François Baroin, l’homme qui a tué Les Républicains

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Les mines graves, ils se sont réunis, ce lundi matin, comme s’ils assistaient à un enterrement. Certains ignoraient peut-être encore qu’il s’agissait du leur. Les cadres des Républicains ont bien échangé quelques éléments de langage pour limiter la casse dimanche prochain. Mais le cœur n’y était pas vraiment. Il ne battait pratiquement plus.

Seuls les malheureux piaffant sur une voie de garage, les exilés de la Sarkozie et les oubliés du fillonisme, hésitaient entre la mine sévère et le sourire de la revanche, pensant que, pour eux, les lendemains chanteraient. Le seul chant qui les attend pourtant est celui du cygne.

On avait prophétisé la mort du PS, écartelé entre les sociaux-libéraux ou sociaux-républicains et les socialistes arborant encore fièrement le chiffon rouge. On avait oublié que les héritiers du gaullisme, parmi lesquels très peu appliquent encore les préceptes du Général, étaient également en phase terminale.

En choisissant François Baroin, ils avaient confié les rênes au seul cacique qu’ils pensaient épargné par les égratignures de la politique. Après tout, l’homme n’avait pas de passé judiciaire et on ne lui soupçonnait aucun avenir devant les tribunaux. Il n’avait pas, non plus, été défait lors de la primaire au cours de laquelle l’ex-futur Premier ministre soutint Sarkozy puis Fillon (tout en se déclarant prêt à être chef de gouvernement sous Macron). Et puis, l’ex-chiraquien saurait, pensait-on, marier les différentes composantes de son parti, malgré un évident manque de charisme.

Beaucoup oubliaient pourtant que Baroin incarne, à droite, ce que le peuple a fini par exécrer : un professionnel de la politique dont on n’a jamais vraiment su de quel côté le cœur tambourine, un homme qui, par alliance, parade sur les tapis rouges du show-biz, un responsable qui a tergiversé sur la question de l’islam et la laïcité, un NKM au masculin et, in fine, un politicien qui préfère s’allier à la gauche que créer un grand mouvement patriotique de droite.

Pour remplacer François Baroin, plusieurs noms circulent, parmi lesquels ceux de Valérie Pécresse ou de Xavier Bertrand. Il n’y a pas, là, de quoi réveiller un mort tandis que résonne déjà le De profundis.

Avec un Front national qui a déçu, malgré quelques bons résultats locaux, la droite est un grand cadavre à la renverse. L’heure est à l’union et à la recomposition afin que chantent des lendemains patriotiques.

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Gregory Vanden Bruel
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