Foot : rupture du jeûne pendant Angers-Monaco, « un non-sujet » pour la FFF

En refusant de s'emparer du sujet, la Fédération française de football ouvre la porte à d’autres dérives religieuses.
@Nigel Msipa-Unsplash
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Ce samedi 15 mars avait lieu la 26e journée de Ligue 1, le championnat de France de football. À 19 heures, le SCO Angers recevait l’AS Monaco sur la pelouse du stade Raymond-Kopa. Un horaire qui ne permettait pas aux joueurs de confession musulmane de s'alimenter avant d’entrer sur le terrain, puisque la rupture du jeûne du ramadan se faisait ce jour à 18h59. En toute logique, ils auraient dû attendre la mi-temps pour casser la croûte. Cela n’a pas été le cas.

À la onzième minute de jeu, Himad Abdelli, milieu de terrain international algérien de l’équipe angevine, se blesse et appelle les soignants. Plusieurs joueurs comme le Monégasque Moatasem Al-Musrati et les Angevins Zinedine Ferhat, Carlens Arcus et Yassin Belkhdim, profitent de cet arrêt de jeu pour se diriger vers la touche où un panier de fruits les attend. Ils posent un genou à terre et dégustent, sous le regard bienveillant des commentateurs de la rencontre, des bananes et des oranges. Sur l'antenne de DAZN, le diffuseur, les journalistes sportifs expliquent : « Pour information, ce sont les deux team managers des deux équipes qui ont demandé l’accord à la ligue, enfin, au délégué du match plus précisément, qui a donné son feu vert. »

Une première

Problème : c'est strictement interdit en France. L’article 1.1 des statuts de la Fédération française de football est on ne peut plus clair, sur le sujet : « Sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci : tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical, tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ou tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande. »

Pour autant, pour la FFF, « c’est un non-sujet ». Interrogée par BV, l’instance footballistique précise : « L’arbitre a arrêté le match pour un fait de jeu mais pas pour rompre le jeûne. En aucun cas ce n'était programmé. Des joueurs en ont profité. » Circulez, il n’y a rien à voir.

La Fédération balaye le sujet et dit ignorer d’où viennent les informations données à l’antenne. Elle rapporte également que les joueurs concernés, bien qu’ils aient importé leur religion sur la pelouse, ne seront pas sanctionnés. Le geste est, ni plus ni moins, comparé à un « signe de croix après un but ». Admettons…

Pas une dernière ?

Il n’en reste pas moins qu’en ne condamnant pas ce comportement, l’institution sportive ouvre la porte à la multiplication de faits de ce genre. Ce qui s’est produit sur la pelouse du stade Raymond-Kopa, ce 15 mars, est amené à se reproduire, dès la semaine prochaine, dans d’autres enceintes sportives.

Dans le contexte actuel, d’une grande complexité sur la question de la laïcité dans le sport, cette rupture du jeûne « improvisée » et tolérée ne dit rien qui vaille. Faute d’une ligne claire au plus haut sommet de l’État, la FFF, en particulier, et les institutions sportives, en général, naviguent à vue. Quant à ceux qui prônent un islam radical, ils profitent de ces errements pour banaliser leurs idées. Petit à petit, l’air de rien, l’islam se fait une place dans tous les pans de la société et s’impose. L’exemple anglais montre à quel point son emprise peut être lourde. Les dirigeants français laisseront-ils faire ? La question est posée.

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Grâce à ces gens là dans 35 ou 40 ans la France sera islamisée, ce sera d’abord l’Angleterre, la Belgique puis la France et personne réagit. Retailleau peut toujours faire des moulinets avec ses bras à propos de l’Algérie devant Macon qui ne le regarde pas, on ne changera rien ni à la vague migratoire, ni à la bienpensance qui le regrettera un jour, encore que…

  2. Sa suffit d’être soumis aux désidératas de cette religion. Silence de la part de FFT tout comme le ministre des sports qui agissent par lâcheté et par peur. Il y a 30ans en arrière on aurai jamais vue cela.

  3. Pourquoi ne profiteraient-ils de la bêtise ou de la trahison de nos « dirigeants ! » d’autant qu’une frange de notre population en ….redemande !

  4. Afin d arrêter ces concernés..pourquoi ne pas faire jouer les matches avant ou après la rupture du jeune .. dans cet exemple.. il aurait fait demarrer le match à 19h15. Et tout aurait été réglé en bonne intelligence.. mais bon.. trop difficile d avoir un peu de bon sens .

    • Question : Pourquoi se plier aux exigences d’une certaine religion et pas une autre ? Par exemple : porter la kippa pour les Juifs ou faire un signe de croix pour les cathos ? Ça aussi c’est du bon sens, non ?

      • Hum, quand il y en a un qui fait son signe de Croix, je me demande si c’est bien vu, s’il n’y a pas alors une « polémique ».

    • Ce n’est pas une affaire de bon sens mais une provocation dûment programmée. Les fruits seraient aussi arrivés dans une phase de jeu?

  5. Laissons la bêtise aller jusqu’au bout et permettons à chaque religion de faire valoir ses revendications, et nous verrons comment tout cela peut vivre.

  6. Il faut bien comprendre : les pratiques religieuses ostentatoires ne sont interdites que pour les catholiques

  7. Petit à petit, c’est la charia qui s’impose en France. Un matin, le réveil sera très difficile, mais il sera trop tard. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.

  8. La situation est complexe: si la réglementation imposée par la FFF interdit formellement ce type de comportement, le foot professionnel dépend de la Ligue. Laquelle dépend du pognon et laisse l’éthique au vestiaire.

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