On connaît bien la dérive qui emporte tous les dogmes : plus ils échouent, plus ils persistent dans leurs erreurs. C’est tout à fait le cas de la politique anti-voiture d’Hidalgo dont même Airparif, association pourtant largement subventionnée par la mairie, a dû reconnaître la faillite.

La fermeture de la voie express Georges-Pompidou, sur la rive droite de la Seine, n’a fait que déplacer la pollution vers d’autres axes. Et encore, Airparif et la mairie se sont-ils bien gardés de signaler que les endroits où les polluants sont « rabattus » sont beaucoup plus peuplés que ceux dont ils sont chassés. Le bilan, en termes de santé publique, est donc désastreux. La raison en est simple : la politique de circulation d’Hidalgo, comme celle de Delanoë son prédécesseur, n’est conçue que pour l’affichage politique et la com’. Rien n’est fait, concrètement, pour améliorer le transport souterrain, seule véritable alternative à l’automobile. Que voulez-vous, le métro ne se voit pas et sert aux banlieusards ! Paris s’ensuque donc dans les embouteillages permanents.

Que faire quand on échoue de la sorte ? De la com’, encore de la com’, toujours de la com’ ! Hidalgo a retenu la leçon de Delanoë : il lui faut, avant tout, intoxiquer l’opinion par médias interposés et être dans les meilleurs termes avec les nouveaux seigneurs du moment, industriels et financiers propriétaires de presse écrite ou audiovisuelle. Arnault, Pinault, Niel, Drahi sont chouchoutés par la mairie et leurs journaux ont entamé la contre-offensive pour sauver Notre-Drame-de-Paris.

Comme d’habitude, les chiffres sont d’abord truqués et manipulés. En particulier, le recul de la circulation automobile ou de la pollution à Paris depuis vingt ans est présenté sans relever qu’il y a eu un basculement massif vers le deux-roues motorisé ou que la baisse des émanations polluantes est largement due aux nouveaux carburants et nouvelles motorisations. En réalité, la pollution recule moins à Paris que dans la plupart des villes équivalentes.

Reste la fuite en avant pour épater la galerie et créer de faux débats.

Un nouveau leurre est donc lâché dans les médias : la disparition des véhicules thermiques à l’horizon 2030. Hidalgo prend la précaution de préciser qu’il ne s’agit que d’un objectif non contraignant. On prépare les patients à l’amputation, mais on ne la programme pas fermement, histoire de laisser aux futures victimes le temps de se résigner. Au même moment, on mélange tout et son contraire, mêlant le débat sur le moteur thermique à celui sur la voiture individuelle, comme si l’un et l’autre étaient liés alors que, pourtant, depuis bientôt dix ans Renault, par exemple, fait de la voiture électrique son grand projet industriel.

Pour sortir de cette confusion volontairement entretenue, les citoyen.n.e.s (comme ils disent) ne doivent garder à l’esprit que quelques évidences simples. Le véhicule individuel, d’usage plus souple, moins coûteux, moins syndiqué, plus modulaire que le collectif, est loin d’être une solution du passé. La question du mode de propulsion (thermique, électrique ou pile à combustible) n’est pas corrélée à celle du collectif ou de l’individuel. De plus, il n’est pas évident qu’un véhicule électrique soit beaucoup moins polluant qu’un thermique ; tout dépend du mode de production de l’électricité. Bref, dans ce domaine, l’avenir appartient aux initiatives individuelles et industrielles plus qu’aux schémas dogmatiques pensés par des bureaucrates et des politiciens clientélistes et collusifs, gangrenés par la communication.

Loin, très loin, donc, des horizons suggérés par Hidalgo …

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16 octobre 2017 à 14:53

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