Gauche radicale : la stratégie de la tension

BLACK BLOCS

Ne soyons pas naïfs : loin de n’être que des cas isolés sans liens entre eux, les multiples incidents qui ont émaillé le début de la campagne d’Éric Zemmour s'inscrivent dans une stratégie globale de la gauche radicale. Celle-ci voit, en effet, dans sa candidature l'occasion rêvée de remobiliser ses troupes et de les conduire au « Grand Soir » en agitant la menace du retour de « la peste brune ».

Interrogée sur le climat de violence à Marseille à l’occasion de la visite de Zemmour, la militante féministe et élue EELV, Alice Coffin déclarait : « Cela ne me dérange pas qu’il y ait des gens qui protestent contre la présence d’Éric Zemmour. Je ne sais pas si ce sont les choses les plus efficaces, cela fait partie d'une stratégie militante, moi j'en ai des différentes. »
Banalisation de la violence qui repose la plupart du temps sur sa légitimation : les victimes des antifas sont responsables des agressions qu’elles subissent au nom du « discours de haine » qu’elles sont accusées de répandre et du « fascisme » qu’elles sont censées incarner.
La gauche radicale sait qu’elle bénéficie ainsi d’une forte impunité de la part de la Justice et de la bienveillance de nombreux médias. Situation qui ne peut conduire qu’à toujours plus de radicalisation de sa part.

Où étaient les caméras, les associations et autres professionnels de l'indignation lorsque plusieurs militants de Génération Z ont été agressés à coups de barre de fer à Montpellier, début décembre ?
Historiquement, la stratégie de la tension s’inscrit dans la période des « années de plomb » en Italie. Des années 1960 aux années 1980, le pays a été confronté à une vague de violence politique qui a fait des centaines de morts et qui a impliqué à la fois l’extrême gauche et des groupes néo-fascistes. Tentatives de déstabilisation de l’État ? Moyen pour lui de renforcer sa position en refaisant l’unité autour de lui contre les extrêmes ? Ces questions restent débattues.

Toutes proportions gardées, pour ce qui est de la campagne présidentielle en France, il ne fait pas de doute que la gauche radicale, en multipliant les agressions, fait le jeu du pouvoir en place. Celui-ci pourra profiter du climat de violence pour se présenter comme le seul rempart face au « péril populiste » et à la « tentation des extrêmes ». Valérie Pécresse, obligée de muscler son discours pour ne pas voir s’envoler les soutiens d’Éric Ciotti, fera l’objet d’un perpétuel procès d’intention. Dans ce contexte, les petits soldats de l’antifascisme joueront, dans les mois qui viennent, n’en doutons pas, le rôle d’idiots utiles du macronisme.

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

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