Hervé de Lépinau : « Le départ de Brune Poirson caractérise le mépris de la Macronie pour les électeurs »
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Hervé de Lépinau dévoile les dessous du départ de Brune Poirson, député de la 3e circonscription de Vaucluse, et le « bidouillage » électoral organisé par Jean Castex qui vient de prendre un décret, le 2 avril, pour ne pas organiser de législative partielle : « La Macronie déteste la démocratie. » Quant à l'affaire Chalençon, c'est, pour lui, « le petit fait générateur qui pourrait déclencher une révolte populaire ».
L’ex-secrétaire d’État à la Transition écologique et députée de Vaucluse, Brune Poirson, quitte son mandat de députée. Pour rappel, elle est députée de votre circonscription dans le Vaucluse et elle vous avait battu au second tour des élections législatives. Comment avez-vous accueilli la démission de votre adversaire politique ?
Cette démission est une capitulation en rase campagne et caractérise encore davantage ce mépris qu’a la Macronie pour les électeurs en général, et ceux du Vaucluse en particulier.
Il y a une spécificité dans cette démission. Théoriquement, elle aurait dû faire l’objet d’une législative partielle. Néanmoins, cela ne va pas se passer comme cela. Son suppléant, Adrien Morenas, va prendre la suite. Comment expliquer cette absence de législative partielle ?
La Macronie déteste la démocratie, puisqu’elle a une trouille bleue du peuple. Pour conserver au chaud la circonscription, Mme Poirson, avec l’aide de Jean Castex, a mis en place un petit bidouillage électoral dont ils ont le secret. Il faut savoir que, depuis octobre 2020, Brune Poirson s’était vu confier une mission par le gouvernement. Le fait de confier une mission à un parlementaire permet, si ce parlementaire veut se consacrer totalement à la mission, de laisser son siège à son suppléant. C’est un motif de suppléance. Or, jusqu’à présent, Brune Poirson avait décidé de mener cette « mission » tout en étant députée. C’était son droit le plus absolu. Visiblement prise par une envie de fuite caractérisée et soudaine, elle a dit qu’elle quittait la vie politique. Dans une brève de Libération, j’ai vu qu’elle aurait trouvé du boulot dans le privé. Grand bien lui fasse. Un carnet d’adresses de secrétaire d’État ou de ministre, c'est toujours utile de le recycler à partir du moment où on sent qu’une défaite électorale est proche.
Madame Poirson, avec l’aide du Premier ministre, a pu obtenir une prorogation de cette mission. Jean Castex a pris un décret, le 2 avril dernier, qui a été publié aujourd’hui même, prorogeant la mission du 5 octobre 2020 confiée à Mme Poirson jusqu’au 5 juin 2021. Comme par hasard, lorsqu’on arrivera au 5 juin 2021, nous serons, sur le plan calendaire, à moins d’un an du renouvellement de l’Assemblée nationale, avec les législatives de 2022 qui suivront la présidentielle. Par conséquent, la loi électorale nous dit que si le poste devient vacant dans l’année précédant le renouvellement de l’Assemblée, il ne peut plus y avoir de législative partielle.
D’après certains journalistes, un ministre aurait été reçu dans un des dîners clandestins organisés par le collectionneur Pierre-Jean Chalençon. Qu’est-ce que cela révélerait de la Macronie si cette information était avérée ?
Dans le Vaucluse, nous avons un Chalençon, mais qui était, lui, un leader des gilets jaunes, alors que Pierre-Jean Chalençon est l’archétype du bouffon du roi. Ces espèces de pseudo-jet-setteurs ne vivent que de leur carnet d’adresses, par le champagne avalé et par le caviar ingurgité. Ces gens énervent un peu, en cette période de crise.
Ce que je retiens de cette affaire absolument incroyable, c’est qu’une fois de plus, les puissants s’affranchissent des règles qu’ils imposent aux autres, pendant que des gens qui gravitent dans la Macronie se moquent éperdument du bon peuple qu’ils martyrisent avec ce règlement sanitaire qui est une dictature sanitaire. Ce Chalençon se vante de croiser des ministres dans son palais Vivienne à Paris quand, pendant ce même temps, douze gendarmes vont coller 405 euros d’amende à une famille héraultaise venue boire un coup de rosé sur la plage. Cela résume le grand écart qui existe entre l’oligarchie dirigeante et le peuple soumis à cette oligarchie. Normalement, historiquement, cela devrait péter. Bizarrement, Chalençon pourrait être ce petit fait générateur qui pourrait déclencher une révolte populaire.
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