tant important dans notre société. Bien qu’il soit titulaire d’un doctorat en histoire, qualité primordiale dans ce secteur, cet personne n’est pas la seul à avoir cette qualité. Problème son comportement dans les premiers moments de sa charge où nous nous attendions qu’il prenne mesures d’urgence fortes, nous voyons de plus en plus accumulation de problèmes et qui augmentent jusqu’à bientôt un impossible retour à la normal dans une école républicaine laïque nécessaire pour que nos enfants puissent se cultiver dans une atmosphère apaisée.

  10. Rien de nouveau depuis les affaires de « voiles » à Creil dans les années 1980. Les Chefs d’Établissements ont été invités à rajouter une phrase dans leur règlement intérieur. L’absence de courage d’alors nous a conduit à la situation actuelle. On découvre aujourd’hui les menaces, les insultes, les élèves radicalisés … J’ai été témoin de cela dans les années 1980 et 1990 mais à l’époque le couvercle tenait bon.

  11. Monsieur est « dépassé ». C’est sans doute pour ça qu’il a pris le temps de faire un voyage aux États-Unis en pleine rentrée scolaire ?

  12. Je ne pense pas que ce ministre « soit dépassé » par les événements, mais je pense qu’il est très complaisant face à la montée de l’islamisme dans le pays et même, ce qui est scandaleux, dans les établissements scolaires. Il suffit de plonger dans son passé (adhésion au Cran, participation à des réunions interdites aux blancs, …..) et son dernier discours aux Etats Unis où, en tant que ministre de la France, il a dénigré la France « raciste ». En langage guerrier si cher à notre président, cela s’appelle une trahison et ils devraient réfléchir, tous les 2, au sort des traitres en période de guerre ! Et si ce personnage censé s’occuper de l’instruction de nos enfants était un peu objectif, ne devrait-il pas se demander pourquoi tant d’immigrés, particulièrement maghrébins et subsahariens, font tout pour rejoindre et s’installer en France, ce pays tellement raciste ?

  13. Le ministre « s’est montré « ému », selon le mot de l’AFP repris par toute la presse, comme si l’émotion, toute sincère qu’elle fût … « . Parce que vous vous imaginez, Frédéric Sirgant, qu’il y avait une once de sincérité dans l’émotion affichée par le ministre ???

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